Ceux d'entre vous qui ont passé des heures sur Fight Night : Round 3 le savent, l'un des points forts de ce hit signé Electronic Arts est indubitablement sa réalisation. Inutile d'en faire mystère, celle de cet épisode est tout simplement bluffante. Les 40 boxeurs disponibles (Mohammed Ali, Myke Tyson, Joe Frazier, Joe Calzaghe...) sont modélisés avec une précision ahurissante et leurs animations sont criantes de réalisme. Les corps ruissellent de sueur, les visages se déforment en temps réel sous l'impact des coups. Les reproductions de rings mythiques (Staples Center, MGM Grand...) sont détaillées et l'ambiance y est vraiment électrique. D'ailleurs, le travail au niveau de l'environnement sonore force lui aussi le respect. Cris des spectateurs, bruit sourd des gants qui s'écrasent sur notre adversaire, on s'y croirait. Et les commentaires en français sont non seulement de bonne facture mais ils donnent également des informations très pertinentes sur l'action en cours ou sur les boxeurs qui s'affrontent. Vous l'aurez compris, Fight Night : Round 4 bénéficie donc une nouvelle fois d'une excellente présentation.

En ce qui concerne la jouabilité, on retrouve globalement les mécanismes de jeu qui nous avaient déjà convaincus en 2006. Cependant, l'action est désormais beaucoup plus nerveuse et les personnages sont bien plus mobiles. Les esquives sont vives et on n'a plus l'étrange impression que seul le haut des boxeurs bouge. Les différents coups sortent de manière intuitive à l'aide du stick analogique droit. Il suffit de diriger le stick dans la direction où l'on veut frapper pour placer des jabs et des directs. En réalisant des arcs de cercle, on peut effectuer des crochets ou des uppercuts. Les gâchettes droites et gauche servent respectivement à bloquer ou à esquiver les assauts de l'adversaire. Le bouton RB, quant à lui, booste notre puissance au prix d'une ouverture dans notre garde. Faciles à assimiler, efficaces, ces commandes permettent aussi bien à un débutant de s'amuser immédiatement qu'à un vétéran de construire de beaux enchaînements. Petit bémol toutefois : on déplore toujours quelques petits soucis au niveau de la reconnaissance des arcs de cercle qui nous font parfois exécuter un mouvement à la place de l'autre. Et contrairement au dernier opus, on ne peut plus attribuer de coups aux boutons colorés qui sont cette fois-ci strictement réservés aux actions particulières (s'accrocher, repousser, coup perso et coup irrégulier).

Une fois sur le ring, les vétérans de la série constateront que la manière d'aborder un match diffère quelque peu de celle qu'ils avaient pu connaître dans le passé. L'accent est clairement mis sur l'attaque et les esquives rapides qui permettent de contrer facilement l'adversaire. L'expérience n'en est que plus dynamique mais elle perd certainement en réalisme. Ainsi, la jauge d'endurance se vide tellement lentement qu'il est tout à fait possible de cribler notre adversaire de coups pendant les trois quarts du round sans craindre de se fatiguer. Jabs et directs suffisent donc souvent pour remporter une victoire. Et il n'y a qu'à faire un petit tour dans le mode online pour comprendre rapidement que les joueurs les mieux classés du tournoi mondial sont avant tout des adeptes du bourrinage. Heureusement, certains combats de Fight Night : Round 4 contre l'I.A. nécessitent aussi de temps à autre un véritable sens de la stratégie. Chaque boxeur ayant sa propre façon de se battre, la technique agressive qui donne généralement de très bons résultats contre la plupart de nos adversaires n'est donc pas la panacée absolue. Il est possible de restaurer nos jauges de santé, d'endurance et de blessure en se reposant dans le coin entre deux rounds. Cette fois-ci cependant, le joueur devra répartir à sa guise des points gagnés au cours de l'affrontement afin de minimiser ses risques de K.O. à la prochaine reprise. Durant ce laps de temps, notre entraîneur nous donne également des conseils pour essayer de mettre notre adversaire en échec. Mais cela ne suffit pas toujours et il arrive qu'on se retrouve au tapis en moins de deux à la suite d'un mauvais coup. Dans ce cas, il faut essayer de se relever tant bien que mal en orientant le stick gauche et le stick droit correctement, ce qui demande pas mal de doigté et de sang-froid. En outre, cela change des sempiternels martèlements de touches que l'on retrouve systématiquement dans les autres jeux de combat.

Au niveau de ses modes de jeu, Fight Night : Round 4 se montre très généreux. On peut organiser des combats libres contre l'I.A. ou un ami, se connecter sur le Xbox Live pour défier des joueurs du monde entier ou revivre des rencontres célèbres qui ont marqué l'histoire de la boxe. Par ailleurs, un éditeur de personnages très pointu nous permet de créer de toutes pièces un boxeur que l'on peut équiper en achetant du matériel dans un magasin bien achalandé en grandes marques. Enfin, que l'on ait opté pour un avatar customisé (sur lequel on peut même coller notre propre visage capturé avec la caméra de la console) ou pour un boxeur préexistant, on aura l'opportunité de pouvoir se plonger dans un mode Palmares encore plus complet que l'ancien mode Carrière. De nouveaux mini-jeux d'entraînement ont fait leur apparition et il est possible de planifier soi-même nos prochains combats contre les boxeurs de notre choix. On nous propose des défis. On nous invite à participer à des événements spéciaux. On doit gérer des dizaines de statistiques tandis qu'une cote de popularité varie désormais en fonction de nos performances. Très immersif, ce mode de jeu accuse tout de même quelques faiblesses. Ainsi, la difficulté de certaines séances d'entraînement est mal dosée, les récompenses annuelles qu'on nous décerne sont parfois hasardeuses. Mais ne faisons pas la fine bouche, Fight Night : Round 4 est sans aucun doute la simulation de boxe la plus aboutie à l'heure actuelle et certainement l'un des meilleurs jeux de combat toutes catégories confondues. Aucun adepte de mandales virtuelles ne saurait donc décemment passer à côté de ce titre remarquable.