Véritable condensé d'action horrifique et de mauvais goût assumé, la série The House of the Dead revient sur Wii avec Overkill, un épisode original particulièrement jubilatoire. Dégainez vos Wiimotes, ça va swinguer à Bayou City !
Pour ceux qui ne connaissent pas le principe de The House of the Dead, rappelons qu'il s'agit d'un shooter hystérique à la première personne dans lequel les joueurs se déplacent selon des trajectoires prédéfinies. Contrairement à The House of the Dead 2 & 3 sortis sur Wii l'an passé cependant, Overkill n'est pas l'adaptation d'un titre arcade mais bien un jeu spécifiquement conçu pour la blanche console de Nintendo. Pour autant, ne vous attendez pas à ce que le ton si particulier de la série soit passé à la trappe, bien au contraire. Non seulement Overkill se pose en digne héritier des shooters à l'ancienne qui ont illuminé notre jeunesse mais il pousse également le gore, le kitsch et la vulgarité de la célèbre franchise à leur paroxysme. Torrents d'hémoglobine, abominations en tous genre, dialogues orduriers, il n'y a pas lieu de s'étonner que le soft soit déconseillé aux moins de 18 ans. Une classification extrêmement rare sur une Wii plus habituées à mettre en scène de gentils Pokémon que des cadavres mutilés...
Que l'on se rassure néanmoins, Overkill ne se prend jamais au sérieux. Grain d'image de mauvaise qualité, design démodé, bande-son kitsch, dès l'écran d'accueil on comprend d'emblée qu'on a bien plus affaire à une parodie de série B qu'à un titre résolument violent. Tout évoque ici les films d'horreur des années 60 ou les fameux magazines Pulp dont Tarantino s'est parfois inspiré. Les noms des sept chapitres du mode Histoire ("Papa's House of Pain", "Scream Train") en disent long également sur l'autodérision et l'humour noir que l'on va retrouver tout au long du jeu. Chronologiquement située avant le tout premier épisode de la série, l'aventure commence aux côtés du flic Isaac Washington et d'une nouvelle recrue appelée à devenir célèbre par la suite : l'agent spécial G. Qui est G ? D'où vient-il ? Que signifie son nom ? Autant de questions qui tiendront en haleine les fans et interpelleront les néophytes. Mais pour l'heure, il s'agit d'enquêter sur un certain Papa Caesar et sur l'épidémie de mutation qui a plongé Bayou City dans le chaos. Après une courte introduction ultra kitsch truffée de clichés et de répliques pleines d'humour (quoique très grossières), la caméra passe donc en vue subjective pour nous laisser explorer le manoir du savant fou. Et comme tout manoir qui se respecte, ce dernier est infesté de zomb... heu, pardon, de mutants.
Zombies ou mutants, on s'en fiche, la seule chose qui importe de toute façon, c'est de leur éclater la tête. Au sens propre, bien entendu. Pour ce faire, il n'y a pas 36 solutions, on vise avec la Wiimote et d'une pression sur B, on leur tire de gros pruneaux dans la cafetière. On peut aussi viser les bras pour les neutraliser ou dans les jambes afin de les condamner à ramper piteusement à nos pieds. La localisation des dommages est très bien gérée et les effets visuels sont absolument déments. Les têtes explosent, les membres éclatent, les victimes s'effondrent dans des mares de sang... C'est gore, grand-guignolesque et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça défoule sérieusement après une dure journée de travail à l'école ou au bureau. Quand on sait de plus que les munitions sont infinies (il suffit de secouer la Wiimote pour remplir son chargeur), on imagine aisément que la moindre partie tourne systématiquement à la boucherie, surtout en jouant à deux.
Scriptés, souvent ponctués de remarques drôles ou de jurons, les déplacements s'effectuent automatiquement pour nous laisser nous concentrer sur le tir. On notera que le framerate est parfois à la ramasse mais, point positif, il est désormais possible de tourner un peu la tête pour atteindre des ennemis cachés ou récupérer des objets situés en dehors de notre champ de vision. Très utiles, ces objets éparpillés un peu partout dans les niveaux, nous permettent de regagner de la vie, de gagner plus de points ou encore, et c'est nouveau, de ralentir la course du temps pour viser plus confortablement. Une fonction bien utile pour réaliser des headshots et enchaîner des combos qui font grimper le score. Au chapitre des nouveautés, on peut aussi noter que la Wiimote est mise à profit pour se débarrasser en dernier recours de certains adversaires un peu trop collants par exemple mais le nec plus ultra, c'est que le joueur a maintenant la possibilité de gérer son propre arsenal d'armes à feu.
Dans Overkill en effet, nos performances et notre score final déterminent la quantité d'argent que l'on reçoit en fin de mission. Avec ces revenus, on peut non seulement améliorer notre pistolet de base (chargeur, recul, dégâts, etc...) mais aussi et surtout se procurer de nouvelles armes telles qu'un fusil à pompe ou une mitrailleuse. Il suffit alors d'appuyer sur 1 ou 2 pendant une partie pour alterner entre les deux armes que l'on peut emporter avec soi. Certes, il est possible de terminer les sept niveaux avec notre seul magnum mais les armes alternatives sont tellement fun qu'on aurait tort de faire l'impasse dessus. En plus, il est toujours plaisant de refaire certains niveaux pour gagner plus d'argent, découvrir des objets cachés ou débloquer plus de bonus (artworks, musiques, etc). Cela permet en outre de rallonger la durée de vie plutôt limitée du mode Histoire. En effet, les sept niveaux se plient en quelques heures et les boss, bien que terrifiants, ne sont guère coriaces. Quand on joue à deux, ça va encore plus vite. Heureusement, on peut débloquer un mode Version Intégrale plus complet et plus difficile pour prolonger l'expérience. Les développeurs ont même poussé le zêle jusqu'à inclure un troisième mode de jeu caché ainsi que quelques mini-jeux (simplistes, certes...) pour être sûr que l'on ne se lasse pas. Que demander de plus ? Addictif et fun, The House of the Dead : Overkill est un formidable défouloir pour adultes et ados avertis. Un point c'est tout.
- Graphismes13/20
Le design kitsch et gore d'Overkill rappelle merveilleusement bien les vieux films d'horreur des années 60. L'effet de pellicule usée que l'on retrouve un peu partout est convaincant et les différents niveaux sont agréables à regarder. Néanmoins, le frame rate est souvent à la ramasse et on déplore parfois quelques bugs d'affichage.
- Jouabilité16/20
Le pointeur de la Wiimote est très précis et le gameplay typique de la série fonctionne une fois de plus à merveille. Bien que les déplacements soient toujours scriptés, on peut désormais tourner un peu la tête pour fouiller les décors ou gesticuler avec la manette quand un mutant nous saute dessus. Par ailleurs, il est possible de personnaliser son armement et d'emporter deux armes avec soi.
- Durée de vie13/20
Le mode histoire se finit rapidement, surtout à deux. Cela dit, il existe deux modes de jeu supplémentaires à débloquer ainsi que quelques mini-jeux pour passer le temps. Et de toute façon, on aimera rejouer à Overkill de temps en temps rien que pour se défouler.
- Bande son16/20
Les musiques funky ou rock collent parfaitement à l'ambiance de la série et elles sont tellement réussies qu'on prend plaisir à revenir les écouter dans la section Jukebox. Les voix des acteurs sont correctes, tout comme la qualité les bruitages.
- Scénario12/20
Kitsch et plein d'humour, le scénario revient sur les débuts du célèbre agent G et nous entraîne dans une enquête mouvementée sur les traces d'un horrible savant fou. Néanmoins, même en prenant tout au second degré, la vulgarité outrancière des dialogues est consternante.
Mélange très efficace d'horreur, d'humour noir et d'action, The House of the Dead : Overkill s'impose sans difficulté comme un excellent shooter old school. Que l'on soit fan de la série, maniaque de la gâchette ou simplement à la recherche d'un bon défouloir, on ne saurait passer à côté. Attention, cependant, la violence des images et des dialogues peuvent clairement heurter la sensibilité de certains joueurs.