Cette année, la licence Tiger Woods prend de l'avance et se présente à nous dès le début de l'été. Une aubaine pour les acharnés du club, d'autant qu'ils vont pouvoir, pour la première fois de l'histoire de la série, compter sur la licence officielle de l'U.S. Open.
On commence à en avoir l'habitude, Tiger Woods est une licence qu'EA Sports peaufine par petites touches à chaque épisode, apportant ces soupçons de nouveautés qui sont au final bien plus que cela aux yeux des fans. La tradition est respectée dans cet opus 10, le tout premier de la gamme sports d'EA à dévoiler ses formes en Europe, toujours aussi seul au monde au rayon des simulations de golf. En tête des ajouts remarquables, la présence de l'U.S. Open et de Bethpage Park, le théâtre de l'un des plus grands tournois du circuit américain. EA a donc su faire tourner la machine à licences, s'octroyant par la même occasion droit d'utiliser les règles officielles de l'USGA. Niveau immersion, on est servi et il faut bien avouer que la présence d'une telle compétition comble un trou qui gagnerait à être gavé davantage de tournois de ce genre. Quoi qu'il en soit, cette apparition constitue sans le moindre doute l'attraction de Tiger Woods PGA Tour 10 qui, pour le reste de son contenu, a préféré opter pour du classique, et on le comprend.
Mais Tiger Woods a plus d'un tour dans son sac et mise aussi beaucoup sur sa plastique et tout ce que cela comporte. Premières visés, la foule et ses réactions, largement retravaillées afin de coller à la courbe de votre lancer. Par exemple, si la balle se dirige sur eux, les spectateurs commenceront à se protéger et si elle touche l'un d'entre eux, il se plaindra de l'impact en sautillant par exemple sur une jambe. Un détail qui fait son petit effet. L'autre progression visuelle mais qui impacte également sur le gameplay est la gestion des conditions météo. Un peu tardive à être utilisée, la météo dynamique est une évolution majeure dans la mesure où elle modifie les conditions de jeu, rendant le parcours par exemple beaucoup plus lourd en cas de pluie, ralentissant considérablement la balle. Cela devient donc un paramètre supplémentaire avec lequel composer, en plus du vent, de la surface ou de la configuration des lieux. Toutefois, dans l'optique qui a toujours été la sienne, Tiger Woods n'en devient pas pour autant un jeu élitiste puisqu'il conserve des mécanismes de gameplay simples et assimilables rapidement. Le seul reproche qu'on pourrait lui faire en ce sens est de ne pas être localisé, ce qui posera quelques problèmes aux anglophobes durant les premières heures de jeu.
Si l'on fouille suffisamment, on trouve une autre raison de préférer la prise en main de cette itération à celle de son aîné : le putting de précision. Il s'agit là de pouvoir putter sans aucune frustration, en maîtrisant son geste du mieux que possible. En effet, en effectuant son downsing, le joueur peut influer sur la trajectoire de la balle s'il a relevé le stick en l'orientant sur un côté. Ainsi, s'il souhaite garder une trajectoire rectiligne, il lui faudra veiller à ce qu'aucune fluctuation du geste ne vienne la perturber. Les allergiques à cette méthode pourront toujours désactiver le putting de précision et revenir à des mécanismes plus classiques mais franchement moins réalistes et jouissifs, ceux de Tiger Woods édition 2009. En parallèle, de nouveaux modes de jeu ont fait leur apparition, à commencer par le mode Practice, permettant de jouer sur n'importe quel parcours et de taper autant de coups qu'on le souhaite pour parfaire son swing. Dans un tout autre style, Tiger Woods 10 compte quatre scenarii originaux dans un tout nouveau mode dans lequel il est question de réécrire l'histoire du golf. Enfin, le jeu en ligne accueille des tournois quotidiens et hebdomadaires dont certains peuvent être joués en parallèle de compétitions disputées dans la réalité, pour un seul et même tournoi. De quoi booster l'intérêt du Online, un brin en manque d'originalité dans les précédents opus.
- Graphismes14/20
Tiger Woods est une sorte de paradoxe visuel puisqu'il a pour lui une animation quasi irréprochable mais peine en revanche à se hisser au niveau des autres productions EA Sports. Les textures parfois un peu plates, certains éléments du décor grossièrement modélisés et la capture de visage complètement loupée par caméra USB sont là pour nous le rappeler. Mais globalement, le titre se laisse bien regarder et demeure fidèle à la discipline.
- Jouabilité16/20
Intuitif et relativement bien pensé, le gameplay est un exemple d'accessibilité sans jamais verser dans la réelle simplicité. Le putting de précision se présente en ce sens comme un outil que les puristes apprécieront, permettant à la fois de relever la difficulté et d'améliorer la précision de ses coups. Au final, cette simulation en est bien une mais ne laisse aucun type de joueur sur le carreau. On regrette simplement que le jeu ne soit pas localisé.
- Durée de vie17/20
En venant s'ajouter aux modes de jeu déjà en place, l'U.S. Open, le Practice, les Défis et les Tournois en ligne contribuent à proposer un contenu riche et profond. Seul ou à 4, en ligne ou hors ligne, Tiger Woods 10 est un titre qui n'est jamais à court d'idées pour nous divertir.
- Bande son15/20
Ce qui marque d'entrée, c'est la présence assidue du public, particulièrement attentif à votre progression et enchaînant les réactions de hourra ou de dépit. L'ambiance est donc là et il est compliqué d'en demander beaucoup plus sachant que le golf n'est pas une discipline particulièrement bruyante...
- Scénario/
Tiger Woods PGA Tour 10 est un bon cru. Sans révolutionner le genre ou même la série, il apporte une addition de petites nouveautés qui font mouche, de la licence U.S. Open à la nouvelle façon de putter en passant par le développement du jeu en ligne. Les amateurs de golf convergeront naturellement vers ce titre, faute de concurrence crédible, sans risquer d'être déçus.