Marchant dans les pas de Phoenix Wright et des Experts, Criminology vous met lui aussi dans la peau d'un justicier oeuvrant pour l'administration. Dans le cas présent, il s'agit de Matt Simmons, jeune inspecteur fraîchement débarqué à la brigade scientifique d'Alexandra Malone. Oubliez donc les lunettes de soleil et les poses de crooner de Horatio Caine, cette fois, vous n'aurez pas le temps penser dans le soleil couchant, cette fois, vous allez devoir réfléchir vite et bien, cette fois, c'est de vous dont tout dépend !
Au premier abord, Criminology ne se distingue pas vraiment du décevant Les Experts : Meurtres à Las Vegas dans le sens où la façon de procéder est à peu de choses près la même. Ainsi, chacune des missions se déroulera plus ou moins de la façon suivante. En tout premier lieu, vous devrez papoter avec votre collègue Peter Wayne qui vous en apprendra un peu plus sur l'enquête en cours, celle-ci se déroulant généralement sur plusieurs chapitres. Ensuite, direction la scène de crime pour y collecter moult indices.
C'est à ce moment-là que débutera véritablement votre travail. Armé de votre panoplie de petit policier scientifique, vous allez devoir collecter tout ce qui traîne. Balles, empreintes, taches de sang, dépositions, tout sera bon pour faire avancer votre enquête. Pour ce faire, vous disposerez de plusieurs ustensiles (scalpel, pinces, tampon, etc.) vous permettant, via un mini-jeu associé, de récupérer ce qui vous intéresse. La progression reste à ce niveau très agréable d'autant que vous pourrez passer d'un endroit à l'autre, composant le lieu du meurtre, pour questionner des témoins afin de confronter les points de vue. Le hic est que la marche à suivre est tout le temps la même et qu'on se sent finalement pieds et poings liés par la construction. Il vous sera en effet impossible de quitter les lieux du crime tant que vous n'aurez pas obtenu la totalité des indices. Pas si grave que ça me direz-vous sauf que dans Criminology, vous devrez balayer chaque écran de jeu avec le stylet en attendant que le pointeur se transforme. Vous n'aurez alors qu'à cliquer à nouveau pour aboutir à un nouvel écran dans lequel vous obtiendrez un indice en passant par un défi. Le plus souvent, il vous faudra manipuler un objet en un temps donné avant que ce dernier ne casse. Rien de bien compliqué même s'il conviendra de faire attention à ce que vous faites. En effet, les développeurs ont inclus une jauge de crédibilité baissant à chacune de vos erreurs. Et autant dire qu'une fois vide, vous pourrez aller pointer au Pôle Emploi ! Une excellente idée apportant une certaine tension généralement absente de ce genre de jeu.
Bien entendu, votre enquête ne s'arrêta pas là puisqu'une fois que vous aurez toutes les cartes en mains, il vous faudra retourner à votre bureau pour tout analyser. A nouveau, c'est à une succession de mini-jeux que vous devrez faire face. Variés, ils vous demanderont de viser des éléments indésirables dans une séquence d'ADN, de comparer des empreintes, des balles, en cherchant dans des fichiers informatiques, etc. Au fur et à mesure de votre avancée, vous serez amené à utiliser de plus en plus de matériel pour au final vous retrouver avec 6 outils parmi lesquels un analyseur capillaire, balistique, de composition, un scan de photos... Enfin, après ces fastidieuses manipulations, vous pourrez filer dans le bureau de votre boss qui vous soumettra à un petit interrogatoire pour connaître les résultats de votre enquête. On pourra d'ailleurs être frustré par la méthode semblant nous offrir la possibilité de conclure de manière différente suite aux questions posées. Malheureusement, la belle Alexandra sera rarement dupe et vous questionnera encore plus au cas où vous auriez émis une théorie peu probable, ceci faisant bien sûr baisser votre jauge de réputation. Toutefois, malgré un gameplay et une linéarité proposant néanmoins à un fil rouge de se dérouler convenablement, Criminology assure quand il s'agit de nous faire passer un bon moment. Pour un peu, on en oublierait presque de programmer son Betamax pour enregistrer la 42ème diffusion de l'épisode 434 de la saison 28 de C.S.I. : Massiac.
- Graphismes14/20
En optant pour des écrans fixes et des personnages crayonnés, les développeurs ont offert à Criminology une ambiance particulière. Ce n'est nullement un défaut, bien au contraire puisqu'on a parfois l'impression d'assister à la rencontre des Experts et de Another Code.
- Jouabilité13/20
Si les déplacements entre les différents lieux s'effectuent généralement via les boutons L et R, on utilise dans 98% des cas le stylet. La plupart des actions étant prétextes à des mini-jeux afin de récolter des indices, on sera donc amené à mettre à profit des pinces, un scalpel, de la poudre pour relever des empreintes, etc. A ceci, on rajoutera toute une panoplie d'outils eux aussi dédiés à la collecte d'objets et à la mise en place de petits défis fort sympathiques bien que parfois peu évidents, à cause d'un manque de précision. Malheureusement, après quelques heures de jeu, une certaine redondance s'installe dans la façon de procéder pour mener à bien ses investigations.
- Durée de vie13/20
Le plus dur dans l'histoire sera de bien récupérer tous les indices sur le lieu du crime. Après ça, en analysant les indices et en répondant de façon correcte au QA de votre boss, vous ne devriez pas avoir trop de mal à venir à bout des différentes enquêtes.
- Bande son10/20
Sans voix digits et avec des bruitages limités, le jeu se devait de s'appuyer sur une solide bande-son. Peine perdue car entre des compositions d'ascenseur et des thèmes dignes d'un porno moscovite, on a vite fait de baisser le son de sa console.
- Scénario14/20
Commençant sur un étrange homicide, le scénario suit son petit bonhomme de chemin jusqu'à un dénouement intéressant bien que relativement prévisible.
Entretenant des liens avec l'adaptation des Experts, Criminology réussit là où son proche parent avait échoué. Disposant d'une histoire intéressante portée par des personnages somme toute classiques, proposant de bonnes idées (comme la jauge de crédibilité), le soft de White Birds fait bonne figure. On pourra lui reprocher un manque de précision durant quelques mini-jeux, sa linéarité ou sa fausse liberté de penser lors des interrogatoires avec notre boss mais dans l'ensemble, voici un bon jeu d'enquête qui ne demande qu'à être le premier d'une grande série.