Si vous vous intéressez un tant soit peu aux MMORPG, et en particulier à celui-ci, vous avez dû lire les deux précédents aperçus publiés sur le site. On ne reviendra donc pas ici sur l'historique de la planète Atreia, qui explique en détail comment se sont constituées les deux factions, Elyséens et Asmodiens, occupant des terres diamétralement opposées. Nous vous rappellerons juste que ces deux peuples ont un ennemi commun : les Balors. Ces démons très puissants résident dans les abysses, une zone accessible aux deux factions sus-citées, pour peu que les personnages soient de niveau 25 ou supérieur. Côté look, Aion fleure bon l'héritage de Lineage. Développé en Corée, le jeu arbore un design mignon avec moult effets de lumières et de flous qui convient à merveille au thème de ce MMORPG éthéré. Pour le gameplay, de ce que nous avons pu voir lors de notre session de jeu d'une demi-dizaine d'heures, le système de quête façon World of Warcraft prend le joueur par la main pour le mener vers les niveaux charnières.

Première étape : le niveau 10, avec l'obtention d'une paire d'ailes pour son avatar, mais aussi le choix de sa classe. Chacun des quatre types de personnage dispose en effet d'une spécialisation à choisir à ce niveau. Le prêtre deviendra ainsi soit Clerc pour se concentrer sur les soins, soit Aède afin de faire profiter les autres joueurs de ses buffs (amélioration d'attributs par des pouvoirs magiques). Le guerrier choisira de devenir Templier, la classe de tank du jeu avec un coup spécial sous la forme d'un grappin pour maintenir l'attention du monstre ciblé sur lui. Ou bien Gladiateur, alias le bourrin qui fait un maximum de dégâts à l'adversaire. Le Scout aura l'opportunité de devenir Assassin pour faire son fourbe de service en poignardant ses ennemis dans le dos et en maîtrisant l'usage des runes. Ou d'orienter son personnage vers le Ranger afin de se spécialiser dans le tir à l'arc et la pose de pièges. La dernière classe et non des moindres est celle du mage qui se transformera soit en Sorcier lanceur de sorts, soit en Elementaliste, sorte de Shaman capable d'invoquer les esprits pour s'adjoindre la compagnie de familiers élémentaires disposant de quatre évolutions qui se débloqueront au fur et à mesure de la progression du personnage.

Les combats se déroulent à la manière d'un MMO classique avec une barre d'action rapide où l'on placera les raccourcis des sorts et autres compétences à utiliser. Ce qui nous a sauté aux yeux lors de nos premiers pas dans le monde de Aion, c'est l'importance accordée aux combos. Des coups spéciaux ne se déclenchent que sous certaines conditions. A l'instar du voleur de World of Warcraft, le Scout peut attaquer son adversaire dans le dos pour bénéficier d'un bonus, lui asséner un coup spécial qui lui donne droit de placer une technique qui paralyse sa victime. Enfin, il ne lui reste plus qu'à reprendre l'enchaînement depuis le début pour occire ses adversaires en toute quiétude... Et il en va de même pour les autres classes de personnages, y compris le Mage qui lancera des sorts plus puissants de cette manière. Enfin, nous en avons appris un peu plus sur la jauge d'énergie divine placée sous les barres de santé et de mana. Cette dernière qui peut se remplir à hauteur de trois niveaux servira à déclencher des attaques spéciales, mais aussi à s'assurer d'une réussite lors de la création d'un objet en artisanat. Mieux encore, il sera possible de transférer cette énergie à un autre joueur, qu'il s'agisse du cogneur de son groupe de raid pour qu'il fasse plus de dégâts, ou bien d'un autre personnage de son propre compte spécialisé dans l'artisanat ! Les possibilités sont donc nombreuses et il nous tarde de vérifier le surplus de puissance offensive, ou même de soin obtenu de la sorte.

Pour ce qui est du PVP, Aion propose deux modes d'affrontement entre joueurs. Le premier se présente sous la forme de portails nommés «rifts» permettant à une faction de débouler dans les terres ennemies. Ces ouvertures sur l'autre monde apparaîtront dans des zones de niveau équivalent pour respecter un tant soit peu l'équilibre. Les joueurs en profiteront pour annihiler le plus de membres possible de la faction opposée, ou bien s'organiseront pour aller affronter un boss et bénéficier des récompenses uniques qui ne leur étaient pas destinées. Au niveau 25, les joueurs des deux camps auront accès à deux zones de PVP intégral nommées les Abysses. Comparables à la zone de l'Outreterre de World of Warcraft, ces territoires volcaniques à dominance violacée seront le théâtre d'affrontements entre les deux factions pour le contrôle de forteresses. A la manière d'un Dark Age of Camelot ou plus récemment Warhammer Online, les joutes en RVR prendront place sans aucune limitation du nombre de combattants. La guilde qui prendra le contrôle d'une forteresse, tirera les bénéfices d'une taxe sur les objets vendus aux joueurs de sa faction durant toute la durée du contrôle de celle-ci. Autre originalité, les points d'Abysses récoltés lors des joutes entre joueurs ou en tuant les Balors de la zone vous serviront à prendre du galon dans le classement PVP. Mis à jour quotidiennement, ce classement octroiera aux quatorze premiers joueurs un pouvoir spécial qui leur permettra de se transformer en véritable boss de raid !

Puisque l'on parle de raid, sachez que ces derniers nécessiteront la formation d'une équipe composée de quatre groupes de six joueurs. Soit vingt quatre joueurs au total, un chiffre proche de celui de l'avant-dernière extension de World of Warcraft, une référence en termes de challenges de groupes. Mais Aion ne se contente pas de puiser des idées dans le MMO le plus joué, puisque certaines proviennent directement de la série Lineage, la saga star de NC Soft. Ainsi, tout comme dans cet autre jeu coréen, on pourra laisser son personnage paramétré en mode Vendeur au cœur de la ville. Les autres joueurs viendront à loisir faire leurs emplettes auprès de votre avatar, pour peu que vous ayez des articles intéressants. Et grâce au système original d'amélioration de matériel, tout un chacun sera amené à récupérer des objets utiles à tous. En effet, contrairement à World of Warcraft, tous les personnages peuvent désenchanter des objets pour récupérer de la poudre magique. Cette dernière est utilisée pour sertir armes et armures offrant divers bonus, en rapport avec leur niveau. Et c'est une manipulation que l'on peu tenter plusieurs fois, pour augmenter les effets, avec cependant le risque de se rater et d'amoindrir d'un coup d'un seul les caractéristiques additionnelles.

Pour conclure, si l'on ne sait pas encore quel modèle économique sera mis en place pour l'exploitation du titre en Europe, on peut logiquement s'attendre à un abonnement mensuel. Et si l'on voit mal Aion concurrencer World of Warcraft et ses onze millions de joueurs, il proposera tout de même une expérience rafraîchissante et intéressante à plus d'un titre. Notamment grâce à son expérience PVP et ses petites innovations comme son système de courrier à livraison immédiate (adieu les soucis liés aux oublis de potions au beau milieu d'un donjon).