Pour parvenir à ébranler les idées reçues, il faut savoir se montrer inventif et, surtout, proposer des solutions qui tiennent la route en assumant ses choix. Stormrise est un jeu de stratégie en temps réel plus particulièrement destiné aux consoles qui, d'après ce que nous avons pu en voir, réussit parfaitement tout cela...
Vous n'en avez peut-être pas tout à fait pris conscience mais c'est une véritable révolution qui s'opère actuellement au sein du monde du jeu vidéo. En effet, depuis quelques mois, des studios plus inventifs que leurs confrères malmènent avec bonheur l'idée reçue voulant qu'il soit impossible de développer à destination des consoles de salon des jeux de stratégie en temps réel qui n'aient rien à envier à leurs homologues sur PC. Ainsi, après Endwar et le prochain Halo Wars, c'est Stormrise qui viendra s'inscrire dans cette mouvance salvatrice. Précisons que ce titre édité par SEGA est développé par la branche australienne de Creative Assembly, à qui nous devons la série des Total War. Savoir s'il s'agit là d'un gage de qualité ou pas, nous laisserons au testeur de JeuxVideo.com la liberté de nous le dire. Une chose est sûre : Creative Assembly bénéficie d'une expérience indéniable en matière de jeu de stratégie. C'est sans doute ce savoir qui leur a permis de proposer une solution où les joysticks, ceux présents sur une manette console, rivalisent de précision avec une souris de PC.
L'idée est toute simple mais redoutablement efficace. Déjà, contrairement à ce qui se fait sur PC, ce ne sera pas le terrain dans son ensemble qui sera pris en compte mais une seule unité à la fois, servant de référence au point de vue que nous aurons sur l'ensemble de nos forces. A partir de là, tout passera par un cône de vision ayant pour point d'origine l'unité sélectionnée. Avec le joystick droit, on pourra le faire tourner dans toutes les directions. Quand il passera sur les autres pelotons présents sur le champ de bataille, l'icône représentant chacun d'entre eux grossira légèrement à tour de rôle et il suffira de relâcher le joystick pour que la caméra se déplace vers l'unité sélectionnée. Ce système de déplacement sera également géré de manière intelligente. Ainsi, on pourra se déplacer d'une unité à l'autre très simplement en donnant au joystick un petit coup dans la direction où se trouvent les soldats qu'on veut rejoindre. De son côté, le joystick gauche servira à la fois à gérer l'angle de la caméra et le déplacement de l'unité sélectionnée, ainsi que leur positionnement au point d'arrivée. Mais tout cela sera fait de manière parfaitement digeste, pour ne pas dire instinctive.
Ce système qui fera la personnalité de Stormrise servira un scénario se déroulant sur une Terre dévastée où s'affronteront deux factions : les Sai et l'Echelon. Le premier groupe rassemble des unités ayant subi bon nombre de mutations génétiques. Si vous êtes fan des crabes géants ou d'unités volantes aux allures de dragon, c'est avec ce camp-là que vous voudrez jouer. L'armement de l'Echelon est plus conventionnel, si on peut dire que le rayon laser soit conventionnel... Stormrise est quand même de la science-fiction. En tout cas, les deux factions partageront le même système de développement basé sur un portail de téléportation des unités qui servira de base principale. A cela s'ajoutera la gestion de points d'énergie disséminés sur la carte. Après s'être emparé d'un de ces points d'énergie, on y construira une sorte de totem très modulable qui pourra s'adapter aux besoins du moment et à la tactique. Il sera possible d'y greffer en vrac une mitrailleuse, un bouclier protégeant les unités positionnées alentour, un système de raffinement de l'énergie ou encore un portail de téléportation permettant d'amener instantanément des unités fraîches pour le défendre.
Deux points du jeu sont essentiels pour en comprendre le principe. Tout d'abord les points d'énergie fonctionnent comme une chaîne. Imaginons que vous êtes maître de six de ces points disposés à la suite sur la carte : le A, le B, le C et le D. L'ennemi pourra tenter de vous les reprendre dans l'ordre logique, donc en commençant par le D. Mais, si vous avez réussi grâce à vos victoires successives à monter une armée impressionnante que vous poussez toujours vers l'avant afin de défendre vos avant-postes, n'allez pas croire que la victoire vous soit acquise. En effet, si votre adversaire fait preuve d'un peu d'astuce et parvient à s'emparer du point B, la chaîne qui alimente A sera brisée et vos ressources feront le plongeon car, une fois déconnectés, C et D ne vous serviront plus à rien. En choisissant ce modèle, les développeurs ont voulu éviter que l'un ou l'autre des deux camps prenne le dessus de manière trop rapide et que la lutte reste disputée le plus longtemps possible. Cela nous amène tout naturellement à évoquer la "verticalité" de Stormrise. Les cartes proposeront plusieurs niveaux : le sol, les souterrains et les toits. Une petite unité qui trouvera un chemin dérobé pour parvenir jusqu'aux installations de son adversaire aura donc autant de chance de faire pencher la balance en la faveur de son camp que le gros bataillon de blindés qui agira de manière moins discrète mais plus rapide. De plus, il sera possible de positionner certaines unités au sommet des bâtiments pour leur offrir un avantage stratégique certain. Une escouade de snipers planquée dans les derniers étages d'une tour ou un groupe de grenadiers réfugié dans l'ouverture d'un bâtiment en ruine sera capable de retenir, ou d'anéantir, tous les inconscients qui passeront à sa portée sans craindre que les tirs ennemis ne l'atteigne. Même les endroits normalement hors d'atteinte pourront être utilisés puisque certaines unités ressemblant à des mechs disposeront d'un jet-pack capable de les propulser en hauteur quelques instants.
Stormrise s'annonce donc comme très complet et particulièrement simple d'utilisation sur consoles. Et si nous avons plus particulièrement évoqué dans leurs grandes lignes les versions PS3 et Xbox 360, nous avons également pu jeter un petit coup d'oeil à la version PC qui en sera la retranscription à l'identique. Seule différence notable : le graphisme qui était beaucoup plus fin sur l'ordinateur portable où la présentation a eu lieu. Gageons également que ce ne sera pas le seul intérêt de ce portage sur PC. On retrouvera en effet la simplicité de l'interface et la rapidité de la sélection, la seule différence étant que, par défaut, la gestion du cône de vision se fera par les mouvements de la souris et non pas par les mouvements d'un joystick monté sur une manette. Maintenant, rappelons que ce genre de périphérique est parfaitement compatible avec le PC...