Inspiré par le film du presque même nom, Wanted : Les Armes du Destin n'en suit toutefois pas la trame puisqu'il vous propose d'explorer les événements qui l'ont suivi mais également précédé. Alternant les niveaux dans lesquels vous incarnerez tour à tour Wesley ou son père Cross, vous en apprendrez plus sur les origines dudit Wesley durant la vendetta qu'il mène pour venger la mort de sa mère. Une quête qui vous opposera à la section française de la Fraternité et à leur maîtrise de la langue de Bigard. Un scénario largement suffisant à justifier l'action du jeu mais qui laissera en revanche perplexes ceux qui n'ont pas vu le film, rien, absolument rien n'étant expliqué pas même sous la forme d'une cinématique ou d'un résumé quelconque.

Il faut dire que d'une manière générale, Wanted ne s'encombre guère de superflu, y compris dans son gameplay. Armé d'un pistolet, puis d'une seconde paire de flingues peu avant la fin du jeu, on emploie ici un panel assez restreint de techniques qui font penser à un vague mélange de Max Payne, Gears of War et un poil de La Mémoire dans La Peau. Le premier point est donc le système de couverture sur lequel repose tout le jeu et qui fonctionne d'une simple pression sur un bouton. On regarde dans la direction d'une planque, et hop, on y court automatiquement avant de passer à la suivante. Une stratégie dont vos ennemis usent et abusent également ce qui les rendra tout comme vous totalement impossibles à toucher. Une gestion des collisions assez étrange d'ailleurs puisque même si leur tête dépasse de leur couverture, vous ne pourrez pas l'atteindre. Il suffit donc d'attendre qu'ils sortent pour vous tirer dessus ou changer de couverture.

Chaque cible abattue contribue à remplir votre jauge d'adrénaline, jauge qui vous donne accès aux aptitudes de l'ami Wesley. La première d'entre elles étant évidemment l'art de courber les balles, comme dans le film, tout pareil. Un art d'une grande simplicité puisqu'il suffit là aussi d'enfoncer la bonne touche puis d'affiner la trajectoire avec le stick avant de faire mouche. La petite astuce étant que si certains ennemis périront d'un simple tir, d'autres plus résistants n'en seront que secoués, ce qui les fera sortir de leur planque, devenant des cibles faciles. La seconde aptitude est pour sa part un bullet time tout ce qu'il y a de plus classique qui permettra de descendre plusieurs ennemis dans un élégant plongeon. Visuellement, toutes ces techniques sont d'appréciables "friandises pour les yeux", et le tout fonctionne assez bien. Pas de quoi crier au génie mais c'est au moins suffisant pour en tirer une petite satisfaction. Du moins au début, car une fois les techniques acquises, on peut déjà considérer avoir vu l'intégralité de ce que le jeu a à offrir. L'ensemble de la campagne est donc un éternel recommencement que la diversité des environnements ne parvient pas à faire oublier. De plus, le comportement stéréotypé des ennemis n'aide pas à rompre une certaine monotonie.

Pourtant, Grin Studio a tenté d'apporter un peu de variété au jeu en intégrant quelques séquences spéciales. Les plus spectaculaires sont les cut-scenes interactives au cours desquelles on suit son personnage à l'écran avant de passer en mode ralenti pour déplacer le curseur de visée et dégommer les projectiles qui nous arrivent sur le pif. Ce n'est certes pas particulièrement épanouissant mais esthétiquement assez sympathique. On n'en dira pas autant des phases de tir au fusil de snipe ou depuis une tourelle. Des séquences où le point de vue par défaut est celui que l'on a en étant à couvert. En gros on ne voit rien et pour savoir où se trouvent les cibles, on est obligé de viser en s'exposant. La plupart du temps on se retrouve à ne rien viser du tout, ne sachant même pas sur quoi on a l'oeil en essayant de repérer nos adversaires pendant qu'ils nous canardent amoureusement.

Véritable jeu pop-corn, ni vraiment déplaisant, ni franchement indispensable, juste rigolo 5 minutes, Wanted : Les Armes du Destin est de plus honteusement court puisqu'il aura fallu un peu moins de 5 heures pour en venir à bout sans ressentir ensuite une violente envie de se replonger dans l'aventure. Considérant la redondance de son gameplay, c'est quelque part juste ce qu'il faut avant d'en être totalement écœuré, mais terminer un jeu en moins d'une après-midi a de quoi laisser un arrière-goût de guimauve rance sur le fond de la langue en repensant à l'argent qu'on a laissé sur le comptoir du revendeur. Dans un autre registre, la réalisation se révèle assez inconstante. Les cinématiques sont passablement vilaines et le doublage (en version originale) laisse franchement à désirer. Si Wesley sait nous faire profiter de quelques répliques bien senties, celles, en français, des types d'en face deviennent vite pénibles. On est de surcroît surpris par l'accent de certains d'entre eux qui flirte avec l'accent québécois (écoutez bien le "tu vas crever" qu'on entend toutes les 3 minutes). Non pas qu'on ait quelque chose contre l'accent québécois hein, mais c'est assez étonnant de la part de types supposés venir de Paris.