Le temps d'un essai, c'est-à-dire durant quelques minutes à peine, nous avons pu arpenter les couloirs bétonnés et sombres d'une base infestée d'ennemis belliqueux et citant Goethe. Pas de doute, nous étions bien dans un Wolfenstein.
Non, vous n'échapperez pas au lieu commun, dès qu'on parle de Wolfenstein : ce titre est l'ancêtre de tous les jeux de tir en caméra subjective et beaucoup considèrent qu'il a fondé le genre. Voilà, c'est fait ! Mais justement, si les têtes pensantes d'Activision ont préféré ne pas ajouter un sous-titre au nom de la série, c'est pour montrer leur volonté de remettre les compteurs à zéro, d'offrir à la licence ce qui pourrait être considéré comme un nouveau départ.
Malgré cela, on retrouvera le héros des opus précédents, à savoir William Joseph " BJ " Blazkowicz. Normal puisque l'intrigue se déroule tout juste après le Return to Castle Wolfenstein de 2001. De même, l'ambiance de ce prochain jeu ne se différenciera pas vraiment de ce qu'on avait pu voir auparavant. Un peu à la mode d'un Indiana Jones, Wolfenstein est une série B revendiquée dans laquelle des nazis font mumuse avec des forces qui les dépassent afin d'appuyer leur emprise sur le Monde. Un peu d'Histoire relevée d'un rien de surnaturel et surtout aucune prise de tête, voilà la formule gagnante pour les développeurs du studio Raven Software. En tout cas, cela permet à Wolfenstein de ne pas grossir la cohorte déjà impressionnante des FPS se déroulant durant La Seconde Guerre mondiale, en tout cas, pas au même niveau qu'un Medal of Honor ou un Call of Duty. Le scénario signé par Roger Avary -scénariste des films Silent Hill de Christophe Gans et Beowulf de Robert Zemeckis- voit les scientifiques ennemis chercher à utiliser dans l'intérêt de leurs chefs une énergie appelée Black Sun, ou Soleil Noir si vous ne parlez pas la langue de Shakespeare.
Cette substance provient d'une dimension parallèle et constitue le carburant de tout l'aspect magique du jeu. Pour profiter de ces pouvoirs, BJ utilise une amulette symbolisée en bas, à gauche à l'écran. La magie sert par exemple quand on se retrouve coincé. Dans ce cas, qui a au moins l'intérêt de justifier les passages secrets qui sont des figures imposées depuis que le FPS existe, il faut chercher autour de soi un petit signe en forme de soleil noir sur un mur. On se poste face à ce logo et on active le petit gadget pour voir l'énergie qui avait jusque là la forme d'un mur se désagréger et révéler un passage. Avec la possibilité de visualiser les points faibles des ennemis ou de révéler des êtres explosifs qui rendront vos attaques dévastatrices, ce pouvoir sera certainement indispensable dans le principe du jeu.
Toutefois, dans le niveau auquel nous avons eu accès et mis à part les moments où nous nous sommes retrouvés bloqués, il était parfaitement possible de régler tous les problèmes en ne comptant que sur les armes traditionnelles. Il faut dire que les adversaires que nous avons croisés n'étaient pas forcément les premiers de la classe. Un peu à la manière d'un FPS de première génération, ils avaient tendance à se précipiter vers notre position sans vraiment prendre la précaution d'utiliser les différents éléments derrière lesquels ils auraient pu rester à couvert. Ajoutez à cela une certaine passivité quand, planqués derrière l'angle d'un couloir, nous leur lancions une grenade. Pas de confusion, avec des ennemis surgissant de toute part et surtout dans le dos du héros, l'action nous a tenus en haleine. C'était notamment vrai face à des soldats pratiquement invisibles attaquant au corps à corps et qu'il valait mieux affronter à coup de crosse plutôt qu'en essayant de leur tirer dessus. Mais, reconnaissons-le encore une fois, nous n'avons pas été subjugués par l'intelligence artificielle que nous avons vue à l'oeuvre. Et, malgré ce constat en demi-teinte, nous avons bien conscience de ne pas avoir vu tout ce que ce nouveau Wolfenstein aura à proposer. Comme nous avons pu le constater à la fin de notre essai, d'autres ennemis gigantesques et surpuissants tiendront le rôle de boss et exigeront une ténacité à toute épreuve ainsi qu'une mobilité extrême pour éviter leurs attaques. De plus, nous avons été indéniablement séduits par l'ambiance qui a baigné notre passage dans le jeu. Bien que notre session d'essai ait été très courte, nous avons bien retrouvé les éléments qui rendent Wolfenstein attachant et lui offrent sa personnalité si caractéristique. Et ça, c'est une excellente nouvelle...