Croisement improbable entre un épisode de Pokémon et un jeu de rythme délirant, Zubo nous propose de recruter une bonne cinquantaine de personnages frappadingues pour tirer le pays de Zubalon des griffes de ses ennemis. Un jeu d'aventure musical aussi drôle que rafraîchissant pour les plus jeunes... ou les curieux !
Soyons francs, avec sa jaquette dépouillée et son titre assez quelconque, ce petit jeu de rôle signé Electronic Arts a toutes les chances de passer inaperçu au milieu de l'avalanche de jeux qui déferle actuellement sur DS. Et c'est bien dommage car si ce Pokémon-like à la sauce Elite Beat Agent ne peut certes pas prétendre au rang de hit, il mérite tout de même le coup d'oeil. Tout commence en fait lorsque des clones démoniaques des gentils Zubos apparaissent aux quatre coins de Zabulon pour y semer le chaos. Appelé à la rescousse par un mystérieux hologramme, un jeune garçon contrôlé par le joueur va devoir mener l'enquête pour découvrir qui se cache derrière cette invasion et trouver un moyen d'y mettre un terme.
Si ce scénario simpliste ne casse pas trois pattes à un canard, on ne peut pas dire que les phases d'exploration soient elles non plus très passionnantes. En dépit de leur aspect visuel attractif, les environnements immenses qui s'étalent sur une dizaine de cartes ne sont en réalité rien d'autre qu'un assemblage hétéroclite de couloirs laissant finalement peu de liberté au joueur. Les allers-retours prennent des lustres et les décors sont parfois désespérément vides. Par ailleurs, les quêtes proposées n'ont rien d'affriolant et l'aspect RPG est limité à sa plus simple expression. Aller chercher un levier par ici pour ouvrir une porte par là, trouver des micros volés, ramasser quelques notes de musiques pour acheter des bonus, ça n'a rien d'épique. Les dialogues sont niais, on ne se sent pas vraiment impliqué dans l'histoire. Bref on ne donne pas cher de Zubo jusqu'à ce que l'on réalise à quel point la gestion des personnages et le système de combat sont bien pensés.
Pouvant recruter à terme jusqu'à 55 Zubos différents, le joueur est libre de choisir à tout moment les trois Zubos qui constituent son équipe. Chacun d'entre eux dispose de quatre mouvements propres (Boule de Feu, Fièvre Disco, Bouclier 360°, etc...) et se classe dans l'un des trois types de créatures existants. Selon l'antique modèle pierre/ciseaux/feuille, les guerriers sont forts contre les artistes, les artistes ont plus de chance de l'emporter contre les défenseurs, et bien entendu, les défenseurs sont efficace contre les guerriers. Lorsqu'un combat éclate entre notre héros et un ou plusieurs Zombos, le joueur aligne le Zubo de son choix puis sélectionne l'une de ses capacités exactement comme il le ferait dans un épisode de Pokémon. Néanmoins, à la différence de son illustre modèle, Zubo ne se contente pas de laisser le joueur assister de manière passive aux différents affrontements. L'efficacité de chaque attaque ou altération d'état est en effet directement tributaire du résultat de mini-jeux musicaux durant lesquels on doit toucher la silhouette de notre petit combattant en rythme avec le stylet. Selon la justesse de notre timing on infligera donc plus ou moins de dégâts et les effets secondaires varieront. Par ailleurs, il sera également possible de gagner des pilules de puissance que l'on pourra utiliser pour déclencher des capacités plus évoluées.
Accessibles tout en demeurant étonnamment tactiques, ces combats dynamiques sont incontestablement le point fort du titre. En outre, les animations qui illustrent chaque mouvement sont tellement drôles qu'on en oublie parfois carrément qu'on est en train de se battre pour se fendre la poire. Par moment, on se dit même qu'en comparaison, les animations des combats de Pokémon font quelque peu pitié. Mais que les choses soient claires, Zubo ne saurait en l'état rivaliser avec la célèbre série de Nintendo. Il en constitue en revanche une bonne approche pour ceux qui veulent s'initier au genre et en particulier pour les plus jeunes. On y retrouve en effet une gestion intéressante des créatures, des tonnes de capacités à maîtriser, du leveling à gogo, un réel aspect tactique, etc. Et malgré la minceur de l'intrigue et la naïveté des dialogues, il n'est pas impossible que quelques fans de la série Pokémon se laissent eux aussi tenter....
- Graphismes14/20
Les décors sont assez variés et le design des personnages est plutôt réussi. Les animations qui illustrent les combats sont même, quant à elles, absolument tordantes.
- Jouabilité14/20
Les contrôles s'effectuent intégralement au stylet. Les phases d'exploration et les différentes quêtes proposées ne sont pas particulièrement intéressantes mais la gestion des Zubos et le système de combat à base de rythme et de tour par tour valent clairement le détour.
- Durée de vie14/20
Les dix environnements à parcourir sont immenses et il faudra pas mal de temps pour recruter les 55 Zubos présents dans la cartouche. Notez également qu'on peut organiser des matches avec un ami en réseau local.
- Bande son15/20
Les différents thèmes que l'on a le loisir d'écouter ça et là s'inscrivent parfaitement dans l'esprit du jeu et les bruitages sont efficaces.
- Scénario9/20
Fade et peu immersif, le scénario de Zubo sera bien vite oublié.
En dépit de son scénario un peu léger et de ses phases d'exploration relativement ennuyeuses, Zubo propose un système de combat suffisamment amusant et bien équilibré pour captiver non seulement l'attention des plus jeunes mais aussi celle des fans de Pokémon qui auraient envie de vivre une expérience différente sur DS.