S'il lui a fallu une année complète pour être porté sur PC, Burnout Paradise ne débarque pas les mains vides. Nanti de toute une flopée de mises à jour et d'un contenu additionnel inclus par défaut, il s'offre aux PCistes sous sa forme la plus achevée pour moins de 50 euros.
Burnout Paradise : The Ultimate Box est donc une version améliorée et complétée du titre d'origine. Elle comprend tout d'abord, en plus du contenu de base, l'update Cagney, le pack de motos et le Paradise Party, un mode multijoueur hors ligne. En sus, elle profite d'une somme de corrections et d'optimisations tels qu'un navigateur de sites et une boutique intégrés ou le rééquilibrage du mode Road Rage. Autant de raisons pour les joueurs PC de ne pas être frustrés d'avoir patienté douze mois avant de pouvoir mettre la pagaille dans Paradise City. Notez donc qu'avec l'update Cagney, vous pourrez profiter de trois modes de jeu en ligne (Séquence cascade, Traque et Road Rage) de 70 challenges inédits, de deux voitures que sont la Hunter Olympus et la Nakamura Rai-jin Turbo RWD, de deux créations de fans ainsi que du système de classement repensé pour plus de transparence. Le pack de deux-roues quant à lui se compose de deux motos, la Nakamura FV1100, de 70 défis freeburn pour ces deux demoiselles, d'un cycle jour/nuit ainsi que d'une météo dynamique.
Mais le gros plus de l'Ultimate Box, c'est le Paradise Party, un mode qui permet à huit joueurs de s'affronter à tour de rôle sur des mini-épreuves hors ligne. Un effort des développeurs qui vient combler une partie de la déception qui était la nôtre à l'origine, lorsque Burnout Paradise était sorti sur consoles sans mode multi Offline. Une partie seulement car il faut avouer que ce Paradise Party nous laisse un peu sur notre faim en termes de multi et de parties entre amis, et ce, pour deux principales raisons. La première est que, comme indiqué plus haut, on ne parle ici que de multi avec une seule manette. Ne comptez donc pas faire de courses à plusieurs sur une même machine, ce n'est toujours pas d'actualité. En réalité, ce mode n'est qu'un enchaînement de courts défis (de un à huit selon le choix des participants) répartis en trois catégories : cascade, aptitude et vitesse. La seconde est que les défis proposés n'ont guère de pétillant et qu'on les aurait aimés un brin plus originaux. Il s'agit par exemple de réussir à effectuer une vrille à plat sur un saut, de déraper sur le plus de distance possible en 20 secondes ou encore de réussir à circuler le plus longtemps à contresens. Reste que la possibilité de choisir la catégorie de chaque épreuve est sympa, à l'instar du comptage des points qui offre la dose de suspense nécessaire pour donner de l'intérêt à une partie.
Pour le reste, notez que l'on profite de nombreuses mises à jour moins impactantes sur le contenu du jeu mais tout aussi utiles, en particulier la toute dernière, dont bénéficient également les versions PS3 et Xbox 360. On pense notamment à la possibilité d'accéder à tout moment à un navigateur qui permet de se tenir au courant des dernières infos de la communauté Burnout (uniquement sur PC et PS3) mais aussi et surtout d'une boutique intégrée où les joueurs PC pourront prochainement se procurer de nouveaux packs. Plus proche du jeu cette fois, l'interface permet désormais de comparer plus facilement deux véhicules et de les rechercher par catégorie (voitures, motos, voitures de légende,...). Pour le reste, Criterion a ajusté la conduite, la rendant plus accessible et moins bourrine aux néophytes, tout en pensant à rééquilibrer la difficulté des différentes épreuves. Du côté des détails, sachez que le chrono de cascades s'égraine plus lentement pour permettre aux novices de réaliser plus de figures, que les panneaux, les Smash et les Super Sauts seront désormais plus visibles grâce à un système de couleur (rouge, jaune et bleu) ou encore qu'une fonction restart a été ajoutée à chaque objectif. Enfin, les tonneaux ne nécessitent plus une maîtrise parfaite pour être réalisés, ce qui permettra là encore, aux newbies d'appréhender la cascade sans trop de souci.
Difficile de ne pas faire le parallèle entre Burnout et Need For Speed tant Paradise réutilise avec plus ou moins de succès des éléments clés de l'autre franchise d'Electronic Arts. Dans ce nouvel opus, le joueur se voit propulsé dans une ville assez vaste qui abrite une mine d'épreuves en tout genre. Paradise City n'est pourtant pas si différent que cela des environnements déjà parcourus dans Revenge et Dominator notamment, et ne se prive même pas pour repomper un peu de Need For Speed Most Wanted. Si le discours résolument novateur des développeurs laissait penser que ce Burnout profiterait du passage aux consoles nouvelle génération (dont est directement portée cette version PC) pour prendre quelques risques à ce niveau, la réalité est tout autre. Mais ce déjà-vu visuel, sublimé par un moteur déjà parfaitement bien dans ses baskets, n'est pas forcément pour déplaire aux fidèles de la série, peu enclins à des changements brutaux. Et quand la puissance technique suit, par l'intermédiaire d'une vitesse d'animation assez bluffante et d'une modélisation des dégâts extrêmement poussée, on ne peut que s'incliner et profiter du paysage. Entre deux crashs.
Un paysage à la fois urbain et rural avec un côté Est de la ville quadrillé par une multitude de grandes avenues se croisant et une partie Ouest plus verte, faite de routes torturées et interminables. C'est dans cet univers que le joueur va devoir, à l'aide d'une voix-off féminine très Needforspeedesque, provoquer ses adversaires en s'arrêtant à des feux tricolores. Un paquet d'épreuves l'attendent à ces carrefours. Un maximum d'entre elles devra être remporté afin de faire évoluer un permis qui va successivement connaître plusieurs licences symbolisant le niveau atteint. La véritable nouveauté de ce Burnout est donc l'ouverture à des courses "GPS" dans lesquelles aucun tracé figé ne sera imposé aux pilotes. C'est à eux et à eux seuls de choisir l'itinéraire à emprunter pour aller d'un point A à un point B le plus rapidement possible. Cela va de paire avec la disparition de rails latéraux invisibles. Gros point noir en revanche à ce choix de reprendre le concept de Need For Speed, le jeu n'inclut aucun GPS. Une donnée logique en course (en dépit de la présence de quelques indications sur la direction à suivre) mais radicalement désorientant en mode exploration. Une Mini-Map est bien au rendez-vous mais ne couvre qu'une partie restreinte de la carte et les allers-retours entre le jeu et l'écran de pause se feront nombreux et obligatoires pour vérifier l'efficacité de l'itinéraire emprunté. Tout le monde n'aura pas la patience de rouler de longues minutes entre chaque course, en sachant qu'une simple touchette à grande vitesse avec un véhicule tiers pourra suffire à vous envoyer dans le décor.
La liste des épreuves de ce Burnout Paradise est sans surprise et ne marque pas d'évolution majeure au sein de la série qui avait l'habitude de franchir un cap à chaque épisode. Sur la carte, la couleur des icônes permet au joueur d'identifier rapidement la nature de la course : Course Classique, Road Rage (succession de takedowns), Traque (le joueur est suivi et agressé par des véhicules concurrents et doit arriver en un seul morceau à destination), Séquence Cascade (l'objectif étant d'enchaîner sauts, dérapages, boost, destructions de panneaux... Dans une limite de temps), Parcours Burning (points de passage à passer avec un véhicule imposé). En parallèle, des Défis Chrono et Crash attendent le joueur à chaque rue. Les crashs manuels bénéficient désormais de la fonction "Showtime" qui remplace plus ou moins le système de CrashBreaker. S'il n'y a plus aucun moyen de faire exploser son véhicule au milieu d'un trafic accidenté, il est possible de le diriger, comme c'était déjà le cas auparavant, mais cette fois, en donnant autant d'impulsions que nécessaire à la carcasse de la voiture. Tant que le joueur parvient à toucher suffisamment de véhicules de la circulation, il pourra continuer son crash et faire ainsi monter la note des dégâts infligés par le carnage. Un principe qui, avouons-le, possède un côté un peu tordu et n'a pas le charme d'un crash provoqué par une trajectoire calculée ou une explosion de Crashbreaker déclenchée à l'instant le plus opportun.
Mais Paradise City, c'est aussi un ensemble de services, les Drive-In. Par exemple, en course ou en phase d'exploration, le joueur pourra remplir la jauge de boost de sa voiture en passant dans une station-service ou réparer sa carrosserie en empruntant une voie de garage, sans même avoir besoin de s'arrêter. Des ateliers de peinture permettent également de changer la couleur de sa caisse. Enfin, les voitures débloquées au fil du jeu doivent être récupérées à la casse. Pourquoi à la casse, et pas dans une belle concession remplie de modèles brillants de propreté ? Parce que dans Burnout Paradise, l'état "normal" d'une voiture est celui de décomposition, fait de rayures et de tôles froissées. Justement, pour débloquer l'accès à ces bolides, le joueur devra non seulement remporter un certain nombre de courses mais ensuite, faire un takedown sur la voiture en question après l'avoir localisée dans Paradise. Autrement dit, mieux vaut ne pas laisser filer l'occasion une fois le bolide sous votre nez. Mais le niveau de difficulté assez faible du jeu permet d'éviter les désillusions et aucun sentiment de frustration n'émane des courses ou des duels. Une fois acquise, la voiture est donc stockée parmi une liste qui s'étendra jusqu'à 75 modèles avançant des types de boost particuliers et des caractéristiques distinctes au niveau de la vitesse, du boost justement, et de la puissance.
Le gameplay du titre développé par Criterion est très proche de celui de Dominator. En réalité, si ce n'est la présence d'un frein à main utile pour changer brusquement de direction et le fameux Showtime, on retrouve les mêmes sensations et la simplicité d'accès chère à tous les Burnout. Le principe de takedowns n'a pas changé et se veut même simplifié tant il suffit d'une petite poussette pour envoyer un concurrent valser contre un mur. Notons en revanche que les collisions avec la circulation pardonnent de moins en moins et ce, quel que soit la gabarit de la voiture. Le côté pilotage n'est donc pas pour autant délaissé. Et savoir piloter, il vous le faudra si vous souhaitez aller étaler vos talents sur le jeu en ligne pour goûter au multijoueur afin de participer à des Freeburn en ligne ou à tout un tas de courses classées ou non ainsi qu'à une palanquée de défis (300 au total). Jusqu'à 8 joueurs peuvent s'affronter en multi pour pousser le plaisir un peu plus loin. Et heureusement car les 120 épreuves solos se font finalement assez rapidement et souffrent d'une certaine répétitivité. Un défaut commun à tous les Burnout que les plus assidus sauront ignorer en tentant de débloquer tout ce qui peut l'être. Et la liste est particulièrement longue.
Testé avec une manette Xbox 360.
- Graphismes16/20
S'il a parfois tendance à se rapprocher d'un Need For Speed, Burnout reste visuellement un titre pourvu d'une vraie identité graphique. En plus de cela, son animation fait merveille, et ce, même à grande vitesse, et les replays sont un petit bonheur pour les yeux, en dépit de quelques soucis de collisions.
- Jouabilité17/20
L'ouverture à des courses moins linéaires n'a pas vraiment influé sur le gameplay de Burnout. Toujours très simple et parfaitement jouable, il demeure un exemple pour tous les jeux de courses arcades. On regrettera simplement la relative simplicité des courses et le côté de plus en plus automatisé des takedowns.
- Durée de vie16/20
Evidemment, la longévité de cette version est supérieure à celles de base que l'on trouvait il y a un an sur PS3 et Xbox 360. Gonflée par plusieurs mises à jour correctrices, par la présence de packs de véhicules et modes de jeu divers et variés, l'Ultimate Box offre un contenu solide. Dommage que le multijoueur hors ligne soit encore très loin de l'exhaustivité proposée en ligne.
- Bande son16/20
Les musiques rock font parfaitement corps avec l'action, comme d'habitude.
- Scénario/
The Ultimate Box est un bon moyen pour les PCistes amoureux de l'univers Burnout de rattraper tout le retard qu'ils ont accumulé sur les consoleux. Profitant d'une version massivement mise à jour et dotée d'un contenu des plus complets, ils pourront à leur tour s'éclater dans Paradise City et découvrir pour la première fois le concept de ville ouverte dans un Burnout. De plus, la bête est parfaitement optimisée, ce qui confirme que les douze mois de développement supplémentaires n'ont pas été imposés aux joueurs pour rien. Toujours est-il que l'on est en droit de se demander pourquoi ces derniers doivent s'acquitter de la somme de 50 euros pendant qu'un joueur PS3 ou Xbox 360 peut lui aussi profiter de l'Ultimate Box, mais pour 15 euros de moins.