Spoiler : Attention, le contenu de cet article, du texte à la galerie d'images, contient plusieurs éléments qui font directement référence aux événements du long métrage.

Dans l'Age de Glace 3, il est proposé aux joueurs d'incarner successivement six des nombreux personnages du long métrage. Chaque bestiole ayant un sacré charisme, une personnalité et un gabarit qui lui sont propres, il a été simple pour les développeurs d'Eurocom de penser le gameplay en fonction de chaque héros, de sorte à ce que l'aventure en ressorte amusante et variée. Les deux personnages les plus utilisés dans cet opus sont également ceux que le long métrage met davantage en avant : Sid, le paresseux gaffeur et Buck, une fouine excentrique, nouveau venu dans L'Age de Glace, qui a tendance à se prendre pour Indiana Jones. L'un comme l'autre sont exploités dans des phases de plates-formes/beat'm all, le premier sur la banquise et le second dans les profondeurs d'une jungle où les dinosaures règnent en maîtres. En parallèle, on incarne très brièvement Manny le mammouth taciturne, Diego, le tigre à dents de sabre et la paire d'écureuils Scrat/Scratina. Ce duo de charme nous fait d'ailleurs la bonne surprise d'évoluer dans de phases des plates-formes qui s'appuient sur un défilement en 2D, et ceci en fil rouge, à l'instar de leurs interventions dans le film.

Bien que la franchise doit son succès à un plébiscite de tous les âges, celle-ci n'en reste pas moins destinée en priorité à un public jeune ou très jeune. Le jeu emboîte ce pas et s'avère très accessible au point d'en être simpliste durant la première heure de jeu. En effet, nos premiers pas se font via des actions basiques et répétitives, hachées par un didacticiel dynamique, afin de maîtriser très vite des commandes classiques (sauter, double-sauter, frapper, enchaîner des combos, etc.). La conséquence directe est que l'aventure peine à démarrer et qu'il faut patienter jusqu'à avoir incarné chaque personnage pour commencer à apprécier le mélange. Le côté grand public ne quitte alors jamais la progression, celle-ci étant ponctuée par de très nombreux points de sauvegarde qui remplissent parfaitement leur rôle d'anti-frustration. Quelques rares phases requièrent en effet plusieurs tentatives avant d'être réussies, notamment lorsque Sid est poursuivi par un dinosaure, face au joueur, ou lorsque Buck doit sauter de plate-forme en plate-forme au-dessus du vide. Quoi qu'il en soit, on avance aisément sans jamais buter contre les difficultés, qu'elles soient liées au level-design ou aux différents boss (des pachydermes, des plantes carnivores...).

L'aventure suit de près les événements du film, n'hésitant pas à utiliser quelques passages du long métrage en guise de cinématiques. D'ailleurs, certaines d'entre elles semblent avoir été incluses à la va-vite puisque mal compressées et à peine doublées. En parlant du doublage, on regrette profondément que l'exploitation de la licence n'ait pas prévu que les voix du film s'occupent également du jeu. Il faut composer avec des doubleurs forcément moins efficaces et moins proches de leur personnage respectif. Cela dit, le jeu et le film se complètent parfaitement et le plaisir est bien au rendez-vous, avec quelques éléments en plus sur nos consoles. La majeure partie du temps, ceux-ci impactent directement sur le jeu, comme la cabane du troc, permettant d'acheter des objets, des améliorations, des mini-jeux multijoueurs (on en compte 8 au total, tous plus inintéressants les uns que les autres) ou des cristaux, à l'aide des différentes baies ramassées çà et là. L'objectif n'est autre que de gonfler légèrement la durée de vie. Et pour les amateurs de bonus, des vidéos, des croquis, des artworks, la musique et les voix du jeu peuvent eux aussi être débloqués puis visionnés dans le menu prévu à cet effet. Bref, du grand classique.