Un an après s'être lancés à la poursuite du clown assassin, George Stobbart, notre touriste américain préféré, et Nicole Collard, la jeune journaliste française, revenaient dans Les Chevaliers de Baphomet : les Boucliers de Quetzalcoatl. Sortie en 1997 sur PC et Playstation pour le plus grand plaisir des amateurs de jeux d'aventure en point & click, cette suite confrontait nos deux héros à une vieille légende maya.
Le point de départ de ce nouvel opus se situe, comme son prédécesseur, à Paris. George, en vacances dans notre capitale, se rend avec Nico chez le professeur Oubier, un spécialiste d'art maya. Manque de chance, celui qui reçoit nos deux héros n'est pas le professeur ; sans prévenir, il enlève Nico et attache George sur une chaise, tout en incendiant la maison et en libérant une énorme mygale aux pieds de l'Américain. Vous conviendrez qu'on a déjà vu mieux comme vacances ! Après être parvenu à se tirer de cette périlleuse situation, George part à la recherche de Nico. Son aventure le conduira sur la piste d'un trafic de drogue, sur fond de légendes mayas.
Le jeu a pour avantage d'avoir un scénario riche, original et efficace, reprenant le même principe que celui du premier volet : il mêle un aspect historique à un aspect mythique. Cette fois-ci, il n'est plus question de templiers, mais de la civilisation maya. Le jeu a l'intelligence de repartir sur un thème entouré de légendes et de mystères, qui fait la force d'un scénario captivant. C'est l'occasion pour George et Nico de se balader en Amérique latine, puisqu'ils devront une nouvelle fois arpenter plusieurs coins du globe pour parvenir au bout de leur quête. Le joueur voyagera ainsi dans des univers colorés au style très cartoon et dont la qualité graphique n'a pas trop vieilli.
Ceux qui ont joué au premier opus ne seront pas surpris par le gameplay. Seule petite nouveauté : le joueur pourra parfois diriger Nico, et non plus seulement George comme c'était le cas auparavant. Pour le reste, rien n'a changé : vous jouez à l'aide de votre souris, aussi bien pour vous déplacer que pour agir. En effet, le curseur vous indique les objets ou les personnages sur lesquels il est possible d'interagir, que ce soit pour regarder quelque chose, le ramasser, l'utiliser, ou pour discuter avec quelqu'un. Il vous est également possible d'utiliser des objets en votre possession. Vous devrez alors faire preuve de patience et de courage pour trouver ce qu'il faut faire pour poursuivre votre progression. Tout comme dans le premier opus, les développeurs ont fait preuve d'une grande imagination pour mettre à rude épreuve nos méninges. Certaines actions à accomplir sont assez insolites ; il est plus que probable que vous passiez du temps à trouver la bonne manœuvre. La durée de vie n'excédera toutefois pas les 15 heures, sachant qu'un joueur ayant déjà terminé le jeu pourra même passer sous la barre des 10 heures.
Autre point fort des Chevaliers de Quetzalcoatl : l'humour est constamment au rendez-vous. George et Nico n'ont pas leur pareil pour blaguer dans des situations où ils risquent leur vie. Il faut dire que tous les personnages rencontrés durant le jeu sont hauts en couleur, sachant qu'on en retrouve certains qu'on avait déjà croisés dans le premier épisode. Les dialogues sont bien écrits et vraiment drôles. Notons l'excellent travail de la part des doubleurs, à commencer par Emmanuel Curtil, qui prête une nouvelle fois sa voix à George, à qui il confère cet irrésistible accent américain. Les Chevaliers de Baphomet : Les Boucliers de Quetzalcoatl s'inscrit donc dans la lignée de son grand frère et devrait satisfaire les amateurs de jeux d'aventure. On peut tout de même regretter que contrairement au premier épisode, qui permettait au joueur de se rendre où il voulait, cette suite ne permet pas (excepté au début de l'aventure) de choisir librement sa destination, conférant à la progression un côté linéaire. Revolution Software signe toutefois une excellente suite, qui en a ravi plus d'un.
- Graphismes15/20
Le style cartoon des décors aura permis aux graphismes de conserver une certaine fraîcheur et de ne pas vieillir trop vite. Qui plus est, les décors sont globalement riches et bien remplis.
- Jouabilité18/20
Les amoureux du point & click devraient trouver leur bonheur et même ceux qui n'ont pas l'habitude de ce système devraient rapidement prendre leur marque. Il n'y a rien à reprocher à la jouabilité et le gameplay n'a pas changé, sauf que le joueur peut cette fois-ci contrôler aussi bien George que son acolyte Nico.
- Durée de vie12/20
Les Boucliers de Quetzalcoatl n'offre pas plus d'une quinzaine d'heures de jeu, à moins d'être vraiment bloqué quelque part. A cause de sa linéarité prononcée, il ne possède aucun potentiel de rejouabilité.
- Bande son14/20
Les musiques accompagnent discrètement l'action. Le principal point positif de la bande son vient des doubleurs, qui ont réalisé un excellent travail. Les voix collent aux différents personnages rencontrés et les protagonistes déjà croisés dans le premier volet conservent les mêmes doubleurs, à commencer par Emmanuel Curtil pour George Stobbart.
- Scénario17/20
Mêlant mythe et réalité autour d'un thème rempli de mystère : les Mayas, Les Boucliers de Quetzalcoatl propose un scénario riche, original, bien construit plein de rebondissements : de nombreuses surprises attendent George et Nico tout au long de leur aventure.
Les Chevaliers de Baphomet : Les Boucliers de Quetzalcoatl avait la lourde tâche de ne pas décevoir les fans, déjà nombreux, des premières aventures de George et Nico. Il s'inscrit donc dans la continuité de son prédécesseur et utilise les mêmes atouts pour les combler à nouveau : une jouabilité typique des point & click, un scénario intelligent et une bonne dose d'humour. Les fans des jeux d'aventure devraient trouver largement leur compte.