Si on veut se persuader que Dark Corners vaut ses 1200 points Microsoft, on laissera volontiers de côté le niveau solo faisant office de chapitre inédit de la campagne. En effet, cette dernière, se situant quelque temps après que Marcus ait suggéré de jouer la carte de l'infiltration pour passer plus facilement les lignes ennemies afin d'éliminer la Reine, propose un très court passage qu'on pourra aborder sous deux angles opposés. En effet, au tout début, on vous demandera de choisir entre l'approche furtive ou le rentre-dedans musclé. Libre à vous d'opter pour l'un ou pour l'autre mais sachez tout de même que si vous privilégiez la première, vous aurez juste à traverser la Grande Route, grimés en Locustes, en essayant de rester à bonne distance de vos ennemis afin qu'ils ne vous repèrent pas. Guère passionnant au final même si vous aurez droit dans la dernière ligne droite à une séquence d'action fucking awesome. Malgré tout, il va sans dire que l'option "moi pas réfléchir, moi tirer à vue" reste tout de même bien plus jouissive car bien plus représentative de l'esprit Gears. Néanmoins, ici aussi, on aura de quoi faire la fine bouche.

Il faut en effet comprendre que ce chapitre se révèle assez peu inventif en matière de level-design. Bien que nous offrant une magnifique vision de l'architecture Locuste, la progression longitudinale n'offre finalement que peu de morceaux de bravoure. En somme, après 50 minutes de parties de cache-cache et quelques échauffourées dont une, facultative, contre un Brumak, le point d'orgue dudit chapitre se situera à la toute fin avec une séquence très énergique où les balles et les gerbes d'hémoglobine fuseront de toute part. Dommage que la conclusion de la séquence se situe après un peu plus d'une heure de jeu, cet état de faits légitimant quelque peu l'appellation "séquence supprimée" du niveau. Heureusement, les maps multi sont là pour contrebalancer la tendance autant dans la forme que dans le fond. Comme précisé plus avant, vous aurez donc droit à 7 maps inédites toutes mieux pensées les unes que les autres.

En tout premier lieu, on retiendra desdites maps un design travaillé et une architecture extrêmement bien pensée. Permettant aussi bien le combat rapproché qu'à distance, les niveaux disposent en outre d'une bonne taille. Ni trop grands, ni trop petits, ils offrent aux joueurs la possibilité d'en découdre rapidement après le début d'une partie. De plus, on prendra un malin plaisir à placer quelques pièges ou à prendre à revers ses adversaires occupés à plomber le reste de notre escouade. N'y allons pas par quatre chemins, si Dark Corners vaut le coup, c'est uniquement pour son contenu multijoueur, fief de parties endiablées et foutrement jouissives. Dans la droite lignée du multi du jeu original, ce map pack prolonge le plaisir en ligne d'autant que nous ne devons pas subir l'IA toujours aussi fluctuante du mode solo. Au final, si vous savez précisément ce pour quoi vous achetez cette extension, vous ne pourrez pas venir nous dire qu'on ne vous a pas prévenus quant à la déception que représente la séquence solo contrebalancée par l'excellence des cartes multijoueurs.