Alerte ! La Terre est envahie par une horde d'aliens visqueux ! Ils sont venus dans le seul but de piller la planète, prendre du bon temps mais aussi de faire main basse sur les plus belles femmes qui la peuplent. C'est l'apocalypse ! Heureusement il existe un homme, un seul capable de faire face à l'envahisseur. Grand, blond, dopé aux stéroïdes et doté d'un look à faire pâlir le Terminator, il n'a qu'une seule ambition : ratatiner de l'extraterrestre. Il se prénomme Duke Nukem et il ne plaisante pas !
C'était en 1991. Le héros à la tunique rouge et aux bottes de motard partait pour un grand nettoyage destiné à éradiquer la menace d'un savant fou. Deux ans plus tard, Duke Nukem avait droit à sa première invasion d'un peuple venu d'ailleurs. Parvenu à chaque fois à ses fins, notre protagoniste aura bénéficié de trois ans de repos avant que ce Duke Nukem 3D fasse son apparition. Le succès fut immédiatement au rendez-vous puisque celui-ci marque un grand bond en avant dans l'évolution de la saga. En effet et comme son nom l'indique, le soft passe du scrolling horizontal à une vue à 360°. Alternant par la même occasion le genre action/plate-forme et le jeu de tir à la première personne, l'innovation est telle qu'il était grand temps de s'attendrir de nouveau sur ce jeu hors du commun, qui avait fait le bonheur des joueurs sur PC.
Le principe du jeu est simple. Vous avancez dans les niveaux et vous atomisez tout ce qui bouge. Une vingtaine de mondes vous attend. Ces derniers sont répartis en trois épisodes. Le premier vous emmènera visiter les studios de cinéma hollywoodiens dans un Los Angeles post-apocalyptique. Le second vous fera décoller dans l'espace et vous enverra sur la Lune pour détruire une base capturée par les méchants. Enfin, le dernier se déroulera à Shrapnel City qui constitue, avec ses banques et ses hôtels, le dernier refuge de nos ennemis. Tout au long de votre périlleuse aventure, l'humour accompagnera la plupart de vos actions. Tout d'abord, Duke Nukem 3D est bourré de références de l'époque. Cela va des clins d'œil cinématographiques tels que l'apparition du panneau publicitaire Duff Beer, de la série d'animation « Les Simpson », aux inspirations provenant de l'actualité des années 90 (on trouve par exemple plusieurs allusions à l'affaire O.J. Simpson).
L'humour est aussi présent chez vos ennemis. Il n'est ainsi pas rare de les croiser dans des salles de cinéma ou même dans les toilettes ! Mélanges de porcs et d'extraterrestres ou entités biologiques, ces monstres peuvent paraître totalement stupides mais demeurent en réalité très coriaces. Certains peuvent voler tout en vous canardant tandis que d'autres peuvent disparaître et réapparaître à un autre endroit. Ils sont aussi plus ou moins armés et peuvent vous attaquer aussi bien avec des mitrailleuses que des lance-roquettes. Enfin, il y a de gigantesques boss qui disposent d'un arsenal hyper meurtrier et d'une résistance aux balles à faire pâlir l'inventeur du Kevlar. N'ayez crainte, notre Duke est lui aussi armé jusqu'aux dents. Il commencera avec un simple pistolet, et acquerra par la suite un fusil à pompe, un triple machine-gun et même des armes plus loufoques comme un canon à congélation ou un fusil qui rétrécira vos adversaires. Il est toujours possible de se servir de ses bottes pour donner quelques coups de pieds dans la tronche des pas beaux. Bref, vous avez largement de quoi vous amuser !
Le level design est parfois très labyrinthique. Il est ainsi fréquent de se retrouver coincé sans savoir quoi faire. Dans chaque niveau, vous aurez droit à votre lot d'énigmes telles que des combinaisons d'interrupteurs à actionner. Parallèlement, vous devrez à chaque fois dénicher les trois clés (bleue, rouge et jaune) dissimulées dans des recoins stratégiques, qui vous ouvriront certaines portes. Vous devrez donc faire preuve d'intelligence et utiliser ces cartes d'accès pour dénicher les passages secrets vers la suite de votre quête. Pour pimenter le tout, certains mondes proposent parfois d'affronter des dizaines d'ennemis venant de toute part. De quoi vous faire recommencer le même passage encore et encore. Si le jeu propose quatre niveaux de difficulté, de "Piece of Cake" à "Hail to the King Baby", celui-ci reste quand même réservé aux experts. Rassurez-vous cependant, notre héros restera tout le temps très décontracté. Il n'hésitera pas à s'arrêter pour donner des billets aux strip-teaseuses ou pour aller aux cabinets ! Et pour vous faciliter la tâche, de nombreux items sont éparpillés un peu partout. Il y a par exemple l'hologramme servant de leurre, le jet pack pour atteindre les hauteurs ou encore les bouteilles d'oxygène pour respirer dans les mondes sous-marins. On trouve aussi des kits de santé et des armures qui vous offriront la protection nécessaire. A vous de les utiliser à bon escient.
Intéressons-nous maintenant au côté technique du soft. On a beau être dans un environnement à 360°, l'usage de sprites reste quand même assez abondant. Les ennemis, les armes et la plupart des éléments du décor sont modélisés en 2D. Avec une atmosphère plutôt sombre et angoissante, on ne peut que constater à quel point Duke Nukem 3D a vieilli. La pixellisation qui vous entoure rend le tout un peu flou et assez douloureux pour la vue. Si le soft ne brille pas par son côté graphique, les sons d'ambiance eux, demeurent très réussis. Durant votre épopée, vous aurez droit à des thèmes retranscrivant parfaitement l'ambiance qui vous entoure. Rythme de percussions sur la Lune, musique plus « rock'n'roll » dans les lieux citadins. Notre protagoniste est aussi un roi de la tchatche et ponctuera son avancée par des répliques cultes bien placées comme « Let's Rock !» ou « You want some ? ». Un peu de douceur dans ce monde de brutes ! La durée de vie, déjà assez longue, est rallongée par la présence de niveaux bonus très bien cachés qui n'ont rien d'une promenade de santé. Terminons en indiquant que le soft était fourni avec un mode multijoueur en ligne, pour une véritable boucherie entre amis. Duke Nukem est certes un jeu violent mais aussi très jouissif. Vous l'aurez compris le titre de 3D Realms reste un petit bijou vidéoludique qui n'a rien perdu de son grand intérêt malgré ses presque quinze ans d'âge.
- Graphismes12/20
Après toutes ces années, le visuel a sacrément vieilli. Seuls les plus âgés retrouveront le charme d'antan. Les autres joueurs devront faire face à un amas de pixels assez douloureux pour le crâne. Cependant, l'ambiance est au rendez-vous, c'est déjà ça.
- Jouabilité14/20
De prime abord, on pourra trouver quelques lourdeurs dans les déplacements de notre sauveur. Mais après quelques heures de jeu, on finit par s'y habituer. La portée des armes est tellement importante qu'il n'y a pas vraiment besoin de bien viser pour atteindre sa cible. En outre, l'usage du clavier permet une sélection rapide de l'arsenal à l'aide des touches numériques.
- Durée de vie15/20
Trois épisodes, plus de vingt niveaux. Le plaisir dure très longtemps si l'on s'attarde à tout démolir. De plus, les pièges sont fréquents et il n'est pas rare de devoir recommencer plein de fois au même endroit. Par contre, si vous êtes du genre « on file tout droit », vous arriverez au générique final en à peine six heures.
- Bande son16/20
Une musique d'intro mémorable et des thèmes parfaitement assortis à l'environnement qui vous entoure. Toutes ces compositions sont magiquement orchestrées par le talentueux Lee Jackson. Et puis, que serait Duke Nukem sans ses grandes répliques enregistrées par John St John ?! Quant aux autres bruitages, ils restent assez basiques mais très détonants.
- Scénario10/20
C'est moi le héros, c'est moi qui repousse l'invasion et ramène la paix sur Terre ! L'histoire est digne de celle d'une série Z. Par chance, l'effet parodique des références en tout genre donne un semblant d'intérêt à la trame principale.
« Come get some ! ». Depuis sa sortie en 1996, Duke Nukem 3D siège fièrement au panthéon des jeux vidéo. Et on comprend pourquoi. Brillant mélange d'humour noir, d'action et d'horreur, il reste incontestablement le plus beau bijou créé par 3DRealms. Un titre que tous les amateurs de jeux de tir subjectif se doivent de posséder.