Si de tout ce que nous avons eu le plaisir de voir à Cologne à l'occasion de la gamescom, il ne fallait retenir qu'un seul jeu, alors ce serait sans doute Mafia II. Après quelques minutes passées en compagnie du monstre, on aura parfaitement compris pourquoi le titre de 2K Czech a su générer un tel buzz parmi les journalistes présents sur le salon. Impressionnant, grandiose même, le soft s'annonce effectivement comme l'une des plus grosses tueries vidéoludiques de 2010.
Avant de plonger véritablement dans le vif du sujet, prenons quelques secondes pour rappeler le contexte : le joueur incarne Vito Scaletta, un Italien émigré aux Etats-Unis qui va vite s'enferrer dans le milieu de la pègre d'Empire City, une grande ville s'étendant sur une surface deux fois supérieure à celle de Lost Heaven, la cité du premier volet. L'aventure commence après la Seconde Guerre mondiale et nous permettra de suivre dix ans de la vie de Vito. Dix ans de forfaits, de crimes, de poursuites et de fusillades étroitement liés par une narration peaufinée à l'extrême, tellement léchée que l'on se croirait davantage devant un film que face à un "simple" jeu vidéo.
Si nos précédents contacts avec Mafia II avaient surtout servi à nous faire découvrir les missions principales de l'histoire, cette nouvelle démonstration était surtout axée sur l'environnement du soft dans son ensemble. La scène que nous avons pu observer s'ouvrait sur un Vito en sous-vêtements, dans un appartement criant de vérité. Invité à aller rejoindre une prostituée sous la douche, notre héros est en fait interrompu par un coup de téléphone. Son correspondant le somme alors de lui rendre visite au plus vite, ce que ne manquera pas de faire Vito. Après un petit tour par le garage, dans lequel sont stockés tous les véhicules qu'il aura jugés bon de conserver, le bel Italien va être le témoin d'un accident de voiture. Il lui faudra alors intervenir pour éviter à une jeune conductrice d'être molestée par un chauffard. L'occasion pour les développeurs de nous présenter le système de combat au corps-à-corps. Extrêmement simple car reposant sur deux touches seulement, le système en question a tout de même permis de donner lieu à une jolie empoignade, dynamique à souhait.
Quelques secondes après avoir étalé le bonhomme et sauvé la donzelle, Vito grimpe dans sa voiture et se met à parcourir les rues de la ville. La nuit semble fraîche, il y a un peu de brouillard et les pavés luisent sous la lumière des phares. La maîtrise technique de 2K Czech est telle que l'on se croirait bel et bien dans un long métrage. Mais cette constatation ne concerne pas seulement les graphismes. Le fonctionnement même du jeu fait naître une incroyable impression de réalisme. On pense notamment au système d'alerte de la police, dont la cohérence semble absolue. En effet, à un moment précis de la démo, Vito se trouve menacé par deux voyous, apparemment bien décidés à le passer à tabac. Le bougre dégaine alors son pistolet, ce qui aura pour effet de faire fuir les malfrats. Manque de bol, un policier remarque la scène de loin, s'approche rapidement de Vito et lui demande de lui remettre son arme. Trois options distinctes s'offrent alors à l'Italien : il pourra choisir de montrer son permis de port d'arme, chercher à corrompre l'agent, ou enfin tenter de se carapater.
C'est cette dernière option qu'a retenue le développeur. S'ensuit alors une petite course-poursuite, le policier se contentant de crier des menaces sans pour autant dégainer son propre pistolet. Au détour d'une rue, Vito grimpe par dessus un grillage et va se dissimuler derrière une caisse placée non loin de là. Le policier débarque dans la rue quelques secondes plus tard et continue tout droit son chemin, exactement comme ce que nous aurions pu voir dans un film de gangsters. Pour autant, Vito n'est pas encore tiré d'affaire, car l'alerte est toujours en cours. S'il croise un autre représentant de l'ordre, tout sera à recommencer. Il nous sera alors expliqué que le seul véritable moyen d'échapper aux recherches sera de foncer dans un magasin de fringues et de changer de tenue, afin de rendre inutile le signalement que le flic ne manquera pas de donner à ses collègues.
Le système est également valable pour les véhicules volés, qui devront être repeints et modifiés pour passer inaperçus. De nombreux commerces répartis en ville vous permettront ainsi de vous soustraire aux yeux de la loi. Un petit passage dans un garage clandestin nous aura également permis de voir que les véhicules sur lesquels vous ferez main basse pourront subir des modifications plus radicales : changer de moteur vous permettra de gagner quelques précieux km/h lors de votre prochaine escapade véhiculée. Mais prenez garde cependant, ces modifications seront loin d'être bon marché. Là encore, l'extrême richesse de Mafia II nous aura laissés pantois. Mais au-delà de cette cohérence sans faille et de cette profondeur, c'est davantage la finition qui impressionne (alors que le jeu n'est pas encore terminé). Transitions entre phases de jeu et cinématiques sont si soignées qu'on ne les remarque même pas.
Au fond, il y aurait beaucoup plus à dire sur Mafia II tant la présentation s'est montrée riche en informations, mais nous nous arrêterons là pour cette fois. Il ne nous reste finalement qu'à croiser furieusement les doigts, en espérant que l'intégralité du jeu soit aussi réussie que ce à quoi nous avons eu la joie d'assister.