Borderlands est souvent gentiment taquiné pour son nombre d'armes absolument délirant. Pourtant, au-delà des chiffres, le nouveau projet des développeurs de Brothers in Arms cache un réel potentiel, grâce à son univers post-apocalyptique, à son gameplay entre FPS et jeu de rôle et à son nouveau design inspiré.
Avouons-le tout de suite, nous n'avons pas pu essayer Borderlands directement. Il a fallu se contenter d'assister à une présentation au cours de laquelle deux développeurs jouaient. Deux ? Oui, car Borderlands est conçu pour être joué en coopération. Et ce qui passait jusqu'ici pour une simple promesse s'est bel et bien concrétisé sous nos yeux. Le titre pourra donc être parcouru à quatre, et ce aussi bien en ligne qu'en LAN et en écran partagé. Votre avatar sera le même en solo et en multi. Vous pourrez très bien jouer tout seul (il n'y a pas d'alliés dirigés par l'IA), puis recevoir une invitation d'un ami à le rejoindre et hop, en quelques secondes, vous voilà dans sa partie, à ses côtés, toujours dans la peau de votre personnage.
Les personnages justement, parlons-en. Il y a quatre archétypes prédéfinis : Brick le Berserker ; Lilith la Siren, capable d'utiliser la technologie alien ; Mordecai le Hunter, adepte des armes à distance ; Roland, le soldat de base polyvalent. Vous pourrez toutefois renommer le protagoniste que vous aurez sélectionné, et surtout décider de son évolution dans plusieurs arbres au fur et à mesure qu'il gagnera de l'expérience. Par exemple, Brick peut devenir un véritable tank, capable d'absorber énormément de dégâts, ou se transformera en rouleau compresseur si vous choisissez de le spécialiser dans le combat au corps à corps. C'est le côté jeu de rôle du titre. Dans le même ordre d'idée, il sera possible de débloquer de nouvelles compétences. Pour garder l'exemple de Brick, Gearbox nous a montré une capacité qui consiste en une décharge d'adrénaline, avec l'effet qu'on peut aisément imaginer...
Et quel est le but de ces personnages vous demandez-vous probablement ? Eh bien leurs motivations sont bassement matérielles : sans trop s'étendre sur l'histoire, les développeurs nous ont défini les protagonistes comme de vulgaires chasseurs de trésors, sorte de croisement improbable entre Indiana Jones et Mad Max... Il faut dire que le monde post-apocalyptique de Borderlands recèle forcément des tonnes d'objets qui ne demandent qu'à être découverts. Oui, nous y voilà, le fameux arsenal du jeu qui a tant fait parler de lui. Cette fois, c'est carrément le mot "millions" qui a été lâché pour évoquer le nombre de pétoires disponibles ! Il faut dire que le jeu utilise un système de génération aléatoire d'items, qui permet donc de créer de nombreuses armes différentes, classées selon un code couleur qui rappelle là encore les RPG (vert, bleu, violet...). En plus des armes classiques, Borderlands proposera également un vaste panel de fusils aliens ou expérimentaux.
Une fois nos personnages créés et équipés comme il se doit, les voilà donc lâchés dans un vaste monde ouvert bourré de quêtes à accomplir. Evidemment, la plupart d'entre elles se finiront tôt ou tard par des affrontements. Nous avons ainsi pu voir nos deux joueurs aux prises avec des Skags, petites bestioles qui vous sautent à la gueule aussi sûrement qu'un Headcrab, puis avec la version plus grande qui crache du feu. Mais aussi des Spiderants, des mutants... Le bestiaire est varié et plutôt réussi. Il faut dire que Borderlands est visuellement très attrayant, en grande partie grâce à son nouveau design qualifié de "concept art style", nettement plus inspiré que le design générique précédemment utilisé. Le jeu possède désormais sa propre personnalité au lieu de ressembler à un truc fade déjà vu mille fois. Le tout repose sur la solidité de l'Unreal Engine 3. A ce propos d'ailleurs, une anecdote amusante : Cliff Bleszinski (Epic Games) s'était glissé dans le salle au milieu des journalistes, et a déclaré qu'il trouvait les graphismes vraiment chouettes. Amusant.
Pour finir, sachez qu'il sera aussi possible de piloter des véhicules. Dans la séquence montrée, la coopération était toujours de mise : un joueur au volant, l'autre aux commandes de la tourelle. Une phase qui paraissait aussi amusante que le reste. Avec tous ces ingrédients, Borderlands pourrait bien devenir un hit, d'autant qu'il ne ressemble finalement à rien de connu. Même s'il puise son inspiration ici et là, réutilisant des idées déjà vues ailleurs, le bébé de Gearbox constitue un assemblage unique, loin des productions disons plus formatées auxquelles le studio nous avait habitués. Plus risqué, plus créatif, ce nouveau projet s'annonce donc sous les meilleurs auspices. Reste à confirmer ces bonnes impressions pad ou clavier en mains. Borderlands est prévu sur PlayStation 3, Xbox 360 et PC et Gearbox espère le voir sortir au mois d'octobre. Nous aussi.