Dans la vie, il y a certaines choses qu'il convient de ne pas faire : penser qu'on peut regarder l'intégrale des Delta Force en une soirée, boire un bol de soude au petit déjeuner, faire son service militaire dans le S.S. Lucifer ou développer la seconde partie de Watchmen : La Fin Approche. Manque de chance, les développeurs de Deadline Games semblent s'être persuadés du contraire.
Watchmen : La Fin Approche, c'est l'histoire d'un beat'em all sentant bon la naphtaline qui n'aurait sans doute pas dû exister, du moins sous sa forme actuelle. Pour ceux ayant déjà tâté de la première partie, aucune nouveauté à l'horizon hormis du côté artistique. Pour les autres, on résumera l'ensemble sous forme de gros jeu d'action lambda nous demandant de défourailler des cheptels entiers d'ennemis aussi idiots que tenaces. Oui, je sais, dans l'absolu, c'est un peu le but de tous les beat'em all sauf que dans le cas présent, la progression longitudinale couplée à une absence totale de mise en scène endort le joueur avant la première heure de jeu. Ca tombe bien vous me direz puisqu'il ne vous faudra pas beaucoup plus pour terminer cette deuxième partie vendue un peu moins de 15 euros et ne proposant de surcroît que 3 chapitres contre 6 pour la première partie. De fait, l'impression de se faire légèrement entuber dans le premier opus prend ici la forme d'une intime conviction : les développeurs se sont bel et bien foutus de notre pomme.
En somme, cette deuxième partie n'apporte aucune amélioration et préfère troquer les ambiances insalubres du premier contre une atmosphère provocatrice en nous faisant visiter un bordel rempli de tas de graisse sado-maso. Géniiiial. On jubile du coup surtout qu'il est également possible de faire avaler leurs dents à des demoiselles tout de cuir vêtues, leur patronne faisant même office de boss final ou comment proposer un unique combat de boss affichant un magnifique tracé plat sur l'encéphalogramme. On aurait alors pu se raccrocher in-extremis au petit affrontement final entre les deux personnages jouables que sont Le Hibou et Rorschach mais finalement, on évitera. Toutefois, dans le sens où il s'avère aussi lénifiant que les rixes précédentes, on pouffera en se rendant compte qu'une fois terminé le jeu, on débloque un Versus afin que deux joueurs (qui peuvent toujours participer de concert dans l'aventure principale) puissent se tataner mutuellement. Bon, inutile de vous faire perdre votre temps et de votre côté, inutile que vous perdiez de l'argent : Watchmen : La Fin Approche Part. 2 est l'exacte réplique du précédent segment mais en moins bon... Et là tout est dit ma bonne dame, tout est dit.
- Graphismes14/20
Graphiquement, le jeu tient toujours la route d'autant qu'il propose des ennemis un peu plus exotiques à l'image de ces clones de Disco Stu ou de ses adeptes du sado-maso. Tout n'est pas du meilleur goût cependant et on pestera également contre ces trois pauvres environnements peu originaux nous faisant traverser une usine reconvertie en lieux de tournages pornographiques, des ruelles en proie à une guerre civile et un bordel cinq étoiles.
- Jouabilité11/20
Toujours aussi basique, la jouabilité nous offre simplement la possibilité d'utiliser quelques combos et de placer des finish moves. Peu d'intérêt au final même si le Hibou et Rorschach disposent bien évidemment de coups spécifiques. Le fait de ne pas retrouver le mini-jeu de crochetage de serrure n'est pas un mal en soi mais on regrette quand même que les développeurs n'aient pas pris le temps de peaufiner le gameplay honteusement basique.
- Durée de vie7/20
Moitié moins de chapitres pour cette deuxième partie, ce qui vous donne une durée de vie encore plus famélique que celle de son "prédécesseur" soit entre deux et trois heures par perso. Et quant au fait de débloquer un mode Versus pour se refaire le combat Hibou / Rorschach... Hum... Sans commentaires.
- Bande son12/20
Le doublage américain est excellent, les bruitages font écho à d'autres jeux du même style et les musiques sont trop effacées.
- Scénario9/20
Le synopsis de cette partie tourne essentiellement autour d'une fillette kidnappée officiant désormais dans le milieu du porno. Si on retrouve l'ambiance du comics, l'histoire en elle même ne vaut pas tripette.
Bel exploit que celui de sortir une suite à un mauvais jeu qui se veut encore plus courte et tout aussi inintéressante que son modèle. Magnifique tour de force que celui de proposer l'ensemble au même prix que son aïeul tout en se foutant du joueur jusqu'à la dernière seconde grâce à un mode Versus comptant parmi les "bonus" les plus dispensables jamais vus dans un jeu vidéo. Non franchement les gars, continuez à nous faire rire mais par le biais de jeux flash. Ca nous reviendra moins cher...