L'heure de la reprise a sonné pour Konami, déjà à l'entraînement avec PES 2010. L'éditeur nous a en effet fait parvenir une première ébauche du nouveau cru de la série, nous permettant de vous livrer nos impressions sur le réel potentiel de la célèbre simulation de foot.
Le discours du développeur japonais est le même chaque saison, basé sur une volonté de renouveau, de remise à niveau, presque de rébellion pour faire face à l'hégémonie FIFA. Shingo Takatsuka promet avoir mis le paquet, notamment, en écoutant les remarques les plus redondantes des joueurs de PES, pour lancer définitivement la série sur de bons rails. Toutefois, cette saison comme les précédentes, il faudra attendre une version définitive et plus stable pour juger des progrès opérés par PES, encore un peu bridé par un passage à la nouvelle génération de consoles mal digéré. Cela dit, les nouveautés sont bel et bien là, et bien que l'état de métamorphose promis et espéré n'est pas constaté, la prise en main parle d'elle-même. PES 2010 semble parti pour combiner les gameplays des deux précédentes moutures pour déboucher sur un titre à la fois rapide et réaliste, sans pour autant atteindre le degré de simulation de jadis, lorsque PES était la référence absolue du genre.
Moteur graphique affiné et habillage en partie revu, PES 2010 débarque plein de bonnes intentions. Pour preuve, Konami s'est enfin décidé à bouleverser quelques-unes de ses mauvaises habitudes en remplaçant le duo recyclé Christian Jeanpierre et Laurent Paganelli par la paire de Canal+, à savoir Grégoire Margotton et Christophe Dugarry. Mais c'est avant tout le terrain qui nous a emporté durant cet essai, là où la série a le plus perdu de garanties et de crédibilités ces deux dernières saisons. L'opus 2010 compte en ce sens sur l'une des principales idées développées par les équipes de Seabass, le système de cartes, applicable à tous les joueurs de la base de données. Concrètement, chaque pro dispose d'une ou plusieurs cartes dans le profil de ses attributs qui mettent en avant sa ou ses compétences intrinsèques. L'objectif n'est autre que de permettre au joueur d'exploiter au mieux les qualités et les habitudes de ses poulains en choisissant la carte sur laquelle il s'appuiera pendant le match. Pour prendre un exemple plus parlant, il est possible de demander à Messi d'insister sur ses courses intérieures pour qu'il puisse rentrer sur son bon pied et être ainsi, dans une position de frappe optimale. Dans un autre registre, vous pouvez demander à Claude Makélélé de jouer les sentinelles du milieu de terrain en n'accompagnant pas les attaques, se contentant de jouer libéro du milieu pour ratisser large.
Le principe a du bon mais se heurte à un manque de clarté dans les menus et surtout, s'appuie sur des termes peu explicites. Une sale manie dont PES est malheureusement coutumier. Qu'importe, les matches deviennent plus crédibles et le comportement individuel des joueurs moins détaché de la réalité. C'est surtout tout le bloc équipe qui avance et recule différemment, de sorte à évoluer de manière moins rigide et plus imprévisible. Cependant, ce mécanisme ne révolutionne pas vraiment le gameplay de PES qui, s'il tend à s'équilibrer de plus en plus, voit encore quelques démons le hanter assidûment. Dans cette version en tout cas, la gestion des contacts s'est avérée calamiteuse, ne permettant par exemple jamais de jouer de la puissance des gros gabarits pour prendre le dessus sur des joueurs de poche. L'animation souffrait elle aussi d'un manque de continuité entre les différents mouvements d'un même joueur, semblant par moment robotisé et très lourd sur ses appuis. Espérons que la version finale du jeu corrige au moins partiellement ces défauts, ce qui est possible dans la mesure où cette version était bien plus prometteuse que la précédente que nous ayons touchée. Rendez-vous dans quelques semaines pour faire le tour du contenu du jeu, nous n'avions par exemple pas accès à la Ligue des Champions ni au multijoueur en ligne.
Konami ne nous ayant pas autorisé à capturer nos propres images, les screens qui accompagnent cet aperçu sont fournis par l'éditeur.