Sortant dans la continuité du Direct to DVD, Resident Evil Degeneration, l'adaptation vidéoludique n'aura pas mis longtemps à nous parvenir sur iPhone. Une bonne chose ? Pas vraiment car à nouveau la firme japonaise fait preuve d'une certaine forme de "je m'en foutisme" en nous refourguant un jeu développé en deux temps trois mouvements loin de tirer parti des capacités du support.
Adaptation quasi conforme du film éponyme, Resident Evil Degeneration fait fi d'un semblant de scénario pour nous plonger directement au coeur de l'action. Une fois encore, c'est l'agent spécial Leon S. Kennedy qui se retrouve parachuté dans un véritable enfer où les râles de zombies se propagent à vitesse grand V dans un aéroport désespérément vide. Votre but ? Sauver le sénateur Ron Davis et les quelques survivants épars. Et c'est parti pour un jeu d'action à la troisième personne reprenant plusieurs idées de Resident Evil 4 à commencer par la possibilité d'acheter et d'améliorer ses armes. De fait, en éliminant des ennemis, vous récolterez de l'argent qui vous servira à faire vos emplettes chez un marchand que vous trouverez à intervalles réguliers. Vous pourrez alors customiser vos pétoires, récupérer plusieurs types de flingues, un fusil à pompe, etc. En sus, rien ne vous empêchera de revendre des objets comme des herbes, des sprays, des munitions... Bref, rien de neuf sous le soleil surtout qu'on retrouve à nouveau les communications "CODECesques" entre Leon et l'agent Hunningan.
A contrario, les commandes sont bien évidemment pensées pour le support. Du coup, on utilisera un joystick virtuel pour diriger Leon, l'idée étant loin d'être originale mais finalement plutôt adaptée à la maniabilité de base. De plus, les actions contextuelles s'effectuent également en tapotant sur son écran, de même que le passage entre phases d'exploration et séquences de tir, possible via une pression sur l'icône associée. Malheureusement, il faut reconnaître que le tout n'est pas vraiment intuitif et que Leon a tendance à évoluer avec la légèreté d'un 38 tonnes même en poussant le joystick à fond afin qu'il se mette à courir. En somme, la maniabilité évolue bon gré mal gré tout en évitant une émancipation vis-à-vis de celle des deux épisodes antérieurs. Si on rajoute à ça un aspect technique complètement à la ramasse et une aventure linéaire et soporifique au possible, principalement due à un nombre de zombies peu élevé, on obtient un résultat loin d'être à la hauteur de son modèle : Resident Evil 4. Non franchement, vivement Resident Evil 6, synonyme de révolution attendue et plus ou moins annoncée.
- Graphismes7/20
Indigne de l'iPhone et d'un jeu Capcom. Des décors vides, une modélisation désastreuse, un bestiaire limité, des effets spéciaux inexistants. Une véritable Bérézina de pixels.
- Jouabilité11/20
Le coup du joystick virtuel pour diriger Leon est plus ou moins adapté à la maniabilité de la série mais le tout est loin d'être intuitif. On signalera aussi des déplacements de l'agent trop lents. Pour le reste, on retrouve l'achat et l'amélioration d'armes chez un marchand, les actions contextuelles afin d'asséner un coup de pied à un ennemi étourdi lors de séquences dédiées et la possibilité de se libérer d'une étreinte mortelle en secouant l'iPhone.
- Durée de vie9/20
Selon le niveau de difficulté, le jeu se termine plus ou moins rapidement. Sous certaines conditions, vous pourrez également débloquer le mode Mercenaires en guise de bonus.
- Bande son9/20
Musique inexistante et bruitages à la ramasse constituent la bande-son de ce Resident Evil Degeneration.
- Scénario/
Leon, un aéroport infecté, des zombies. Vous mélangez le tout, vous saupoudrez d'énigmes à deux roubles et vous obtenez le scénario de Resident Evil Degeneration. Sauve-nous Uwe Boll.
Développé et sorti dans l'indifférence générale, Resident Evil Degeneration prouve à nouveau que Capcom sait capitaliser comme personne sur ses grosses franchises. Dommage pour ce Resident Evil puisque après un film maladroit et déséquilibré, l'adaptation vidéoludique suit le même chemin. Inintéressant au possible, moyennement maniable, pataud et finalement dispensable, ce titre se perdra dans l'oubli comme les larmes dans la pluie.