Manifestement, le Ciel n'a toujours pas entendu nos prières puisqu'un troisième épisode de la calamiteuse série Prison Tycoon a bel et bien vu le jour chez nous. Quand le cauchemar prendra-t-il fin ?
Avant d'entrer dans le vif du sujet, précisons d'emblée que Prison Tycoon 3 (PT3 pour les intimes) n'est qu'un simple copier-coller du précédent opus agrémenté d'une poignée d'innovations mineures pour justifier son achat. Il s'agit donc une fois de plus de construire un établissement pénitentiaire avec un budget dérisoire pour y enfermer des criminels venus de tous horizons. Les bâtiments bien connus des habitués de la série sont tous plus laids les uns que les autres et hormis la présence d'un chenil dans le menu de construction, on a bien du mal à remarquer la moindre nouveauté. Le démarrage est toujours aussi laborieux pour les raisons que nous précisions déjà l'an passé. A savoir d'une part que la somme dont on dispose initialement ne permet pas de construire toutes les infrastructures nécessaires à une prison digne de ce nom et d'autre part qu'il est tellement difficile d'équilibrer ses comptes que l'on perd souvent la partie avant même qu'elle ait réellement commencée.
Pour le reste, on retrouve la même jouabilité poussive et les mêmes problèmes de caméra épouvantables que nous dénonçons depuis le premier épisode. Que l'on ait opté pour une prison pour hommes, une prison pour femmes ou une prison militaire, le rythme des parties est affreusement lent et il n'y a pratiquement rien à faire à part donner quelques ordres au personnel ou sonner l'alerte de temps à autre. La gestion de notre établissement est aussi pénible que mal pensé. L'interface est désagréable. La réalisation est hideuse sur tous les plans et les bugs sont légion. Alors certes, l'intelligence artificielle des détenus et des employés a été revue à la hausse de sorte que l'on ne s'arrache plus les cheveux devant leur comportement incohérent. Certes, il est désormais possible de lâcher les chiens sur un détenu ou de fouiller les cellules pour remédier à la contrebande. Mais dans l'absolu, on a une fois de plus l'impression d'être le spectateur involontaire d'un (très) mauvais épisode de Prison Break.
En dehors du mode Libre soporifique, le joueur peut également tenter de relever les défis proposés dans une quinzaine de scénarios. Plus réalistes qu'auparavant, ces derniers nous invitent par exemple à remettre en état une prison insalubre ou à empêcher toute évasion pendant 3 ans. Le problème, c'est que chaque jour de jeu dure un bon quart d'heure (en vitesse max et sans rien faire) dans le monde réel. Qu'à cela ne tienne, les développeurs ont trouvé la solution : pour chaque journée qui passe, un mois s'écoule aussi. Pratique. Il n'empêche que vu le nombre de prisonniers à surveiller, on n'est jamais à l'abri de succomber à l'un de ces "game over" surprises dont la série a le secret. Une fois de plus, en effet, les incidents (évasions, bagarres, décès...) surgissent tellement rapidement qu'on se retrouve parfois avec un prisonnier dans la nature ou un cadavre sur les bras avant même d'avoir eu le temps de réagir. Il faudra donc sauvegarder toutes les 5 minutes pour être sûr que des heures de jeu ne soient pas ruinées à cause d'un instant d'inattention. Mais à quoi bon ? PT3 ne vaut certainement pas autant d'efforts de la part des joueurs. Mis à part le côté fun d'un navet de cette trempe, aucune personne de bon sens ne saurait s'y attarder dessus plus d'une vingtaine de minutes.
- Graphismes4/20
Les graphismes sont tellement laids qu'ils nous ramènent plus de 12 ans en arrière. La modélisation des décors est affreuse, les textures sont immondes, et l'animation des personnages frise le ridicule.
- Jouabilité5/20
Une fois de plus, le gameplay misérable de Prison Tycoon agit comme un puissant sédatif. Malgré l'ajout de quelques options inédites, les interactions sont limitées, les journées sont atrocement longues et l'aspect gestion est complètement déséquilibré.
- Durée de vie5/20
On peut désormais choisir entre trois types de prisons (hommes, femmes, militaires). Comme elles fonctionnent toutes de la même manière, ça nous fait une belle jambe. Difficile par ailleurs d'aller au bout de l'un des 14 scénarios proposés sans être rapidement écoeuré.
- Bande son4/20
Un seul thème, des voix et des bruitages au rabais, la bande-son ne risque pas de relever le niveau général de la réalisation.
- Scénario/
Le mauvais goût est moins présent que dans les précédents opus mais les gardiens ont toujours la matraque facile.
Mal fichu, moche, ennuyeux à mourir, Prison Tycoon 3 ne se démarque pratiquement en rien des épisodes précédents de cette série à la noix. Et le pire, voyez-vous, c'est qu'un Prison Tycoon 4 est d'ores et déjà prévu à l'heure où nous écrivons ces lignes... Au secours !