Sketch Turner est un dessinateur de comics, passionné de musique rock. Un soir où il travaille sur sa nouvelle oeuvre, le Comix Zone, un évènement va soudain bouleverser sa vie d'artiste. Mortus le mutant, l'une de ses créations, surgit dans le monde réel et enferme notre héros dans sa propre BD. Désormais prisonnier du New World Empire, notre protagoniste devra alors trouver le moyen de retourner dans son New York natal et renvoyer Mortus ad patres. Dans sa quête, il sera épaulé par le général Alissa Cyan et pourra compter sur la compagnie de son rat Roadkill pour se défaire de nombreux pièges. Entre un tournoi au sommet d'un temple Tibétain et une bombe nucléaire à désamorcer, l'aventure sera loin d'être de tout repos.

Dans Comix Zone, le but est d'avancer dans la fameuse BD et de tabasser les ennemis avant de pouvoir changer de case (en vous laissant parfois le choix de la direction souhaitée). Petite anecdote assez drôle, les méchants sont dessinés au fur et à mesure par Mortus en personne. Chacun attaque à sa façon. Certains comme les moines Styx privilégient le contact physique pur et simple tandis que d'autres comme les aliens Gravis vous enverront des ondes explosives pour vous toucher à distance. Il y'a aussi des guerriers armés, comme Mongoria, et d'autres monstres qui disparaissent pour réapparaître à un autre endroit (le ninja Strigil notamment). Enfin, il y a des boss, très résistants et causant de sévères ravages, qui concluent chaque niveau. Comme tous les autres ennemis, ils possèdent leur propre personnalité qu'il faudra comprendre pour dénicher leur point faible et trouver l'attaque adaptée. Pour cela, Sketch dispose d'une grande variété de techniques de combat. Deux boutons ont été mis à contribution : un bouton de saut et un bouton d'attaque. En les combinant avec les touches directionnelles, notre héros est capable de donner des coups de poing, des coups de pied sautés et même d'exécuter des prises de catch. Il est recommandé de s'essayer aux différentes combinaisons dans la case de départ, dépourvue du moindre obstacle, avant de se lancer dans le feu de l'action.

Tout au long du jeu, il est possible de s'aider d'objets qui facilitent votre épopée. Vous pouvez en transporter jusqu'à trois simultanément. Mais parmi les explosifs et autres couteaux à lancer, un seul se distingue par son utilité : votre rat Roadkill. Ce dernier est indispensable pour déjouer les nombreux pièges dont regorge le jeu. Un petit exemple : vous êtes dans une pièce avec des ventilateurs tranchants tournoyants. L'interrupteur de désactivation se trouvant derrière, vous devrez envoyer votre bête qui se faufilera pour éteindre les lames. De plus, le rongeur est capable d'envoyer de petites décharges électriques. Une aide idéale lors de vos batailles. Enfin, il y aura aussi de nombreuses caisses à pousser ou briser pour pouvoir débloquer un nouveau passage.

Si le principe reste très basique, Comix Zone n'en devient pas un jeu facile pour autant. Même s'il n'y a que trois mondes de deux niveaux chacun à franchir, la moindre erreur se paye souvent très cher. Un game over, et tout sera à recommencer depuis le départ. Le plus dur est de gérer la barre de vie car celle-ci diminue pour bien d'étranges raisons. Tout d'abord, le moindre coup dans un obstacle quelconque cause inévitablement de sérieux dommages à Sketch Turner. Y compris les portes empêchant votre avancée ! Il est ainsi fréquent de se retrouver devant le boss de fin de niveau avec une faible jauge de vie. Enfin, sachez que lorsque vous tabassez certaines brutes assez costaudes, votre énergie peut diminuer de façon assez inexpliquée. N'ayez crainte, à force de reprendre vingt fois le même passage, vous finirez par y arriver !

Terminons avec le gros point fort du soft : l'ambiance qui s'en dégage. Premièrement, on ira souvent faire un tour par le juke-box, disponible dans le menu option, pour écouter les musiques très "rock'n'roll" qui pulsent votre aventure à tout moment. Quant au visuel, sachez que tout a été fait pour retranscrire fidèlement l'univers du comic américain. L'écran est ainsi constamment ponctué de "Pow" et autres onomatopées bien flashy qui apparaissent lors des combats. Plus amusant encore, les éléments traditionnels du neuvième art sont souvent interactifs. On se retrouve donc parfois à démolir les gouttières où à déchirer les pages pour envoyer des avions en papier sur vos adversaires ! Enfin, les décors offrent une vue sublime très détaillée. Pour conclure, Comix Zone est une véritable œuvre magique qui signe l'apogée technique de la Megadrive. Paru initialement en 1995, le jeu connaîtra une version PC graphiquement améliorée puis sera disponible dans plusieurs compilations Sega Collection ainsi que dans les boutiques en ligne des trois grands constructeurs.