Référence sûre de la nouvelle console de la fin des années 80, Altered Beast a su s'imposer comme l'un des jeux les plus cultes de la Sega Megadrive 16bits pour toute une génération de joueurs. Dans un décor sorti tout droit de la Grèce Antique, le héros devra compter sur ses biceps et ses super-pouvoirs pour aller sauver la fille de celui qui vient fraîchement de le ressusciter pour l'occasion, j'ai nommé Zeus. Allons tuer du monstre et sauvons Athéna !
L'écran principal nous annonce la couleur : un bas-relief de créatures étranges, sculpté dans la pierre, digne de ceux qu'on trouve dans nos livres d'Histoire-Géographie lorsqu'on étudie la période Romane... Et hop ! A peine après avoir appuyé sur le bouton start, nous voilà plongés dans l'univers d'Altered Beast. Un cimetière ancien en guise de décor, des tombes qui sortent de terre et le dieu des dieux qui nous réveille d'un sommeil éternel d'une voix numérisée pour qu'on vienne à son aide. Comment refuser ? Désigné de force pour aller sauver sa fille, kidnappée par un méchant tout vilain, nous voici prêts à affronter une horde de morts-vivants et autres créatures toutes aussi "dynamiques" les unes que les autres. Le héros répond aux trois boutons de la manette de la console : coup de poing, coup de pied et saut. On ne peut faire plus basique.
Tout au long du jeu, le héros est amené à rencontrer diverses créatures pour l'arrêter dans sa quête, des morts-vivants aux fourmis géantes, en passant par des dragons traversant l'écran à la verticale. Mais heureusement pour notre héros -et pour nous- il sera aidé, notamment grâce à la collection d'orbes obtenues après avoir tué des loups à deux têtes qui reviennent assez régulièrement. Puisque nous sommes dans un univers mythologique, ils peuvent rappeler de loin Cerbère, chien à trois têtes qui garde les Enfers. Lorsque notre héros prend une orbe, il prend du muscle, raisonnablement. A la deuxième orbe, il ressemble à un monsieur muscle qui rendrait vert de jalousie Schwarzenegger et Hulk (pour rester dans les tons), les habits déchirés par sa musculature saillante et exagérée. Et à la troisième, ô magie !! Une cut-scene montrant un morphing mal fondu (n'oublions pas que nous sommes sur une 16bits) entre notre héros et une créature en laquelle il va prendre forme. Nous voici à présent transformé et doté de super-pouvoirs, fin prêts à affronter le grand méchant qui se transforme toujours lui aussi à chaque fin de tableau après nous avoir lancé un "Welcome to your doom !" effrayant sur le moment, puis ridicule quand on y repense.
En ce qui concerne les tableaux, bien qu'ils soient au faible nombre de 5, ils sont tous aussi variés les uns que les autres. Le héros évolue dans des décors extérieurs ou intérieurs, tels qu'une grotte ou un temple, et à chaque tableau sa transformation : un loup-garou, un dragon, un ours, un homme-tigre, un loup-garou doré (il existe d'autres transformations pour la version japonaise du jeu sur Famicom et la version Gameboy Advance). Chacune des créatures en laquelle le héros évolue a des capacités particulières qui lui seront utiles et nécessaires pour battre le boss de chaque fin de niveau. Il est à noter que lorsqu'on trouve le point faible du boss, le combat peut prendre quelques secondes seulement !
On pourrait croire ainsi que le jeu est facile. Oui et non. Même s'il peut être bouclé en une heure, la difficulté reste évidente. Le héros n'a aucun répit, il ne peut faire un pas sans devoir utiliser ses poings ou ses pieds. Il n'y a d'ailleurs aucun moyen pour regagner de la vie dans un niveau, les trousses de soin n'existaient pas à l'époque dans la tête des développeurs. Le seul moyen d'avoir une chance de terminer ce parcours du combattant, c'était de brancher une deuxième manette et de jouer avec un compère. Deux Hulk sur un même écran, waow ! Chacun avait droit à sa couleur pour s'identifier, mais lors des transformations en créature, certains tableaux pouvaient devenir assez brouillons puisque facilement monopolisés par les coups spéciaux et les sauts de trois mètres de haut de nos héros. Malgré ce petit moins, ce jeu reste un classique de Sega et même s'il prend un méchant coup de vieux vingt ans après, qu'est-ce qu'on l'aime !
- Graphismes13/20
On se souvient tous de ce morphing lors des transformations, on regardait ça avec des étoiles dans les yeux étant enfants. C'est différent aujourd'hui, bien entendu, il est bien plus difficile de s'émerveiller devant ce jeu d'arcade au vu de l'évolution du graphisme au cours des années à suivre. Ceci dit, les traits sont corrects pour l'époque, on ne leur reproche pas grand-chose replacés dans leur contexte.
- Jouabilité16/20
Les manettes de la console étant dotées de trois boutons seulement pour l'action, on ne peut pas dire que la prise en main soit très compliquée. Les commandes sont très basiques et on soulignera même cette simplicité.
- Durée de vie10/20
Le jeu est plutôt difficile, il va falloir être assez patient pour arriver à la fin sans perdre toutes ses vies. Lorsque c'est le cas, la durée de vie n'excède pas l'heure de jeu et nous laisse comme un goût d'inachevé. On regrettera également le faible nombre de niveaux, assez vite bouclés lorsque l'on joue à deux. Quelques tableaux en plus n'auraient pas été du luxe.
- Bande son14/20
Les musiques, correctes, sont différentes à chaque niveau, sauf pour les sessions des boss, et certaines nous résonnent encore en tête à l'heure qu'il est. Cette même musique qui accélère lorsque nous sommes sur le point de tuer le boss et cette poussée d'adrénaline qui va de paire en attendant le dernier coup qui aura raison du méchant... On appréciera également la quasi innovation des voix à des moments clés du jeu, lors des boss notamment (et ce rire démoniaque à la fin de chaque tableau... brrrr effrayant !).
- Scénario13/20
Un méchant, un héros, une gentille, une fin comme dans les contes de fées... Niveau scénario, on a déjà croisé plus poussé. Ceci dit, on notera l'intervention de quelques clins d'œil dans le scénario, notamment les inscriptions Alex et Stella sur les tombes au début du jeu, qui ne sont autres que les protagonistes d'Alex Kidd sur Master System. De même que l'espèce de griffon au tableau 2 qui nous rappelle une monture de Golden Axe !
Premier jeu sur Sega Megadrive, Altered Beast a sa place parmi les classiques devenus cultes au fil du temps. Le jeu est bien ficelé, il y a une logique et l'intrigue avance à chaque tableau. On regrette la difficulté, gros point faible du jeu, mais qui ne nous empêche pas de (re)passer un bon moment devant notre console, seul ou à deux, entre nostalgiques du genre et de l'époque.