Fort Boyard, Intervilles, Questions pour un Champion, A Prendre ou à Laisser, 1 Contre 100, Koh-Lanta, Des Chiffres et des Lettres... et bientôt, La Carte au Trésor et C'est pas Sorcier. En l'espace de quelques années, Mindscape est devenu le leader incontesté des adaptations de jeux télévisés. Parfois, les titres proposés tiennent la route. Mais le plus souvent, on n'a droit qu'à de vilaines adaptations opportunistes, comme ce Pékin Express qui ne mérite qu'une chose : un test express.
Ils sont tous là : Stéphane Rottenberg et son blouson d'aventurier, les onze duos de candidats sur la ligne de départ, le jingle et le logo officiels. Sans oublier l'accroche choc de l'émission : "10 étapes, 10 000 km, 1 € par jour et par personne". Il ne manque finalement qu'une chose à Pékin Express sur DS : c'est d'être un vrai jeu. On la voyait venir, facilité de développement oblige, cette succession de mini-jeux hors de propos, mal réalisés et peu intéressants. Mais on pouvait espérer se tromper, cette fois au moins. Mais non, ils l'ont fait. "Ils", ce sont les sympathiques développeurs du jeune studio Le Caillou, à qui l'on doit déjà MTV Fan Attack, Samantha Oups ! et Bienvenue Chez les Ch'tis.
La progression dans le jeu est découpée en dix étapes symbolisant le périple des candidats à travers la Chine puis l'Inde. Chaque étape se divise elle-même en trois phases : la course, l'épreuve d'immunité et le sprint. Cette structure est d'ailleurs le seul vrai rapport avec l'émission, chacune de ces trois phases se résumant de toute façon à une seule et même chose : des mini-jeux basiques, parfois totalement déconnectés du concept de base, qui ne feront en aucun cas appel à votre sens de l'économie, de la débrouillardise, de la communication ou de l'orientation. Ainsi, pendant que le jeu déroule inlassablement une cinématique montrant votre petit couple en train de faire du stop ou de demander l'hospitalité à la population locale, tout ce que vous ferez vous, c'est toucher des cercles mouvants, mémoriser des combinaisons de couleurs ou relier entre elles des formes géométriques. L'écran supérieur pourrait tout aussi bien afficher un match de base-ball ou un débat politique que ça n'y changerait pas grand-chose. Pire : vos performances lors de ces "phases de course" n'ont d'incidence que sur le classement, qui ne sert de toute façon à rien.
Puis vient l'épreuve d'immunité, prenant la forme d'un mini-jeu un peu plus consistant qui a le double mérite de rester dans le contexte et de varier selon les étapes. Problème : peu jouables (d'autant que les explications manquent de clarté), peu originales et peu amusantes, ces épreuves ne parviennent pas à rehausser l'intérêt du titre. D'autant qu'elles non plus ne servent à rien : que vous remportiez ou non l'immunité, la troisième et dernière phase de la journée (le sprint) consiste en un mini-jeu tellement sommaire et tellement simple qu'il faudrait jouer avec le nez ou la langue pour arriver dernier. Vous n'aurez donc aucun mal à remporter Pékin Express, et ce dès votre première session de jeu. Ménagez-vous pour cela 1h35, suite à quoi vous vous précipiterez sans doute sur un site de vente d'occasion, à moins que vous ne soyez assez fou pour vouloir rejouer librement à toutes les épreuves d'immunité débloquées. Bref, avec ses mini-jeux pénibles et trop souvent déconnectés de l'esprit de l'émission, sa difficulté mal dosée et sa réalisation médiocre (on vous renvoie au pavé technique), Pékin Express sur DS est un titre à éviter.
- Graphismes5/20
Pékin Express sur DS réussit la performance d'afficher des décors en 2D encore moins réussis que ses modèles 3D. Dans l'ensemble, le rendu visuel est de très mauvaise qualité.
- Jouabilité5/20
Pékin Express souffre non seulement d'un gameplay au ras des pâquerettes, dénué de toute inventivité, mais également de gros soucis de jouabilité dans la plupart des épreuves d'immunité. Sans parler de la difficulté extrêmement mal dosée.
- Durée de vie3/20
Une heure trente de jeu suffit pour en voir la fin. C'est à la fois trop peu et bien assez.
- Bande son8/20
Les adeptes de l'émission apprécieront d'entendre les jingles officiels et la voix de Stéphane Rottenberg. Les bruitages et les thèmes musicaux sont par contre d'une grande médiocrité.
- Scénario/
Pékin Express sur DS a visiblement souffert d'un développement tout aussi express. Quoi que l'on pense de l'émission, son concept pouvait donner lieu à un vrai gameplay, et non à cette succession de mini-jeux mal fichus, pénibles, répétitifs et pour certains hors de propos. Proposée au tarif de 40 euros, cette adaptation sans intérêt, dotée d'une durée de vie famélique, est à fuir comme la peste.