Red Faction Guerrilla : Démons des Badlands prend en fait la forme d'une petite campagne annexe, distincte de celle du jeu d'origine. Elle se déroule d'ailleurs dans une zone inédite baptisée Vallée du Marin, 8 ans avant qu'Alec Mason ne foule le sol de Mars pour la toute première fois. De fait, on se retrouve aux commandes d'un autre personnage, une héroïne qui ne devrez pas vous être totalement étrangère pour autant. Il s'agit en effet de la jeune Samanya, ou Sam, qui s'occupait principalement de vous bricoler des armes avant de vous fournir les moyens de vaincre l'EDF dans le dernier tiers du jeu. On découvrait notamment que la jeune demoiselle gardait encore des liens étroits avec sa vraie famille, les mystérieux Maraudeurs.

Démons des Badlands nous propose donc de découvrir l'histoire de Sam, ainsi que les raisons qui l'ont poussée à quitter les siens pour se fondre dans la masse des mineurs de Mars. L'extension se concentre sur la résistance désespérée des Maraudeurs face à l'oppresseur mais fonctionne exactement comme le jeu de base. Là encore, vous vous retrouverez dans une vaste zone bourrée de missions diverses, toutes signalées par des icônes de couleur sur votre carte. Pas de nouveautés de ce côté-là, on devra toujours secourir des otages, protéger un petit groupe de Maraudeurs d'un raid punitif, ou encore rejoindre des résistants lors d'une attaque d'un complexe ennemi. Le tout s'associe en outre aux traditionnelles livraisons de véhicules et à cinq sessions de démolition de bâtiments en temps limité. Pour ne pas changer, il est également possible de s'en prendre directement aux installations de l'EDF marquées sur la carte, histoire de réduire le contrôle de la milice sur la vallée.

Eh oui, vous l'avez compris, le système de jeu est lui aussi le même que dans l'aventure principale. Votre objectif ne consiste en fait qu'à enchaîner les petites "quêtes" jusqu'à ce que vous ayez accès aux deux missions principales de la campagne, les seules qui feront véritablement avancer l'histoire. Pour être précis, il y a véritablement trois missions principales dans Démons des Badlands, mais la première vous sera immédiatement accessible dès lors que vous lancerez l'extension. Il s'agira d'ailleurs de porter secours à Vasha, la patronne des Maraudeurs et accessoirement la soeur de Sam. C'est d'ailleurs cette libération qui mettra le feu aux poudres. Bref, à ce stade, vous vous demandez très probablement si cette extension propose de véritables nouveautés autres qu'un simple changement de contexte. Eh bien, disons qu'en dehors de nouvelles armes et de nouveaux véhicules, il est surtout question de petites variations de gameplay.

En premier lieu, sachez que Démons des Badlands, ne vous impose pas de collecter des tonnes de métal pour accéder à des armes capables de tout faire péter. Tenez, le lance-roquettes est accessible d'emblée par exemple, ce qui fait qu'on pourra immédiatement plonger dans la mêlée et vaporiser des tours de garde avec aisance. On note également que le nombre de charges de démolition que l'on pourra emporter en mission est largement plus élevé que dans le jeu de base. En plus, vous gagnerez de nouvelles armes et des améliorations automatiquement à la fin de chaque mission. En choisissant cette voie, Volition aurait pu rendre son extension bien trop facile, mais la difficulté des missions semble avoir été revue à la hausse. La contrepartie est honnête et permet à l'extension de fonctionner admirablement.

En dehors du sauvetage de Vasha, petite promenade de santé, vous devriez donc rencontrer pas mal de résistance. On appréciera tout particulièrement la dernière mission du jeu, décomposée en quatre segments, et qui forme un mélange réussi de différentes séquences de jeu : attaque de plusieurs bases, poursuite, shoot sur rails, virée en tank... Là encore, rien de nouveau, mais la fureur des combats de Red Faction et les prouesses du moteur physique suffisent à rendre cette ultime mission absolument dantesque. Bref, cette première extension, sans rien apporter de vraiment significatif apparaît finalement comme un petit concentré de tout ce qu'il y avait de mieux dans l'original. Au final, on se retrouve donc avec une mini-campagne de deux heures et demie, mieux rythmée que l'aventure principale et qui ne souffre que de deux défauts : son classicisme et un décor pas franchement excitant, car très proche de Dust et de ses entendues grisâtres. Dans ces conditions, gageons que les fans auront plaisir à faire un bout de chemin en compagnie de Sam.