Après avoir volé la vedette aux Sims dans Animaux & Cie et Mes Petits Compagnons sur DS, nos amies les bêtes bénéficient aujourd'hui d'une franchise bien à elles. Pour le meilleur ou pour le pire ?
Loin des affres de la guerre et de la violence de certaines productions actuelles, SimAnimals invite le joueur à aménager des paysages naturels en 2D à l'aide de ses petites mains et de quelques pouvoirs météorologiques pour y installer et y faire vivre différentes espèces d'animaux. Chaque aire de jeu propose une série d'objectifs à atteindre et dispose d'une jauge de bonheur qui se remplit en fonction des vibrations émises par la faune et la flore locales. Plus l'écosystème est harmonieux et plus les vibrations sont positives. Au fur et à mesure du remplissage de la jauge de bonheur, le joueur obtient le pouvoir de déclencher le vent puis la foudre. A terme, une nouvelle zone, comportant de nouveaux défis devient finalement accessible. Cependant, bien qu'elles soient séparées, les différentes zones ne sont pas étanches et il est possible de transférer des animaux ou des plantes de l'une à l'autre.
La première chose à faire dans SimAnimals est de s'occuper du paysage. En effet, les animaux ont besoin d'un cadre de vie propre et d'une nourriture adaptée pour s'installer durablement. Après avoir nettoyé à grande eau les éventuels déchets qui polluent l'environnement, on retrousse donc ses manches pour s'occuper de la végétation. Inutile de courir chez le pépiniériste, chaque aire de jeu dispose d'un set de plantes prédéfinies qui croissent et meurent au fil du temps. Il suffit de les secouer avec le stylet ou de souffler dans le micro pour obtenir des graines que l'on peut ensuite planter directement ou exporter dans d'autres zones. Il existe pas mal de variétés susceptibles de produire des denrées alimentaires ou du bois et certaines d'entre elles octroient même des bonus spéciaux. Malheureusement, la corvée d'arrosage s'avère vraiment très contraignante. Le moindre coquelicot a besoin d'eau plusieurs fois par jour et on passe un temps fou à créer des nuages de pluie. De même, le nettoyage des arbres morts à coups d'éclairs conduit le plus souvent à des incendies qui nous obligent à courir à la rivière.
Pour peu que notre aire de jeu soit suffisamment soignée, divers représentants de la faune locale ne tarderont pas à nous rendre visite. Lapins, canards, hérissons mais aussi cerfs ou ours, il y a environ une vingtaine espèces à découvrir et à élever dans SimAnimals sur DS. Généralement, le premier contact avec un nouvel animal consiste à disposer des légumes ou des fruits autour de lui en attendant que sa jauge de satisfaction monte. Puis, on commence à le nourrir à la main, on joue avec lui, et à force de patience et de dévouement, on finit par s'attirer définitivement sa sympathie. A partir de là, il passera le plus clair de son temps à gambader et à s'ébattre sous nos yeux avec les autres résidents présents dans le décor. Il peut aussi accomplir certains objectifs tels que faire un nid avec des brindilles ou se trouver un partenaire. Attention cependant à bien prendre le temps de cerner le comportement et les habitudes alimentaires de chaque espèce en consultant leurs profils. Certaines d'entre elles sont en effet carnivores et il vaut mieux éviter d'élever dans la même zone les chasseurs et leurs proies si on ne veut pas assister à un massacre.
Si ces mécanismes de jeu fonctionnent plutôt bien malgré des soucis d'ergonomie récurrents, ils ne sont pas sans évoquer ceux que l'on avait découverts dans un autre soft écolo sorti sur DS en 2008. Nous parlons bien entendu de l'excellent Viva Piñata : Pocket Paradise dans lequel on devait cultiver un jardin pour attirer des animaux qu'il fallait ensuite essayer de retenir en remplissant certains objectifs. Certes, les Piñatas n'étaient que des marionnettes en carton remplies de bonbon mais elles se comportaient exactement comme des êtres vivants. Manifestement, l'équipe de développement d'Electronic Arts devait en être fan puisque de l'idée de départ à l'influence de la végétation en passant par les objectifs, l'ombre de Viva Piñata plane à tous les étages dans SimAnimals. Un comble pour un jeu censé s'inspirer d'une autre série bien plus ancienne et plus connue, à savoir celle des Sims. Et le pire, c'est que SimAnimals n'arrive finalement pas à la cheville de son illustre modèle.
Au niveau des contrôles par exemple, on se rendra bien vite compte que le stylet répond mal et qu'il manque singulièrement de précision pour saisir les petits objets disséminés dans le décor. Il faut frotter les arbres et autres buissons durant plusieurs secondes pour en faire tomber les fruits et on n'est jamais à l'abri de déranger un animal qui passe. Par ailleurs, le sac à doc n'est pas pratique pour deux sous et le menu de pause est étonnamment dépouillé. En ce qui concerne les graphismes, les décors sont vides, on ne peut pas zoomer ou dézoomer et l'écran devient vite trop sombre la nuit. Mais en fin de compte, c'est au niveau de son contenu que SimAnimals déçoit le plus. 17 espèces animales (contre 60 dans Viva Piñata), c'est décidément trop peu, surtout quand on réalise à quel point les interactions avec nos petits protégés sont limitées. En vérité, la lassitude gagne assez vite et ce ne sont pas les quelques médailles à collectionner qui parviendront à relancer l'intérêt du soft. Difficile donc de ne pas être déçu par cette simulation animalière dérivée d'une licence aussi prestigieuse que les Sims.
- Graphismes12/20
Les animaux sont plutôt mignons et les paysages en 2D sont colorés. Néanmoins, la mauvaise visibilité des petits objets pose souvent problème.
- Jouabilité11/20
Les mécanismes de jeu, plus ou moins recopiés sur Viva Piñatas fonctionnent assez bien mais ils peinent à surprendre et s'avèrent lassants à la longue. Les contrôles sont mal pensés et le manque de précision du stylet n'arrange rien. On aurait aimé disposer de fiches plus complètes sur la faune et la flore et surtout d'un inventaire plus pratique.
- Durée de vie9/20
On s'étonne de ne retrouver que 17 espèces d'animaux dans SimAnimals quand Viva Piñata en propose près de 60. Il ne faut guère plus de quelques heures pour faire le tour du soft et une fois qu'on a tout vu, on n'a pas envie de recommencer une partie.
- Bande son6/20
Les musiques sont tout simplement ridicules et les bruitages sont indignes d'une simulation animalière.
- Scénario/
Bien qu'il y ait de nombreux objectifs à accomplir, le jeu ne bénéficie pas d'un scénario à proprement parler.
Décevant sur Wii, SimAnimals a encore plus de mal à convaincre sur DS en raison de sa jouabilité mal pensée et de son manque de contenu. Les amoureux de la nature se rabattront sans la moindre hésitation sur son concurrent direct : Viva Piñata : Pocket Paradise.