Créé par d'anciens développeurs de Painkiller, Necrovision est un FPS à l'ancienne. Rapide, bourrin, le titre de The Farm 51 ne s'encombre pas de fonctionnalités superflues et va droit à l'essentiel : l'action. Il serait néanmoins réducteur de considérer Necrovision comme un défouloir basique, car il propose quelques subtilités dans l'art de mettre à mort les nombreux ennemis, qui en font un shooter plus intelligent qu'il n'y paraît.
1916. La guerre fait rage dans les tranchées entre Allemands et Alliés. Mais un autre conflit se joue plus profondément, opposant deux puissances maléfiques : les vampires, avec une armée de zombies à leur solde ; et les démons tout droit sortis de l'enfer. Ca commence à faire beaucoup, le pauvre Simon Bukner n'en avait pas tant demandé en quittant son Texas natal pour venir combattre en Europe. Il représente désormais le dernier espoir de l'humanité. Vous l'aurez compris, le scénario de Necrovision ne vole pas bien haut. C'est surtout un prétexte pour dézinguer des hordes de méchants tous plus monstrueux les uns que les autres : soldats zombies, fantômes, créatures démoniaques... Un bestiaire varié assez réussi, même s'il faudra davantage compter sur le nombre d'ennemis que sur leur intelligence pour se sentir menacé, comme souvent dans le genre.
Pour se débarrasser de ces multiples menaces, Simon Bukner dispose d'un arsenal fourni. On trouve bien sûr les armes disons conventionnelles utilisées pendant cette période historique : fusil Gewehr 98, pistolet Luger, etc. Elles sont accompagnées de quelques armes de corps-à-corps, comme la baïonnette par exemple. Parfaitement ambidextre, notre héros peut tout à fait flinguer de la main droite pendant qu'il distribue des coups de pelle de la main gauche. Cette fonction revêt d'ailleurs une importance particulière dans Necrovision, car les combats reposent en grande partie sur un bon enchaînement de tirs classiques et d'attaques de mêlée (coups de pied, de crosse...). Cela crée des combos, qui vont alors remplir la jauge d'adrénaline en plus de donner lieu à quelques effets gore. En cas de besoin, l'adrénaline peut être utilisée pour ralentir le temps durant quelques secondes. Un pouvoir qui se déclenche également quand votre santé est faible, vous donnant ainsi une petite chance supplémentaire de survivre.
Ce système, baptisé "gun-jitsu" par les développeurs, confère à Necrovision une grande nervosité. Ici, il n'est pas question d'aligner les ennemis à distance en restant planqué derrière une caisse. Ca peut fonctionner dans les premiers niveaux contre un groupe de soldats allemands bien vivants, guère plus. Mais pour s'en sortir et surmonter la difficulté -parfois corsée- du jeu, il faut exploiter au maximum les combos en allant défier les hordes d'ennemis au corps-à-corps. Si vous les enchaînez rapidement, en plus de faire monter l'adrénaline, les combos augmenteront aussi votre niveau de furie. Ca octroie divers avantages, allant de dégâts accrus à la décharge d'une onde de choc. Pour accéder à ces niveaux de furie, il faut toutefois les avoir préalablement débloqués en trouvant les artefacts vampires disséminés dans les niveaux. Il faut donc explorer un peu, mais attention, n'allez pas croire que Necrovision est un FPS ouvert pour autant. Les environnements sont plutôt cloisonnés, du moins les deux inclus dans cette version preview (sur un total de douze annoncés, représentant chacun une heure de jeu environ).
La technologie vampire se fait d'ailleurs plus présente au fil de la progression. Il n'y a pas que les artefacts, on trouve également diverses armes issues de cette faction dans la seconde moitié du jeu. La plus puissante est certainement la Shadow Hand, sorte de gant métallique capable de déchiqueter les ennemis, mais aussi de déclencher des sorts (boule de feu par exemple) en puisant dans la jauge d'adrénaline, encore elle, décidément bien pratique. La Shadow Hand permet même de ressusciter des cadavres pour les faire combattre à vos côtés ! Avec tous ces ingrédients, les affrontements de Necrovision sont souvent jouissifs. Le côté bourrin n'empêche pas le titre d'exiger un minimum d'adresse, puisqu'il faut souvent placer un headshot pour conclure les combos. La bonne vieille balle dans le citron est de toutes manières nécessaire si vous ne voulez pas voir les zombies se relever sans cesse. Reste à voir si ça ne sera pas un peu trop répétitif sur la longueur, mais les développeurs semblent avoir quelques idées pour casser la routine. Dans un des niveaux qu'il nous a été donné de jouer, Simon contrôle une sorte de boîte de conserve géante dans une phase à la troisième personne. Et d'après le manuel, il sera même possible de chevaucher (ou d'incarner ?) un dragon... Enfin, sachez que si Necrovision est forcément un peu daté techniquement (Painkiller engine oblige), il parvient cependant à offrir quelques jolis décors apocalyptiques. Bref, le jeu est plein de promesses. Il faut maintenant attendre début 2009 pour les voir se concrétiser.