Emma est à l'adolescence ce que Léa est à l'enfance : un exemple. Ou presque. Disons plutôt une jeune femme à laquelle sont censées s'identifier certaines joueuses. Hyperactive, celle-ci sait aussi bien s'occuper d'animaux que d'un service d'urgences. A mi-chemin entre Trauma Center-like et jeu ludo-éducatif, Infirmière de choc va tenter de se faire une place au soleil dans un marché ultra prisé.
Dans Emma : Infirmière de choc, vous devez faire vos preuves dans un service d'urgences pour valider votre diplôme d'infirmière. Le Directeur du service en question n'est autre que votre oncle, ce qui expliquera sans doute sa relative souplesse dans sa manière de vous noter, de A à D, en fonction de votre efficacité. Décomposé en quatre chapitres dont on voit le bout en 30 à 90 minutes en fonction de l'âge de la joueuse, le titre développé par Tivola est une mécanique bien huilée. Trois consultations, un examen sur croquis et un QCM suffisent pour voir le bout d'un chapitre. Les opérations sont diverses et variées et s'effectuent entièrement au stylet, avec parfois l'aide du micro. Il s'agit d'intervenir sur des patients de tout âge avec qui l'on converse rapidement dans des dialogues sur fond 2D. D'ailleurs, on tente encore de saisir l'intérêt de pouvoir sélectionner des réponses personnalisées dans la mesure où cela n'influe apparemment aucunement sur le déroulement des opérations.
Concrètement, sur cette douzaine d'opérations, il vous sera demandé d'intervenir sur des cas plus ou moins graves, et sur des patients plus ou moins récurrents, comme ce bon vieux Jean, incapable de tenir en place et habitué du service, ou celui qui prétend être le meilleur joueur de foot du monde et qui enchaîne les blessures... Emma sait faire des radios, enlever des échardes, bander et plâtrer des patients, étudier les microbes au microscope, désinfecter des plaies, soigner des entorses, faire des points de suture, appliquer des pommades, enlever du venin, prendre la tension, pratiquer des massages cardiaques, etc. Si tout ça paraît bien technique, le fait d'être constamment assisté pendant l'intervention enlève tout challenge, la joueuse devant juste se contenter de suivre les indications à l'écran. En résumé, il est impossible de se tromper. Il aurait été souhaitable, en raison de la durée de vie risible du soft, qu'un niveau de difficulté supplémentaire soit proposé ou mieux encore, des opérations plus longues et plus complexes où l'utilisatrice soit livrée à elle-même. Au final, le plus compliqué n'est autre que l'examen théorique de fin de chapitre, celui où il faut être capable de situer os, muscles et organes sur différents schémas. Les moins à l'aise avec la composition du corps humain pourront cependant consulter les bonnes réponses dans le menu titre du jeu, ce qui n'est évidemment pas possible en plein examen. Une manière comme une autre de coller au système scolaire qui consiste à apprendre avant de réciter. Idem pour le QCM qui suivra cet examen. En somme, cette partie du jeu est sans doute la plus réussie puisqu'elle permet véritablement d'apprendre en s'amusant, ce qui, contrairement aux idées reçues, est une rareté, même sur le marché du joueur occasionnel.
- Graphismes9/20
Si les patients ont un certain charisme, l'univers graphique est assez basique, notamment pendant les opérations. En effet, d'un patient à l'autre, difficile de se rendre compte des différences de gabarits puisque l'on intervient sur un modèle standard.
- Jouabilité10/20
Les opérations sont d'une simplicité enfantine, d'autant que le joueur est assisté dans chacun de ses gestes. Si le stylet est ultra efficace durant les consultations, il l'est beaucoup moins lorsqu'il faut pointer un organe sur le schéma d'un corps humain.
- Durée de vie5/20
Comptez entre 30 et 90 minutes pour voir le bout des quatre chapitres du jeu, ce qui est fichtrement court. De plus, réussies une première fois, les opérations ne présentent aucun intérêt à être rejouées.
- Bande son5/20
Du début à la fin du jeu, le joueur doit se contenter d'une seule et même musique dont la séquence ne dépasse pas quelques secondes. De quoi rendre fou.
- Scénario/
Emma : Infirmière de choc est trop court et trop simple, même à 30 euros. Pourtant, sa partie ludo-éducative est plutôt réussie malgré des imprécisions constatées stylet en main. Malheureusement, le reste du jeu est bâclé, dénué de tout challenge et rien mais alors rien ne permet de se sentir proche d'Emma, infirmière quelconque pour le coup.