Alan Wake était en passe de prendre la place de Duke Nukem Forever dans la catégorie des titres fantômes. Pourtant 4 ans après sa première apparition à l'E3 et une disparition complète des salons, le titre de Remedy est enfin revenu à la vie.
Dans la mesure où Alan Wake est aussi attendu que discret, n'hésitons pas à vous remettre en tête les détails de son scénario. Alan Wake est un écrivain à succès ayant malgré tout perdu l'inspiration. Sa femme Alice lui propose alors de prendre quelques vacances dans le charmant village forestier de Bright Falls, perdu dans les montagnes et les bois. Mais peu à peu, le séjour de rêve va devenir cauchemar lorsque Alan réalise qu'un livre qu'il n'a pas souvenir d'avoir écrit prend vie devant ses yeux. Pire, sa femme Alice disparaît alors qu'une force ténébreuse semble prendre possession de tout ce qui l'entoure.
Décrit comme un thriller, Alan Wake se trouve à mi-chemin entre le survival-horror et le jeu d'action et d'aventure. D'emblée, on est frappé par la densité de son ambiance empruntée aux romans de Stephen King dont les décors ont certainement inspiré Remedy. Se déroulant bien évidemment de nuit, la démo présentée par le studio voyait Alan en quête de nouvelles pages de ce manuscrit perdu dont il n'a aucun souvenir, des pages trouvées par Rusty, l'un des nombreux personnages peuplant les ténèbres du jeu. Ayant à peine mis un pied dehors, Alan Wake doit faire usage de sa lampe torche, sa plus grande alliée. Elle seule lui permet d'affronter les personnes, animaux ou objets contrôlés par la force ténébreuse tapie à Bright Falls et qui semble être sa propre création. C'est la lumière qui permet à Alan de rendre ses ennemis vulnérables à ses attaques dispensées avec les quelques armes à feu récupérées çà et là. Et des attaques, il en subira d'un peu partout. Même si Alan Wake n'est pas un jeu à l'action omniprésente, le joueur devra faire face à des assauts variés. D'une part, on devra échapper à une armée d'humains possédés, créatures sans visages, avançant de façon déterminée et armée de marteaux, de planches ou n'importe quel objet contondant. Mais fréquemment, Alan aura affaire à des objets. Ici, la force ténébreuse s'en prendra à lui en balançant des ordures, plus tard, elle prendra carrément le contrôle d'un bulldozer pour tenter de rayer de la carte la maison dans laquelle il avait trouvé refuge.
Dans tous les cas, la seule règle à retenir est : sans lumière, pas de salut. Qu'elle provienne de la torche, ou d'un lampadaire auquel on aura apporté un peu de courant. Ou mieux encore, d'une fusée de détresse, arme visuellement très spectaculaire qui pourra aussi bien servir à faire de gros dégâts qu'à créer un rideau de lumière protecteur. Souvent, on note d'ailleurs, dans la démo en tout cas, que l'usage de la fusée d'alerte donne lieu à des effets de mise en scène que l'on retrouve également dans d'autres aspects du jeu. Car Alan Wake est avant tout un jeu qui mise sur son atmosphère. Pour preuve, cette poursuite du fameux Rusty. Approchant de sa destination, Alan commence par trouver quelques pages de son manuscrit expliquant mot pour mot les événements à suivre, comme un narrateur le ferait pour introduire la suite du jeu. En l'occurrence, le texte raconte comment Rusty se fait enlever par la force mystérieuse. Le texte à peine lu, Rusty hurle à quelques centaines de mètres, fait usage de son arme et tente de résister à une créature dont le grondement fait froid dans le dos. Et alors qu'Alan se lance à la poursuite de la chose, le spectacle d'immenses sapins abattus par son passage a de quoi refroidir vos ardeurs. La séquence n'est pas sans rappeler les apparitions du Monstre dans les premières saisons de Lost. On notera d'ailleurs en passant que la bande-son, doublages comme effets, est d'excellente qualité.
Enfin, plus tard dans la démo, Alan se rend au phare, lieu où se cachent les dernières pages du chapitre qu'il cherche dans cette séquence. Un lieu supposé être un refuge par la lumière qu'il prodigue... jusqu'à la lecture du texte du roman maudit et du mot fatal. Le phare s'éteint, le pont vole en morceaux. Fin de la démo. Sortie prévue, on l'espère, au printemps 2010. Et au fait, le moteur n'a pas du tout à rougir de la concurrence.