Activision sort ses griffes et nous entraîne dans une aventure qui a pour vedette le plus célèbre des mutants : Wolverine. S'il s'agit sans doute possible d'une adaptation du film éponyme, ce jeu veut dépasser le cahier des charges habituel qui nous fournit au moindre long métrage appelé au succès des portages sans saveur qui finissent oubliés quelques mois plus tard sur les rayonnages des supermarchés. Et, comme nous avons pu le constater, il se donne les moyens de sa politique.
Rendons à César ce qui lui appartient, X-Men Origins : Wolverine est édité par Activision et c'est Raven qui s'est chargé du développement. Pour ces derniers, l'idée qui a guidé leur travail est de proposer le "God of War des super-héros". Donc, l'intention de privilégier une action frénétique ce qui tombe plutôt bien puisque Wolverine n'a que très rarement été reconnu pour ses talents d'orateur et de diplomate. Non, avec un tel personnage, on sait (on espère ?) que ça va tailler dans le vif, découper façon sushi voire amputer au niveau, au choix, de l'épaule, de l'aine ou du cou. Si vous avez vécu sous terre sans télé, radio ou Internet durant ces trente dernières années, rappelons que Wolverine est armé de trois longues griffes acérées et rétractables qui surgissent dans le prolongement de chacun de ses avant-bras dès qu'il en a besoin. Oui, Régis, ça fait six griffes en tout. A ces armes extraordinaires s'ajoute un don qui ne l'est pas moins : la capacité de se régénérer à toute vitesse en cas de blessure, ce qui le rend quasiment invulnérable. Enfin, n'oublions pas de mentionner ses sens hyper-développés comme, par exemple, un odorat qui fait concurrence à celui d'un chien de chasse.
Tout cela, les développeurs l'ont parfaitement assimilé et intégré à leur jeu. A la suite d'une séquence d'introduction sur laquelle nous reviendrons ultérieurement, l'histoire nous ramène des années en arrière, en Afrique. C'est là qu'on retrouve Wolverine confortablement installé dans un hélicoptère, dans le cadre de ce qui ressemble fortement à une opération militaire clandestine. A peine a-t-il eu le temps de répondre à une question d'un certain Victor que l'appareil est abattu. Wolverine se retrouve éjecté à l'extérieur de l'hélico pour une petite séance de chute libre sans parachute. Heureusement pour lui, il parvient à atterrir sur un soldat qui tentait de l'abattre en plein vol. Dès qu'il touche le sol, on entre dans le vif du sujet. La touche X de la manette Xbox (version que nous avons pu essayer...) donne un coup simple. La touche Y lance un coup plus puissant qu'on peut même charger. La touche B permet d'agripper puis de projeter un adversaire ou de l'éliminer en le tenant d'une main et en lui faisant de nouvelles boutonnières de l'autre. Enfin, la touche A permet de sauter. Sur cette base, les mouvements se compliquent avec des coups sautés, des glissades pour éviter les attaques et des blocages au corps-à-corps.
Mais la vraie spécificité des mouvements que ce jeu aura à proposer, c'est le " Lunge ". Cette passe utilise les deux boutons d'épaule de la manette. Avec le droit, on verrouille la cible reconnaissable à la croix en surbrillance qui la désigne. Dès qu'on appuie sur le gauche, Wolverine est propulsé vers elle, même si elle se trouve à plusieurs mètres et le charcutage peut commencer. C'est une attaque particulièrement utile contre les ennemis qui utilisent des armes à feu. De plus, elle est gérée adroitement par le jeu car il n'est pas nécessaire que la caméra montre la cible pour qu'on puisse la déclencher. Il suffit que le personnage ait une vision sur son objectif pour que cela marche et quand le héros fait son " lunge ", la caméra suit. Bref, avec les nombreux ennemis que Wolverine aura à affronter de zone en zone, on peut dire que les combats sont vraiment intenses et variés. Dans l'absolu, on a une petite tendance à bourriner les touches ce qui est parfaitement en adéquation avec le personnage qu'on dirige mais s'ajoute à cela une certaine dimension tactique qui exige qu'on tire le meilleur de ce que peut faire le mutant. Car il a beau être capable de se régénérer tout seul, il n'est pas immortel non plus.
De cela, nous avons pu nous en rendre compte lors de deux combats contre des boss. Dans un premier temps, il s'est agi d'affronter un Léviathan de lave dans un temple caché dans la jungle africaine. Comme le veut la tradition de ce genre d'exercice, il y a un moyen de s'en défaire. En l'occurrence, c'est même le plus usité à travers tous les jeux que nous avons pratiqués : il est invincible de face mais vulnérable de dos. Il fallait donc éviter ses charges puis lancer immédiatement un " lunge " pour lui grimper sur le dos et lui pilonner la nuque à coups de griffes. Et dès qu'il faisait mine de vouloir se débarrasser du parasite qui l'importunait, saut en arrière, on s'éloignait et on recommençait le processus... Juste après ce combat, Wolverine s'est retrouvé sur une moitié de pont suspendu dont les lianes avaient été coupées par des ennemis. Le jeu est devenu vertical l'espace d'un instant mais les ennemis armés de pistolets-mitrailleurs n'en étaient pas moins redoutables. Enfin, arrivé au sommet du pont, notre héros n'a pas tardé à se retrouver embarqué dans une course de hors-bord armés de mitrailleuses lourdes. Dans un premier temps, on " lunge " d'embarcation en embarcation et on se débarrasse des occupants puis, une fois sur le bateau de tête, on utilise la 12,7 pour faire exploser les vedettes des poursuivants. A l'issue de cette phase, on retrouve Victor qui met en pièces quelques soldats ce qui débouche sur une franche engueulade entre lui et Wolverine, ce dernier lui reprochant de faire ce qu'on lui a fait faire tout du long du niveau : tuer ses ennemis de manière violente. Il doit y avoir une différence entre le bon maniaque et le mauvais maniaque comme me le rappelait un de mes amis, chasseur dans le Bouchonnois... Fin du flash-back.
On retrouve Wolverine filant le parfait amour avec une indienne jusqu'au moment où Victor refait son apparition. Il s'ensuit le deuxième combat contre un boss que nous avons pu mener. Comme certains le savent ou l'auront compris, ce Victor n'est autre que Victor Creed, alias Sabretooth. Et il est bon de préciser que ce personnage est le pendant de Wolverine. Il possède des pouvoirs comparables, des griffes plus courtes puisque ce sont ses ongles mais tout aussi acérées et, surtout, ce fameux facteur régénérateur qui a rendu ce combat long et très intense. Après une victoire acquise de haute lutte en utilisant aussi bien les parades que les coups spéciaux (et dire que ce n'est que le deuxième niveau d'un jeu qui en compte une quinzaine...), on débouche directement sur la suite de l'histoire, à savoir l'installation d'un métal incassable, l'adamantium, autour du squelette de Wolverine. Nous arrêterons là le dévoilement du scénario mais sachez que lorsqu'il entend que cet essai est un succès et qu'on peut se débarrasser du sujet -lui- pour passer aux choses sérieuses, le mutant griffu s'énerve quelque peu.
Vous l'aurez compris -enfin, on l'espère...- ce X-Men Origins Wolverine est un jeu d'action pur jus où la pression ne retombe pas. Mais il propose également un côté jeu de rôle " light ". En effet, au fur et à mesure de ses victoires, Wolverine accumule des points d'expérience et passe de niveau en niveau. Dès lors, il est possible pour le joueur de le façonner selon sa manière de jouer. Il y aura ceux qui attribueront des points à une extension de la santé. Il y aura aussi ceux qui préféreront rendre le personnage plus efficace quand il lâche la bride à l'animal qui sommeille en lui et qu'il lance des attaques spéciales capables de décimer quatre ou cinq adversaires armés jusqu'aux dents. Au fur et à mesure de la progression, on débloquera également de nouveaux combos offrant des coups toujours plus dévastateurs et, quelque part, élégants. Il faut aussi signaler que les développeurs ont eu une idée assez simple mais très logique : à force d'affronter un certain type d'ennemis, Wolverine devient plus efficace contre eux. Ajoutez à cela qu'il sera également possible d'améliorer les traits spécifiques à ce personnage comme son côté samouraï, ce qui augmentera ses réflexes ou son pouvoir de régénération qui travaillera plus vite le soignera en un temps record pour qu'il puisse reprendre le combat. Enfin, signalons que le cheminement plutôt directif du jeu s'agrémente quand même de quelques cachettes dans lesquelles on pourra découvrir des bonus bien utiles. Il s'agira par exemple de " dogtags ", des plaques d'identification portées par des soldats morts et qui donnent de l'expérience quand on s'en empare mais aussi de petites figurines qui donnent accès à tous les costumes que Wolverine a portés depuis trente ans : le jaune et bleu des origines, le marron qu'il avait emprunté à un membre de la Garde Impériale de Lilandra, le " très cuir " des films, etc...
Permettez-nous une petite mise en garde : ce jeu n'usurpe pas sa recommandation +18. En plus de la violence, c'est extrêmement sanglant. Dès la séquence d'introduction, on voit Wolverine mettre en pièces (l'expression n'est pas trop forte) un soldat ennemi alors que les gerbes de résiné fusent dans tous les sens. Quand il a terminé, Wolvie a du rouge jusqu'aux coudes. Plus tard, il se retrouve le dos à une cloison derrière laquelle un soldat se concentre pour écouter le moindre bruit en y collant son oreille. La caméra fait un gros plan sur la tête du mercenaire à l'instant même où trois des griffes du mutant traversent la cloison, son casque et sa tête au son du " Snikt ! " caractéristique. Les développeurs ont clairement assumé leur choix de faire un jeu gore somme toute assez logique. Dernier point : c'est Hugh Jackman qui double Wolverine dans le jeu (mais il se pourrait fort qu'on vous reparle de ça en détail très bientôt. Tease, tease...), de même que c'est Liev Schreiber qui fait parler Sabretooth. En fait chaque membre du casting du film s'est chargé du doublage de son personnage dans le jeu. En conclusion, il ne nous paraît pas présomptueux de dire d'ores et déjà qu'avec ce X-Men : Origins Wolverine et le Batman que nous prépare Eidos, les héros de papier ont enfin des jeux dignes d'eux. Nous vous confirmerons toutes ces excellentes impressions lors d'un prochain test.