Dans le premier Mafia sorti en 2002, on suivait l'ascension d'un ancien chauffeur de taxi au sein de la pègre. Alors que la Grande Dépression des années 30 battait son plein, le héros Tommy Angelo se pliait aux us et coutumes de "L'Honorable Société", comprenez l'intimidation, l'extorsion de fonds, le meurtre et autres braquages. Et si Mafia II nous déplacera d'une bonne décennie en avant dans le temps puisqu'il se déroulera dans la deuxième moitié des années 40 et au début des années 50, il remplacera également le cadre dans lequel se déroulera l'action. Ainsi, la ville de Lost Heaven sera remplacée par Empire City ce qui a permis aux développeurs de moderniser légèrement l'architecture. Autre modification narrative : la disparition de Tommy Angelo qui est remplacé par un certain Vito Scaletta. La peur de la pauvreté du premier volet a été supplantée par le dépit de Vito, un ancien combattant de La Seconde Guerre mondiale qui trouve que sa bravoure au combat n'a pas été reconnue à sa juste valeur quand il est rentré au pays.

La présentation à laquelle nous avons pu assister s'articulait autour de l'assassinat d'un chef de gang adverse. Avant d'arriver à pied d'oeuvre, le héros devait rejoindre les deux complices qui allaient l'accompagner dans son forfait : un chauffeur recruté spécialement pour l'occasion et un copain rencontré sur les champs de bataille, Joe Barbaro. Avec un nom et une carrure comme les siens, on imagine mal qu'on veuille lui chercher noise. Le temps de retrouver la voiture où ces deux-là attendaient Vito, les développeurs dépêchés par 2K Czech, afin de nous présenter cette suite, en ont profité pour nous montrer l'animation qui rend les rues vivantes. Passants très différents les uns des autres, trafic automobile... On aura même droit à des idées très intéressantes comme la présence sur les trottoirs de vendeurs de journaux à la criée ou de cireurs de chaussures chez lesquels, effectivement, on pourra faire briller le cuir de ses mocassins bicolores. Le décor est planté, place à l'action.

Vito et ses complices rejoignent en voiture le parking souterrain d'un grand hôtel. Là, ils se séparent. Le chauffeur reste au volant tandis que Vito et Joe partent à la recherche de combinaisons d'agents de maintenance. Pas question de monter dans les étages et d'atteindre l'endroit où le boss visé et sa clique tiendront salon sans ces accessoires sous peine de se faire repérer. En bleu de travail, Vito et Joe arrivent au dix-huitième sans encombre et, quand ils sont sortis de l'ascenseur, il faut avouer que nous avons ressenti un choc. Vous l'aurez compris, l'action se déroule assez haut dans la structure d'un gratte-ciel. Et, généralement, les buildings américains disposent de grandes baies vitrées donnant sur l'extérieur. C'était justement le cas ici et on pouvait apercevoir la ville s'étendre à perte de vue derrière les vitres. Quoi de plus normal quand on sait qu'Empire City fait 10 miles carrés soit un peu plus de 25 kms² ? Pas de doute, les développeurs ont poursuivi dans leur travail une volonté d'immersion du joueur et cet effet nous pousse à reconnaître que, jusque-là, c'est plutôt réussi.

Vito et Joe ne tardent pas à s'atteler à leur tâche qui consiste à installer une bombe sous la table de réunion. Pour faire exploser l'engin en étant certains d'atteindre la cible, ils laissent dépasser les deux fils de contact vers l'extérieur en les coinçant dans la fenêtre. Deuxième phase du plan : atteindre le toit puis redescendre dans la nacelle des laveurs de carreaux jusqu'à la fenêtre visée. Mais une fois sur le toit, une surprise les attend : pour éviter tout embarras, le boss adverse y a posté des hommes de main. Le combat qui s'en est suivi mêlait fusillades et corps-à-corps. On contrôle Vito tandis que Joe est géré par le jeu. Le personnage peut se mettre à couvert ou encore s'emparer d'un ennemi pour le jeter à terre. Après s'être débarrassés de leurs adversaires, les deux personnages poursuivent l'opération en cours en redescendant vers le dix-huitième étage dans la fameuse nacelle. Ce passage lui aussi nous a étonnés par son inventivité. Comme ce sera souvent le cas au cours du jeu, il se résume à une séquence scriptée insérée au sein du jeu. Et tandis que Vito et Joe papotent de choses et d'autres, on peut observer divers personnages vivre leurs vies à l'intérieur de l'immeuble. On se souviendra notamment d'une main aux fesses suivie d'une gigantesque baffe sur la joue du monsieur qui s'est permis cette liberté. Mais déjà Vito et Joe arrivent à l'étage visé. Dès que les truands sont à la table ils font sauter leur bombe ce qui dévaste la pièce où avait lieu la réunion mais pulvérise également la façade de l'immeuble à cet étage. A peine remis du choc, les deux tueurs ne peuvent que constater que leur mission est un échec. Le boss est vivant et il s'enfuit dès qu'il les voit. Vito et Joe se lancent alors à sa poursuite et doivent affronter les portes-flingues qui protègent leur chef.

A ce moment de la démonstration, il faut signaler que le moteur physique du jeu gère les différences de surface de manière très convaincante. Lors des tirs, les balles ne font que des impacts sans grande conséquence sur les murs en béton alors qu'elles réduisent en éclats les carrés de verre qui constituent certaines parois. Et même là, c'est rendu de manière réaliste. Un carré saute quand il est touché mais le reste du mur est épargné. Le résultat est vraiment très crédible. A grands renforts de rafales de mitrailleuses, Vito et Joe rejoignent leur voiture au sous-sol pour constater que leur chauffeur a été abattu. Peu importe, ils se lancent à la poursuite du chef de gang. Pour ce type d'exercice, les développeurs ont choisi un système assez simple. En fait, Vito conduit et il lui suffit de s'approcher de la voiture visée pour voir Joe sortir la tête par la fenêtre afin de tirer dessus. Impossible de savoir comment se termine cette poursuite puisque les développeurs ont voulu arrêter là la démonstration. En effet, la suite dévoilait certains aspects du scénario qu'ils préfèrent garder secrets pour l'instant.

En discutant avec eux, après cette première -et bien courte- balade dans Empire City, nous avons pu apprendre quelques petites choses. Déjà, que l'intelligence artificielle gérant les flics serait bien plus sensée que dans le premier opus. Plus question pour eux de se lancer dans une poursuite à mort à la moindre incartade. Ensuite, nous avons appris que Mafia II proposerait des activités en marge du scénario principal mais qu'elles resteraient en rapport direct avec les actions mafieuses du "héros". En conséquence, on pourra par exemple gagner de l'argent en volant des voitures. Pas question en revanche d'offrir la possibilité de conduire un taxi ou d'aller éteindre des feux allumés à travers toute la ville au volant d'un camion de pompiers. Ceci étant dit, les représentants du studio de développement nous ont également appris qu'ils envisageaient d'inclure un système favorisant l'exploration de la ville. De leur propre aveu, ce ne sera pas quelque chose de comparable à ce qu'on peut voir dans les différents GTA où il s'agit de trouver des ballons ou de tuer une centaine de pigeons. Ils cherchent quelque chose qui s'intégrerait de manière plus convaincante au scénario. Précisons enfin qu'il n'y aura pas de multijoueur dans ce Mafia II ce qui correspond à une attitude parfaitement assumée par le studio de développement. Tout d'abord cette option n'est pas vraiment dans l'esprit qu'ils veulent donner à leur jeu. Ensuite, ils craignent de trop s'éparpiller et préfèrent se concentrer sur le solo. Voilà pour l'instant tout ce qu'on pouvait dire sur Mafia II suite à cette présentation à distance. Bien entendu, nous attendons avec impatience de pouvoir mettre la main sur une version jouable afin de nous construire un avis plus documenté que notre première bonne impression un rien subjective. Mais comme la saison des salons commence dans quelques semaines avec l'E3, cela ne saurait tarder...