Overlord : Les Larbins en Folie se démarque des versions consoles de salons en nous confiant directement le contrôle de quatre créatures loufoques au stylet. Plus accessible, cet épisode exclusif se montre-t-il aussi diabolique et drôle que ses prédécesseurs ?
Ceux qui ont déjà joué à Overlord ou Overlord 2 savent que l'on y dirige un seigneur du mal flanqué d'une armée de larbins disposés à le servir jusqu'à la mort. Contraintes techniques obligent, cet épisode DS délaisse le gameplay traditionnel de la série pour se concentrer sur quatre créatures bien précises. Dotées de caractéristiques propres, chacune d'elles se distingue de ses camarades par sa couleur et son tempérament. Ainsi, le bouillant Tison est capable de projeter des boules de feu et de traverser des rideaux de flammes sans dommages. Rognon est un cogneur dont la force s'avère bien utile pour déplacer toutes sortes d'objets. Fétide peut se rendre invisible, émettre des gaz explosifs, et se promener dans des décors saturés de poison. Enfin, Hocus, le plus ancien et le plus calme de tous les larbins, maîtrise la magie de soin et la natation.
En tant que nouvel Overlord de la tour sombre, le joueur devra guider ses petits protégés à distance avec le stylet. Il suffit de sélectionner nos larbins en pointant des icônes puis de toucher n'importe quel endroit de l'écran tactile pour qu'ils se mettent à courir dans la direction souhaitée. On donne l'ordre d'attaquer en traçant un trait sur nos ennemis et on interagit avec le décor de la même façon. Le système de contrôle est donc d'une simplicité enfantine. Le problème, c'est qu'il ne fonctionne pas toujours correctement. Ainsi, il n'est pas rare de devoir s'y reprendre à deux ou trois reprises pour que nos larbins se décident enfin à effectuer l'ordre qu'on vient de leur donner. Ils font également des détours inutiles ou refusent obstinément de déclencher l'unique coup spécial dont ils disposent après avoir rempli leur jauge de furie. Et si ces soucis ne sont pas si handicapants que cela quand on joue avec un ou deux larbins, ils deviennent nettement plus problématiques dès qu'on doit diriger une troupe de trois ou quatre individus.
C'est dommage car les énigmes proposées par Les Larbins en Folie tirent assez bien parti des spécificités respectives de Tison, Rognon, Fétide et Hocus. Ainsi, tandis que Rognon est par exemple bloqué sur la berge d'une rivière, Hocus peut traverser cette dernière sans encombre pour aller abaisser un pont qui permettra à son collègue musclé de le rejoindre. De plus, il pourra le soigner d'un coup de stylet si sa barre de vie diminue de trop après un combat. Fétide et Tison sont également très complémentaires car lorsque le premier ingère une cosse spéciale et se déplace, il laisse derrière lui une traînée de gaz verdâtre que le second peut alors faire exploser en lançant une boule de feu dessus. Pratique pour fracasser des murs et carboniser des ennemis en un clin d'oeil ! Tirant avantageusement parti de ce genre de combinaisons ainsi que de beaucoup d'autres, les différentes missions que nous confie Biscornu, notre assistant maléfique, se compliquent progressivement au fur et à mesure que l'on avance dans l'aventure. Au départ, il s'agit juste de pousser quelques caisses et de presser des interrupteurs mais par la suite, ce sont de véritables puzzles que l'on sera censé résoudre.
Cependant, bien que les différents environnements soient peuplés de créatures plus ou moins dangereuses, leur design demeure monotone. Contrairement aux autres versions dans lesquelles les joueurs pouvaient s'en donner à coeur joie en détruisant tout sur leur passage, Les Larbins en Folie ne nous offre que quelques cruches et autres citrouilles à fracasser. Par ailleurs, l'humour noir si représentatif de la série n'est plus présent que durant les quelques séquences fixes destinées à illustrer le scénario. Résultat : le fun n'est plus vraiment au rendez-vous et on se surprend même à s'ennuyer par moments en explorant des niveaux immenses mais sans âme. En l'état, Les Larbins en Folie n'est pas un mauvais jeu. Disons plutôt qu'il n'exploite pas tout le potentiel de l'idée de départ qui consistait à se mettre dans la peau d'un méchant au lieu de voler au secours de la veuve et de l'orphelin. A aucun moment, on n'a la sensation d'être un Overlord et c'est bien là le principal reproche que l'on puisse faire au soft.
- Graphismes12/20
Les environnements en 3D sont assez austères et la modélisation des créatures que l'on y croise est plus que sommaire. Les illustrations cartoon qui accompagnent les dialogues sont néanmoins amusantes.
- Jouabilité12/20
Les contrôles au stylet sont très accessibles mais ils souffrent d'une imprécision handicapante dans les moments critiques. Les différentes énigmes tirent avantageusement parti des caractéristiques des quatre larbins. Hélas, les parties manquent de rythme et surtout de fun.
- Durée de vie13/20
Les niveaux sont vastes et certains passages demandent pas mal de réflexion pour être franchis. On aura donc de quoi se triturer les méninges le temps de quelques soirées.
- Bande son12/20
Les musiques épiques qui nous accompagnent durant nos pérégrinations sont mal compressées. Il n'y a pas de doublage des dialogues et les bruitages ne cassent pas trois pattes à un canard.
- Scénario12/20
Plus convenue que d'habitude, l'histoire qui nous est contée dans cet épisode DS d'Overlord est aussi moins drôle. Heureusement, les larbins sont toujours aussi débiles.
Moins fun et moins soigné que les autres versions, Overlord : Les Larbins en Folie ne parvient que difficilement à recréer l'ambiance si particulière de la série. Certes, ses énigmes sont bien pensées et les capacités de ses quatre créatures sont bien exploitées mais dans l'ensemble, le soft manque de personnalité.