Quand Splash Damage annonce un nouveau FPS, c'est forcément l'effervescence. Il faut dire que le studio londonien s'est taillé une solide réputation en la matière grâce à Enemy Territory, puis à Quake Wars. Mais ces deux titres restaient cantonnés à des affrontements multijoueurs. Tandis que le nouveau projet du développeur, BRINK, est beaucoup plus ambitieux, offrant une expérience unique à la croisée entre solo et multi.
Qui dit solo dit scénario plus consistant. Celui de BRINK reste encore relativement obscur, mais voici ce que l'on sait à l'heure actuelle. Dans un futur proche, une cité idéale flottante a été construite : The Ark (l'Arche). Suite à la montée des océans, elle est devenue un refuge pour l'humanité. Totalement isolée du reste du monde (ou ce qu'il en reste), la société de l'Arche s'est développée de façon inégalitaire, jusqu'à atteindre un point de rupture. Désormais, la population est divisée en deux camps engagés dans une lutte sans merci : la Sécurité et la Résistance. BRINK vous laisse d'ailleurs le choix, puisque le jeu propose une campagne par faction.
Vous commencez donc par rejoindre la Sécurité ou la Résistance en créant un personnage via un éditeur très puissant qui rappelle ceux des MMORPG. Taille, corpulence, couleur de peau, coupe de cheveux, cicatrices... De quoi faire un avatar vraiment unique, d'autant que vous pourrez ensuite débloquer de nombreuses tenues pour parfaire votre style. Au total, des millions de possibilités selon Splash Damage. Evidemment, l'équipement disponible change selon le camp sélectionné. Par exemple, les membres de la Résistance adoptent un look basé sur des objets de récupération, comme des protections d'épaules taillées dans des pneus, ainsi que vous pouvez le constater sur les premières images diffusées. Le design des différents protagonistes est d'ailleurs assez réussi, à des années-lumière du style réaliste et froid de Quake Wars. Les environnements sont également très beaux, du moins les deux qui nous ont été montrés lors de cette démo. Container City possède un petit air de Fallout 3, avec son assemblage désordonné de métal rouillé, tandis que l'aéroport ressemble un peu aux niveaux de Mirror's Edge avec ses lignes blanches épurées.
Ce n'est d'ailleurs pas la seule similitude avec le FPS de DICE. En effet, les mouvements de BRINK font un peu penser aux prouesses réalisées par Faith, toutes proportions gardées. Grâce à une fonction baptisée Smooth Movement Across Random Terrain (SMART), accessible d'une simple pression sur une touche, votre héros peut franchir des obstacles avec agilité. Pas question de rester coincé par une simple barrière comme dans beaucoup de shooters. Les développeurs nous ont ainsi montré le franchissement d'un portique de sécurité par au-dessus d'un bond bien placé, puis par en dessous à l'aide d'une glissade. Tout cela en nous jurant que la fonction SMART n'avait rien d'un mouvement automatique, mais que le joueur gardait un contrôle total de son personnage. Une assertion assez difficile à vérifier tant que nous n'aurons pas la manette ou le clavier en mains. Quoi qu'il en soit, le level-design semble pensé pour tirer parti de ces possibilités et offre donc fréquemment des chemins alternatifs au lieu de nous coller sur un rail. Un bon point.
Au niveau de l'action, BRINK propose des combats beaucoup plus classiques, dans la veine des précédentes productions Splash Damage. Vous commencez donc par choisir une classe (soldat, ingénieur, espion...), dont dépend l'arsenal disponible et les missions secondaires. Il peut s'agir de poser une bombe, d'escorter un véhicule, de réparer un appareil... Nous sommes en terrain connu. Une fois accomplis, ces objectifs octroient des points d'expérience, synonymes d'armes et d'objets débloqués. Si vous avez joué à Quake Wars, cette mécanique doit vous sembler familière. Sauf qu'ici nous parlons toujours d'une campagne solo... Enfin pas tout à fait, puisqu'elle peut aussi être jouée en coopération, avec jusqu'à 8 joueurs dans l'équipe. Mieux, elle peut également être jouée en versus à 16, les ennemis étant alors incarnés par de véritables joueurs humains en lieu et place de l'intelligence artificielle, un peu à l'image de ce que promettait The Crossing. Tout ça avec le même personnage qu'en solo, dont les améliorations sont persistantes. Même si les développeurs ne sont pas rentrés en détail dans le fonctionnement du système, il faut avouer que ça fait diablement envie. Autant dire que nous attendons avec impatience de pouvoir découvrir plus avant ce BRINK, qui a fait forte impression. Nous aurons certainement le temps pour cela puisque sa sortie n'est annoncée que pour le printemps 2010 sur PC, PS3 et 360.