La ludothèque de la DS accueille un nouveau jeu de rythme en son sein avec Dance Floor, qui prône une nouvelle manière de danser... avec les doigts.
A première vue, on pourrait croire que Dance Floor ressemble aux autres jeux de rythme sortis sur DS. On sélectionne un personnage parmi les cinq disponibles, puis on va affronter d'autres danseurs sur des morceaux typiques du genre (un peu trop d'ailleurs, une partie de la tracklist étant déjà présente dans les titres concurrents). Le gameplay consiste alors à appuyer sur les bonnes zones de l'écran tactile avec le bon timing, en suivant les indications des flèches qui partent du centre de l'écran supérieur. Le problème de cette configuration, c'est qu'il est difficile de garder un oeil sur les flèches tout en visant correctement avec le stylet. D'habitude, ces deux actions se déroulent sur le même écran. La séparation -flèches en haut, appuis en bas- fait que Dance Floor est difficilement jouable au stylet.
Pour pallier ça, les développeurs ont inclus un petit accessoire, fourni d'office avec le jeu (en plus d'un casque audio). Il s'agit d'un tapis de danse en silicone, divisé en huit zones munies de flèches en relief. Une fois placé sur l'écran tactile, les doigts remplacent avantageusement le stylet, il ne reste plus qu'à appuyer sur les "touches" en gardant la cadence. Il faut avouer que cette solution ingénieuse marche plutôt bien, même s'il semble parfois délicat de faire détecter des pressions répétées successivement sur la même zone lors des passages les plus rapides. Mais globalement, ça fonctionne. Reste à trouver un intérêt dans le fait d'enchaîner des séquences gauche - droite - haut - bas comme un robot. Pour tenter de casser la répétitivité du gameplay, Artefacts Studio a inclus un système de combos, au nombre de quatre par personnage, à déclencher en faisant monter la jauge correspondante. Dans le même esprit, chaque chanson propose une fury, un passage dans lequel les huit directions interviennent (bonjour les diagonales). Il faut alors enchaîner les perfects, le joueur y parvenant empochant les points de son adversaire. Des idées sympathiques, mais qui ne parviennent pas vraiment à faire durer le plaisir sur le long terme. Passée la surprise de sa jouabilité inédite, Dance Floor s'essouffle vite. Reste que les amateurs de rythme en mal de nouveautés peuvent toujours y jeter un oeil à titre de curiosité.
- Graphismes11/20
Le design des personnages est soigné, en revanche leurs animations sont vite redondantes et ne correspondent pas vraiment au rythme de la musique, c'est étrange... Voir un panda faire du headbanging, c'est rigolo, mais deux minutes, pas plus. Les décors sont vides, un peu plus d'efforts de ce côté auraient été appréciables.
- Jouabilité12/20
Le système de jeu imaginé par Artefacts Studio est fort simple, basé sur des enchaînements d'appuis dans les 4 directions, parfois 8 durant la fury ou en difficulté maximale. Malheureusement, ça ne fonctionne guère au stylet, puisqu'il est difficile de viser l'écran tactile tandis que les flèches défilent en haut. Ca marche bien mieux avec le tapis fourni, même si les mouvements trop rapprochés ne sont pas toujours pris en compte et que les chorégraphies finissent inévitablement par être répétitives.
- Durée de vie9/20
Le jeu vous encourage à refaire la carrière avec chacun des cinq personnages pour débloquer leurs combos, mais on finit vite par se lasser d'écouter les 14 mêmes morceaux. A titre de comparaison, sur la même plate-forme, Boogie en propose 20 et Elite Beat Agent 19.
- Bande son14/20
La tracklist fleure bon les années 70/80 : ABC, That's the way (I like it), Last night a DJ saved my life, Celebration, Material girl, Never can say goodbye... Mais on trouve aussi quelques hits plus récents, comme I'm a slave 4 U de Britney Spears. Une sélection trop classique mais efficace.
- Scénario/
Malgré une bonne idée plutôt bien exploitée, Dance Floor ne marquera pas le genre du jeu de rythme sur DS. Le titre d'Artefacts Studio ne souffre pas de gros défauts mais manque clairement d'ambition pour s'imposer durablement. Elite Beat Agent n'est pas près d'être détrôné.