Extrêmement discret jusque-là, le nouveau projet d'id Software a finalement consenti à se montrer le temps d'une petite présentation. Au fond, jusque-là, tout ce que John Carmack et sa bande nous avaient confié tenait simplement en ces mots : Rage prendra la forme d'un titre d'action dans un monde semi-ouvert et mélangera des phases de tir à la première personne et des séquences de conduite de véhicules. Le tout prendra place dans un univers post-apocalyptique aux forts relents d'essence et de Mad Max. Rassurez-vous, la lecture de cet aperçu devrait vous permettre d'en apprendre un petit peu plus.
Sinistre vision de notre futur, Rage nous invite à découvrir un monde ravagé, meurtri et déformé après qu'un gigantesque astéroïde se soit joyeusement écrasé sur notre belle petite planète. Comme dans Fallout, une partie de la population a survécu en se planquant sous terre, tandis que le reste mourait ou tentait tant bien que mal de survivre dans la désolation et la violence. Le bébé d'id Software nous plongera donc dans un univers poussiéreux aux tons ocre, un endroit où les habitations sont faites de bric et de broc et où les gens ne sont plus exactement des enfants de choeur. A mi-chemin entre Mad Max et un western spaghetti, Rage déploie également toute une galerie de personnages absolument uniques, tous prompts à vous causer de leur voix traînante.
Bref, dès l'abord, le soft ne semble pas avoir grand-chose à voir avec les productions habituelles du studio. En fait, l'idée directrice était de concevoir un FPS atypique dont la progression, même si fondamentalement linéaire, s'apparenterait davantage à celle d'un RPG. En d'autres termes, le joueur devrait avoir la liberté d'explorer certaines zones à sa guise, afin d'y chercher des "jobs". Une fois une quête activée, le jeu se transformera invariablement en un FPS pure souche. Et lorsque vous aurez atteint vos objectifs, il ne vous restera généralement plus qu'à repartir chercher votre récompense chez votre commanditaire. Pour autant, vous ne vous retrouverez jamais sans un objectif en cours, le but étant de ne jamais laisser le joueur s'interroger sur ce qu'il doit faire.
Lors de la démo, le héros nous aura tout d'abord permis de découvrir la petite ville de Wellspring, un coin visuellement impressionnant. Après un petit tour de présentation et une conversation avec le shérif, il a vite été question d'aller éradiquer un groupe de bandits, planqués dans un complexe souterrain et occupés à construire de jolies petites bombes. Le jeu a alors pris des airs de FPS plus traditionnel, à ceci près que notre personnage disposait de petits instruments bien sympathiques. Au-delà des classiques pétoires, de l'arbalète (utile pour tuer silencieusement) et d'une lame circulaire acérée dont le fonctionnement évoquait le Glaive de Dark Sector, le joueur pouvait manifestement utiliser une petite voiture téléguidée et bourrée d'explosifs, des tourelles défensives ainsi que de petites araignées mobiles capables de le protéger en mitraillant tout le monde. Apparemment, il sera possible de ramasser des tripotées d'objets en tout genre dans les différents environnements puis de les combiner pour concevoir ce genre de petits bijoux. Seule condition : la nécessité de posséder les plans de chaque arme.
Cet aspect se retrouve également dans la gestion des véhicules. Dans Rage, il sera tout à fait possible de gagner différents types d'engins, qui pourront bien évidemment être customisés. Outre les petites phases d'exploration dans de somptueux canyons (ou vous risquerez d'ailleurs d'essuyer les assauts de bandits), ces fameuses machines pourront être utlisées lors de courses plus ou moins musclées. De l'épreuve classique au massacre pur et simple de vos concurrents, vous aurez là encore la liberté de choisir selon votre envie du moment. Enfin, la dernière étape de la présentation était centrée sur un personnage bien particulier, un gros bonhomme connu sous le nom de "Producteur". Le bougre proposait en fait au joueur de participer à une émission télévisée dont le but consistait tout simplement à abattre un maximum de mutants, le tout dans l'optique évidente d'obtenir de l'argent. Bref, si jusque-là, Rage faisait avant tout parler de lui en raison de sa technique, cette démonstration nous aura permis de comprendre que le jeu est largement plus qu'un simple moteur graphique. Atypique, riche et profond, le soft d'id Software s'annonce d'ores et déjà comme une insolente réussite.