Comme la majorité des jeux adaptés de licences cinématographiques, la version vidéoludique de Là-Haut est à découvrir en complémentarité du film. N'espérez donc pas comprendre quoi que ce soit à l'intrigue si vous n'êtes pas allé voir le long-métrage. Les quelques cut-scenes réalisées avec le moteur du soft ne sont là que pour enrober les phases de jeu d'un soupçon de scénario, mais ça ne va pas plus loin. Pire encore, l'aventure démarre avec une séquence de dog-fight en plein ciel qui n'a rien à faire en début de jeu et qui se lance avant même qu'on ait pensé à nous présenter le synopsis de départ. D'une manière générale, le soft ne fait que s'inspirer de certains passages du film sans jamais suivre le déroulement de l'histoire dans la continuité. Autant dire que le jeu n'a pas d'autre prétention que de nous divertir, le thème du long-métrage ayant tout de même donné quelques idées intéressantes aux développeurs.

Soucieux de préserver un tant soit peu l'esprit du film, les concepteurs du jeu ont particulièrement soigné l'ambiance du soft en plaçant au coeur du gameplay la relation entre Carl et Russell, les deux personnages principaux de notre histoire. Condamné à partir en maison de retraite et à abandonner la maison pittoresque dans laquelle il a passé toute son existence en compagnie de son épouse défunte, le vieux Carl Fredricksen décide qu'il est temps pour lui de réaliser leur rêve à tous les deux. Après avoir arrimé des centaines de ballons gonflés à l'hélium autour de sa demeure, il décolle en direction de l'Amérique du Sud avec comme seul objectif de se poser aux Chutes du Paradis. Mais alors qu'il se croit seul à bord, il découvre qu'un gamin nommé Russell s'est retrouvé piégé près de la porte d'entrée lors du décollage, devenant ainsi le passager forcé de ce voyage aérien. Contraints de coopérer pour s'en sortir malgré leurs différences, les deux compères vont vivre une aventure incroyable au coeur de la jungle, tractant la maison flottante sur leurs frêles épaules.

Une fois passée la phase de tir aérien dont nous avons parlé plus haut et après quelques minutes de jeu, on réalise que les développeurs se sont allègrement inspirés de la série des Lego (Lego Star Wars, Lego Batman, Lego Indiana Jones...) pour concevoir le gameplay de Là-Haut. Jouable en solo ou à deux joueurs en coopération, l'aventure fait intervenir les deux personnages à l'écran et nous donne la possibilité de passer de l'un à l'autre à tout moment lorsqu'on joue en solo. Les niveaux mettent d'ailleurs à contribution les talents de chacun, et c'est bien là que réside tout l'intérêt de la progression. Si les deux acolytes possèdent à-peu-près les mêmes capacités de mouvements, le vieil homme est le seul à pouvoir atteindre les plus hautes plates-formes en sautant et peut utiliser sa canne pour hisser Russell et démolir certains éléments du décor. De son côté, le jeune scout est capable de longer les corniches étroites et se sert d'une corde pour aider le vieil homme à le rejoindre lorsqu'il est à la traîne. Des objets disséminés dans les environnements confèrent à chacun des protagonistes quelques actions supplémentaires, comme le clairon et le sonotone qui font fuir les animaux nuisibles, ou les ballons écureuils qui détournent l'attention des chiens. Ces derniers sont d'ailleurs les seuls ennemis que vous aurez à affronter durant toute la durée de l'aventure, et un bon timing suffira à les contrer en deux ou trois coups seulement. De temps à autres, le chien Dug vous rejoindra pour vous aider à franchir des passages délicats, et vous pourrez alors le contrôler de la même manière que les autres héros du jeu.

Si le principe est intéressant, le faible nombre d'actions dont disposent les personnages rend la progression rapidement monotone. Les ennemis sont rares, les énigmes se résolvent sans effort et les pièges sont faciles à éviter. En dehors des scènes de dog-fight (une au début et une à la fin) et des descentes dans les rapides, l'aventure ne se diversifie quasiment pas. Plus amusant en coopération qu'en solo, le titre se termine beaucoup trop rapidement en à peine 3 heures, même si on y ajoute la collecte des pièces, des insectes et des souvenirs cachés. Les bonus se résument à quelques séries d'artworks et les options multijoueurs se limitent aux phases de tir à bord des avions. Autant dire que si l'on vous recommande chaudement d'aller voir le film, on vous déconseillera d'investir vos économies dans cette adaptation peu consistante.