Il paraît, et c'est forcément vrai, qu'on n'a pas deux fois l'occasion de faire une première bonne impression. Prenez Prototype par exemple. La première fois que nous l'avions vu sur pièces, c'était lors d'un événement organisé par son éditeur d'alors, Vivendi Universal, il y a bientôt un an. A l'époque, nous avions salué le contenu plutôt conséquent qu'il proposait et son principe faisant la part belle à l'action. Seule véritable ombre au tableau : le rendu graphique. Un peu trop flouté à notre goût, il faisait également les frais d'une sorte d'uniformité de tons qui débouchait sur des images manquant cruellement de contraste. Un an plus tard, beaucoup de choses ont changé. Déjà, Prototype est entré au catalogue d'Activision suite à la fusion entre cet éditeur et Vivendi Universal. C'est donc chez Acti que nous avons pu revoir ce titre. Et il faut bien avouer que le rendu graphique s'est grandement amélioré. C'en est même étonnant. Quand on aborde le sujet avec Kelly Zmak, le président du studio de développement Radical Entertainment, il nous précise avec son enthousiasme habituel que, non, son équipe n'a pas revu le moteur graphique de fond en comble. Il a juste suffi de régler un peu la gestion des shadders et de la luminosité. Pour un tel résultat, c'est vraiment bluffant.

De leur côté, ni le scénario, ni le contenu, ni le principe n'ont vraiment évolué. L'intrigue met toujours en vedette Alex Mercer, un jeune homme qui se réveille dans une morgue. Et comme si ce retour à la vie un rien morbide ne suffisait pas, il se rend rapidement compte qu'il est amnésique. C'est tout ? Pas vraiment, non. Une épidémie aussi inconnue qu'effroyable sévit sur New York. Elle transforme les infectés en zombies. L'état d'urgence a été décrété et l'armée s'est déployée dans les rues de la métropole américaine. A ce contexte s'ajoute le fait que des soldats très spéciaux, membres d'une section des forces spéciales baptisées BlackWatch, tentent d'arrêter Alex. Pourquoi ? Mystère. Et c'est justement la réponse à cette question que le jeune homme va tenter de découvrir. Dans sa quête, il aura quelques éléments qui joueront pour lui. Citons tout d'abord, et leur présence dans le scénario constituait l'une des grandes nouveautés de cette présentation, le Dr Ragland qui dirige la morgue où Alex s'est réveillé et Dana Mercer, la soeur du héros. Respectivement scientifique et journaliste, ils vont aiguiller Alex dans son enquête.

Autre avantage dont Alex pourra tirer parti : ses pouvoirs. Apparemment, il a une réaction inattendue au virus qui se propage dans la ville : celui-ci le fait muter. En premier lieu, il est capable de se régénérer en absorbant le corps d'un personnage croisé dans la rue. C'est également ainsi qu'il pourra prendre ultérieurement l'apparence de sa victime. Et cette absorption lui permet de récupérer l'énergie nécessaire pour utiliser ses capacités spéciales. Sur ce point, sachez que peu à peu Alex devient une armée à lui tout seul. En vrac, il devient infiniment plus résistant aux dégâts, il peut se déplacer hyper vite ce qui lui permet de monter le long des façades d'immeubles, des griffes peuvent sortir du dos de ses mains... Enfin, sa force est devenue telle qu'il peut s'emparer d'une voiture et la lancer sur ses ennemis. Précisons que cette liste n'est pas exhaustive. Au fil des combats qui vont l'opposer à des soldats et à des infectés, le joueur récupérera des points d'évolution qui serviront à augmenter l'efficacité d'un pouvoir donné. Mais, de loin en loin, il faudra combattre des boss, sortes de super-infectés afin, en les éliminant, d'hériter d'un nouveau pouvoir.

Et, à côté de ce système de pouvoirs qui tient un peu du jeu de rôle, les développeurs ont inclus un concept intéressant : la possibilité d'absorber les souvenirs et l'expérience de certains personnages-clés. Dans une mission qui nous a été montrée, Alex devait récupérer un hélicoptère afin de survoler la ville pour repérer l'origine de l'infection d'un des quartiers de New York. Mais, avant de pouvoir prendre les commandes de l'appareil, il lui fallait apprendre à s'en servir. Pour cela, il devait absorber un gradé placé bien évidemment au beau milieu d'une base militaire. C'est une difficulté supplémentaire car, esprit de corps aidant, les soldats présents attaqueront si Alex s'en prend à leur supérieur sous leurs yeux. Et ça ne loupe pas mais c'est bien normal car on est dans un jeu où l'action est pratiquement incessante.

Signalons un détail qui pourrait avoir son importance aux yeux de certains : Prototype est un jeu indéniablement violent mais, au-delà, il est aussi très gore. Des gerbes de sang au côté très organique des absorptions, ce ne sera pas un jeu qu'on pourra mettre sous tous les yeux. A côté de cela, vous l'aurez compris, ce nouvel aperçu nous aura rassurés quant à la qualité générale de ce titre. Si le graphisme n'est pas l'élément le plus important d'un jeu qui a autant à proposer que Prototype. Mais justement, on peut se réjouir que le rendu à l'écran soit enfin à la hauteur du reste. On vous reparle de tout cela dans un prochain test.