Après avoir massacré du Nort sur PS2 ou sur PC en 2006, les schtroumpfs génétiquement modifiés de Rogue Trooper débarquent sur Wii dans un portage riche en adrénaline.
Comme toujours, la vision du futur qui nous est offerte ici n'a rien de très réjouissant. D'un côté, nous avons les Norts, des humains, de l'autre, les FGM, Fantassins Génétiquement Modifiés, et au milieu, un peu des uns et un peu des autres, mais morts après une bataille. Car ces deux petites bandes se font la guerre, et vous allez en faire les frais dans le rôle de Rogue, un FGM bien décidé à se venger de l'un de ses officiers qui a sacrifié son régiment. L'une des particularités des FGM, mis à part le fait d'être d'un élégant bleu schtroumpf pas facile à assortir avec ses fringues, c'est d'être en réalité des clones dont la personnalité est stockée sur une biopuce que l'on peut implanter sur un autre corps ou support électronique. Alors oui, une fois qu'on a compris ça on a un peu de mal à comprendre pourquoi faire tout un plat du fait que le régiment de Rogue se soit fait descendre mais on va pas commencer à se torturer l'esprit sur des considérations aussi futiles, sinon on n'est pas sorti.
Quoi qu'il en soit, cet ingénieux système de transplantation tourne rapidement à votre avantage puisque vous pouvez récupérer les biopuces de vos camarades qui se trouvent être des spécialistes de divers domaines. A commencer par monsieur Bagman, un as du recyclage que vous placerez dans votre sac à malice. Bagman deviendra alors votre fournisseur officiel de munitions, de medikits ou d'améliorations pour votre équipement, il suffira de ramasser un peu de ferraille sur le sol pour qu'il ne manque pas de la matière première nécessaire. Gunnar (on ne se moque pas des noms) pour sa part viendra se placer sur votre arme et vous permettra de la déployer comme une tourelle défensive, couvrant vos autres activités. L'idéal pour rester tranquille pendant qu'Helmet, dans votre casque, projettera des hologrammes pour faire diversion ou piratera pour vous une porte blindée. Original, ce petit système d'assistance fait un peu sortir Rogue Trooper du lot et permet d'élaborer des stratégie relativement complexes.
Néanmoins, l'essentiel du gameplay se résume à jouer des flingues ou à balancer des grenades. Pour ce faire, Rogue Trooper nous gratifie d'une visée semi-assistée qui rend l'exercice du tir un peu trop primaire. Il suffit ainsi de pointer vaguement la Wiimote en direction de nos adversaire pour les cribler de balles d'une pression sur B sans avoir à se soucier à aucun moment de viser correctement. Les grenades, quant à elles, se lancent simplement en redressant le Nunchuk et en l'abaissant d'un coup sec. Problème : la détection de mouvements est trop sensible de sorte qu'il arrivera souvent au joueur de gaspiller son arsenal par mégarde. Les changements d'armes s'effectuent à la croix directionnelle en faisant dérouler une sélection et il faut passer par un menu pour utiliser nos gadgets, ce qui manque d'ergonomie et ralentit l'action. On apprécie en revanche les commandes contextuelles intuitives grâce auxquelles on se met à couvert ainsi que celles qui nous permettent d'utiliser les armes lourdes de l'ennemi.
Outre le combat ouvert, Rogue Trooper réserve aussi quelques mouvements plus subtils allant du sniping à l'assassinat furtif. L'occasion d'admirer de fort belles animations. Seulement voilà, malgré toutes les techniques mises à notre disposition, la méthode forte reste souvent plus efficace. Pourquoi risquer de se retrouver dans la panade après une infiltration ratée quand quelques grenades bien placées suffisent à décimer un régiment ? En outre, que l'on soit un habitué des jeux de tir ou un bleu, le titre souffre d'une trop grande facilité en mode normal. Car il faut bien le dire, si le système de recyclage et de fabrication des munitions et médikits est plutôt sympa dans l'idée, il a un défaut majeur : on ne manque jamais de rien. Virtuellement invincibles et quasiment toujours équipés en munitions, nous voilà en plus face à des ennemis bien douillets et pas spécialement malins. Il est donc vivement recommandé de commencer le jeu directement en mode difficile ou massacre pour pouvoir un tant soit peu se sentir en danger. Dans ces conditions, Rogue Trooper se révélera être un jeu de tir à la troisième personne sans grandes prétentions, certes, mais tout de même bien défoulant sur Wii. Doté d'une réalisation honnête et d'un scénario accrocheur et rythmé, ce titre original distraira agréablement les amateurs du genre le temps d'un week-end ou deux.
- Graphismes14/20
Assez agréable à regarder d'une manière générale, Rogue Trooper bénéficie également de quelques effets d'eau ou de lumière particulièrement réussis. Du reste, les personnages sont bien modélisés et les cut-scènes sont très dynamiques.
- Jouabilité12/20
Malgré quelques soucis au niveau de la gestion des armes ou des grenades, on prendra un réel plaisir à dézinguer du Nart à tout bout de champ. L'action ne faiblit jamais et les différentes techniques mises à notre disposition offrent des alternatives amusantes au bourrinage pur et simple.
- Durée de vie12/20
Beaucoup trop facile en mode normal, Rogue Trooper propose heureusement deux autres niveaux de difficulté pour constituer un challenge d'une dizaine d'heures. On peut aussi débloquer les nombreux articles d'une immense encyclopédie dédiée aux fans ou inviter jusqu'à trois amis pour coopérer dans 5 arènes.
- Bande son13/20
La musique et les bruitages remplissent correctement leur office mais les voix des acteurs sont souvent surjouées.
- Scénario14/20
L'esprit du comics est respecté. L'idée de se coltiner ses trois coéquipiers sous forme de puces électroniques est vraiment originale et si le scénario guerrier ne vole pas très haut, il est mis en valeur par des interludes rythmés et bien ficelés.
Dépourvue de contenu additionnel mais relativement bien réalisée, cette version Wii de Rogie Trooper s'avère tout aussi sympathique qu'il y a trois ans. Il faudra cependant fermer les yeux sur ses contrôles délicats pour en profiter pleinement et ne pas compter sur sa durée de vie limitée pour nous distraire plus d'une dizaine d'heures.