Le système de Lylat est en danger ! Le machiavélique Andross envoie ses troupes asservir chaque planète de la galaxie. Le général Pepper n'a d'autre choix que de faire appel à sa plus talentueuse équipe, la Starfox team, menée de main de fer par Fox et ses coéquipiers. C'est un voyage intergalactique unique qui s'offre à quiconque voudrait joindre Fox, Sleepy, Peppy et Falco dans leurs aventures chargées d'adrénaline.
L'univers est en danger : Andross, un scientifique de génie un peu trop attiré par le côté obscur, s'est mis en tête d'assouvir tout le système Lylat, et ainsi de faire régner le mal. De planète en planète, il se rapproche de plus en plus de celle où habite l'équipe Starfox commandée par le général Pepper. A peine la planète attaquée, ce dernier contacte immédiatement Fox et son équipe, et leur donne pour mission d'éradiquer toutes les invasions ennemies pour restaurer l'ordre et la paix au sein du système. C'est donc sur Corneria que commence notre mission à bord de notre Arwing flambant neuf.
Derrière Lylat Wars se cache plus ou moins un remake de Starfox, avec en prime des idées tirées de Starfox 2, dans lequel elles devaient être utilisées avant que Nintendo ne mette un terme au projet. Malgré ce statut de remake, le jeu peut se targuer de proposer un contenu plus riche, des situations diversifiées et des environnements nouveaux, grâce à la puissance de son nouveau support, la Nintendo 64. Premier jeu de la licence en 3D temps réel, Lylat Wars est sympathique à regarder, très fluide et bien animé. Les graphismes sont certes tout juste acceptables pour un jeu de 1997 ; ils sont très polygonés et manquent de finesse. Mais les environnements traversés sont variés ; aucune planète ne se ressemble et chacune a ses propres caractéristiques. Par exemple, l'un des stages se déroule à la surface du soleil, la chaleur étant telle que votre Arwing subit constamment des dégâts. Il vous faudra voler le plus haut possible pour atténuer ce trop plein de chaleur et subir des dégâts plus légers.
Starfox puisait sa force dans son gameplay et cet épisode ne fait pas défaut à la série. Il propose une jouabilité pensée dans ses moindres recoins, où rien n'est laissé au hasard. Fox conduit son fameux Arwing en compagnie de ses trois coéquipiers. Cet engin mis au point par Sleepy, le mécano du groupe, lui permet de voler où bon lui semble en se dirigeant simplement avec le joystick. Le bouton A sert à tirer sur vos ennemis avec l'arme de base de l'Arwing : un laser. Ce dernier peut être amélioré au fil des stages, en trouvant l'upgrade approprié, jusqu'à obtenir un double laser bleuté à la puissance dévastatrice. Si vous maintenez le bouton A enfoncé, vous pouvez concentrer votre tir pour en faire une sorte de rayon explosif téléguidé qui ira détruire non seulement votre cible, mais aussi les ennemis alentours. Il est également possible d'éliminer plusieurs adversaires à la fois en utilisant les bombes, assignées au bouton B et disponibles en nombre limité.
La palette de mouvements disponibles est tout aussi complète. Vous pourrez accélérer et décélérer, tournoyer sur vous-même (en pressant plusieurs fois la gâchette gauche ou droite) ou encore exécuter des loopings pour surprendre un ennemi situé derrière vous en passant de chassé à chasseur. Certains stages vous permettent même de faire demi-tour (nous y reviendrons plus loin), d'autres vous laissent la possibilité d'évoluer sur terre et sous l'eau en vous mettant aux commandes de deux véhicules dédiés. Le premier est le célèbre Landmaster, un tank qui a des contrôles similaires à ceux de l'Arwing, mais qui n'est doté que d'un simple tir de base, non évolutif. Sa particularité est de pouvoir s'envoler de quelques mètres pour passer des obstacles ou récupérer des items en altitude. Le second est le Blue-Marine, un sous-marin similaire qui ne se distingue de l'Arwing que par sa grande lenteur et l'absence de bombes, remplacées par des torpilles illimitées.
Divers bonus peuvent être récupérés dans les niveaux traversés : les anneaux d'argent et d'or servent à récupérer de l'énergie vitale, de même que l'étoile argentée, disponible uniquement lors des affrontements contre l'équipe Starwolf sur la surface du Soleil. Il existe aussi un item de soutien, symbolisé par un petit Arwing, qui permet de réparer entièrement votre véhicule. Car si l'Arwing encaisse trop de dégâts, il peut se faire amputer d'une aile (voire des deux), ce qui handicape grandement sa maniabilité. Notez au passage que vos alliés ont aussi une jauge de vie, et qu'il faut leur venir en aide lorsqu'ils sont pourchassés par des ennemis. S'ils sont détruits, ils vont en réparation sur le vaisseau principal et ne reviendront que deux stages plus tard. Une absence handicapante, mais pas insurmontable.
Lylat Wars propose 15 niveaux répartis en trois embranchements correspondant chacun à un niveau de difficulté donné, sachant que vous pouvez passer librement d'un embranchement à l'autre. Cela vous permettra d'évoluer dans des décors variés disposant chacun de sa propre ambiance, des planètes aux satellites en passant par les ceintures d'astéroïdes ou la surface du soleil, le tout bénéficiant d'un level design très solide. Il faut cependant rappeler que l'Arwing avance de façon linéaire dans des niveaux couloirs limitant vos possibilités de déplacement. Certains stages, plus rares, bénéficient d'un environnement ouvert (idée issue de Starfox 2). Les ennemis sont pour leur part nombreux, variés et toujours adaptés aux univers traversés. Vous devez parfois utiliser toutes les ressources de votre Arwing pour en venir à bout. Sachez enfin qu'un boss vous attend à la fin de chaque stage. Aucun n'est insurmontable mais certains demandent un peu de patience avant de réussir à les mettre hors d'état de nuire.
D'un point de vue sonore, on a droit à du grand Nintendo. Composés par le célèbre Koji Kondo (Zelda, Mario) et Hajime Wakai (ayant déjà officié sur le premier épisode), les thèmes musicaux sont de grande qualité, très différents les uns des autres et collant parfaitement à leurs stages respectifs. Les bruitages, corrects, restituent bien l'ambiance d'un space-opera. Lylat Wars est donc une franche réussite. Malheureusement le plaisir est de bien courte durée : comptez moins d'une heure par embranchement, soit trois heures si vous voulez les explorer tous. Le joueur avide de terminer ses jeux à 100% trouvera toutefois dans le système d'insignes (décernés en fonction du nombre d'ennemis tués dans chaque niveau) un surcroît de motivation, susceptible de gonfler un peu cette durée de vie. Il faut aussi y ajouter un mode multijoueur sympathique, mais vite lassant, qui permet de s'affronter à quatre dans des arènes libres, à coups de lasers et de bombes. Au final, il n'y a pas de quoi faire la fine bouche.
- Graphismes15/20
On peut regretter que l'aspect graphique n'ait pas bénéficié d'une attention plus poussée : le résultat est assez anguleux sur la plupart des environnements proposés. Mais chaque stage a sa propre personnalité et les animations sont très fluides, le jeu n'accusant aucun ralentissement alors que les explosions s'en donnent parfois à cœur joie.
- Jouabilité17/20
Fort d'un gameplay qui n'a pas pris une seule ride, la jouabilité est le gros point fort de ce Lylat Wars. L'Arwing et les différents engins répondent au doigt et à l'œil et c'est un véritable plaisir que de participer à des gunfights intenses et forts en émotions.
- Durée de vie12/20
Bien qu'il soit possible de boucler le jeu en moins d'une heure, on y revient pour visiter chaque planète au moins une fois. En ajoutant la course au highscore et le mode multijoueur (anecdotique mais offrant son lot de bons moments), on obtient une durée de vie acceptable.
- Bande son18/20
C'est un travail d'orfèvre que nous offrent Koji Kondo et Hajime Wakai. Des musiques inoubliables et qui restent en tête, couplés à des bruitages de bonne facture, offrent au jeu un aspect sonore digne des plus grandes productions de l'époque.
- Scénario10/20
N'y allons pas par quatre chemins, ce n'est pas le scénario qui vous donnera envie de connaître le fin mot de l'histoire, mais bien le plaisir procuré par les sensations de jeu. Le contexte de base n'évolue pas du début à la fin, mais il a le mérite d'exister.
Grâce à ses nouveaux environnements en full 3D, à ses compositions musicales réussies, à ses nouveaux challenges, boss et ennemis, Lylat Wars n'est pas qu'un simple remake de Starfox. Sa durée de vie faiblarde n'entache en rien les qualités d'un jeu que l'on a grand plaisir à parcourir et qui fait partie des meilleurs épisodes de la série. Un des grands hits de la Nintendo 64, à n'en pas douter.