Contrairement aux idées reçues, il n'est pas toujours aisé de donner une seconde vie à un titre depuis longtemps jeté aux oubliettes, bien malgré lui. Simple réédition ou refonte totale, le choix est cornélien, tant en termes de respect du jeu tel qu'il était jadis qu'au niveau des investissements concédés pour remettre au goût du jour un soft qui ne plaira pas à tout le monde. Ces hésitations, Konami les a rapidement balayées. GTI Club+ est un clone de son aîné, simplement redessiné en façade, histoire de coller avec la période actuelle, et auquel on a implanté un multijoueur en ligne ultra classique. A quelques détails près, les nostalgiques des courses effrénées en Golf ou en Austin Mini vont retrouver les sensations d'antan, sur fond de Côte d'Azur regarnie. Au final, la bête ne pèse guère plus de 300 Mo et ne présente qu'une durée de vie théorique à peine supérieure à une petite heure. A 13€ le téléchargement, à moins d'être un joueur suffisamment déçu du parc actuel de jeux du genre, il faudra donc être un ancien accro pour se laisser charmer une seconde fois.

GTI Club+ permet de conduire des pots de yaourt ne dépassant pas une tonne et tout juste capables de faire des pointes à 180, le tout sur un unique environnement inspiré de Monaco. Dis comme ça, l'expérience ne fait pas plus envie que cela. Pourtant, le concept est original et des courses à checkpoints comme celles-ci ne manquent pas de personnalité. Imaginez-vous dévaler une descente à pic au volant d'une R5 vert pomme skinée façon taxi et marquée d'un A sur le pare-brise arrière, les suspensions souffrant alors du moindre coup de volant ! Face à une IA agressive, acharnée et pour laquelle les trois versions du tracé n'ont plus aucun secret, le challenge est largement au rendez-vous. Se mêle alors à la bagarre un trafic pour le moins actif, n'hésitant pas à vous couper la route et à ignorer votre présence, tel des balises mobiles, le pire étant de ne pouvoir éviter la collision avec un train éclair sur le passage à niveaux. Ceci combiné à des routes étriquées et à une multitude de raccourcis que l'on découvre au fil des tours, vous obtenez de l'arcade pure et dure qui se transforme progressivement en contre-la-montre collectif. En effet, avec trois circuits en solo, la même chose en multi, plus un battle, GTI Club+ propose un contenu quantitativement médiocre. Il tient alors son intérêt d'une rejouabilité visant à faire grimper votre nom au sommet des classements des meilleurs temps sur chaque tracé.

Car si le charme opère la première heure, il s'estompe rapidement. Les développeurs de Sumo Digital n'ont pas forcé leur talent et encore moins leur imagination pour donner à GTI Club+ la profondeur qu'il méritait. Tout juste notera-t-on la possibilité de customiser sa vieille chignole en la tapissant de stickers grâce à un éditeur qui prévoit également de pouvoir changer sa couleur, le bruit du klaxon ou encore la plaque d'immatriculation. Enfin, ceux qui possède le Playstation Eye pourront capturer quatre émotions différentes (la satisfaction, la moquerie, la tristesse et la colère) pour afficher leur petit minois et voir celui de vos concurrents lors des courses en ligne. C'est malheureusement tout ce qu'on peut retenir de ce titre, en dehors du fait qu'il propose également de se promener librement dans les rues de la ville pour y dénicher et tester un maximum d'itinéraires, afin de mettre toutes les chances de son côté en course. Car s'il est dépourvu de tracés supplémentaires, GTI Club+ ne se termine pas si rapidement que cela, le très bon niveau de l'IA aidant, ainsi que la présence de 12 trophées à débloquer, dont certains, particulièrement fantaisistes. Il vous sera par exemple demandé de remporter une course en passant la ligne en marche arrière ou d'en terminer une autre en étant rentré au moins une fois dans tous les concurrents !