Jusqu'à une époque encore relativement récente, les titres Xbox Live Arcade proposés à 1200 points Microsoft n'étaient vraiment pas légion. Les rares titres concernés justifiaient leur prix de 15 euros par des graphismes supérieurs, par un contenu plus conséquent ainsi que par une plus grande originalité. On pense notamment au poétique Braid ou à ce joyeux trublion de Castle Crashers. Du coup, la pilule semble tout de suite plus difficile à avaler lorsque l'on se penche sur Death Tank, simple remake qui, au-delà de ses jolis effets de lumière et de ses jolies particules, se contente de reprendre telle quelle une vieille recette élaborée à une autre époque. Car au fond, si le concept de base de Death Tank reste le même et ne peut donc pas vraiment être critiqué, les quelques changements opérés par Snowblind ne sont pas suffisamment significatifs pour justifier un tel prix. Aussi, laissons de côté ces considérations bassement matérialistes quelques instants et examinons de plus près ce que propose le soft.

Death Tank repose sur un concept simple, que l'on affiliera volontiers à celui de Worms, à ceci près que l'action se déroule en temps réel et non au tour par tour. Le joueur est invité à contrôler un char d'assaut dans un environnement 2D de très belle facture, un décor qui portera d'ailleurs rapidement les stigmates des affrontements. Le but du jeu consiste bien évidemment à vaporiser tous les chars adverses, qu'ils soient contrôlés par l'IA ou par d'autres joueurs (jusqu'à 4 sur une même console, et jusqu'à 8 sur le Xbox Live). Un match se divise en une série de rounds lors desquels vous chercherez à éliminer un maximum d'ennemis. Car chaque tank vaporisé vous permettra de cumuler de l'argent et donc d'acheter de nouveaux équipements entre chaque round. Le titre en propose 12, du tir multiple au missile nucléaire en passant par la mitrailleuse, les mines ou le missile téléguidé. On disposera également d'un boost et même de réacteurs qui serviront à déplacer brièvement notre char dans les airs lorsque la situation commencera à se détériorer. Un dispositif de visée vous permettra également de visualiser la trajectoire de vos tirs, au risque même de déséquilibrer les affrontements. Cela dit, sachez que la plupart de ces équipements sont à usage unique. Il vous faudra donc choisir avec soin votre matos et éviter le gaspillage.

Côté prise en main, on reste dans quelque chose d'assez facile à appréhender. On déplace notre petit char grâce aux gâchettes tandis que le stick sert à doser la puissance et l'axe des tirs. Les touches RB et LB servent quant à elles à passer d'une arme à une autre. Tout le sel du jeu consiste donc à éviter les obus tout en ajustant l'ennemi le plus rapidement possible. Hélas, les parties se transforment souvent en joyeux foutoir où il est souvent difficile de comprendre ce qui se passe, tant les explosions tendent à saturer l'écran. Si cet aspect précis participe indubitablement au charme de Death Tank, on appréciera moins le fait de commencer un round en plein milieu du champ de bataille, puisque c'est là qu'on ramassera les tirs ratés de la plupart des participants. Il est en effet frustrant de voir son petit char adoré réduit en purée en une dizaine de secondes parce qu'on aura eu la malchance de se retrouver dans un creux, entre deux montagnes occupées par l'ennemi.

Le titre s'avère en outre assez répétitif puisque aucune véritable variante n'est proposée. On comptera bien avec quelques rounds spéciaux lors desquels les joueurs seront contraints d'utiliser une arme spéciale comme un laser ou un type d'explosif particulier, mais cela reste tout de même bien insuffisant pour assurer un véritable renouvellement. Notez d'ailleurs que le jeu ne vaut vraiment que pour son multijoueur, les affrontements contre les bots n'ayant rien de vraiment gratifiant. Le solo se réduit en effet à des matchs relativement insipides contre des bots. Non, l'intérêt de Death Tank réside bel et bien dans les affrontements entre joueurs dotés d'un semblant de cerveau. Les plus acharnés pourront même tenter de faire figurer leur gamertag en bonne place dans les classements mondiaux. Bref vous l'aurez compris, Death Tank n'est certainement pas un mauvais jeu, mais il ne propose pas non plus un contenu suffisant pour justifier son prix. A 15 euros, le joueur était sans doute en droit d'attendre autre chose que de jolis graphismes et un mode multijoueur sympathique mais rapidement redondant.