Simple adaptation d'un simulateur de courses hippiques sorti il y a plus de deux ans sur PS2, G1 Jockey 4 2008 s'adresse à un public particulièrement ciblé. Et quand bien même, il n'est pas sûr que sa réalisation datée ou sa jouabilité poussive parviennent à convaincre les spécialistes les plus motivés.
Ce n'est un secret pour personne, Koei adore recycler ses vieilles licences à moindre frais. De fait, G1 Jockey 4 2008 n'est rien d'autre qu'une actualisation de la version Playstation 2 éponyme. Comme en 2006, l'aventure commence donc à l'école pour tenter de se familiariser avec les contrôles épouvantablement complexes du soft. Que ce soit en utilisant la croix directionnelle, les sticks analogiques, voire la détection de mouvements de la Sixaxis, driver correctement son canasson relève ici de l'exploit. Non seulement il s'agira de maîtriser une bonne douzaine de techniques allant du sprint au changement de main en passant par le maniement de la cravache, mais les commandes ne sont pas intuitives pour deux sous. La moindre erreur de timing, et on se retrouve instantanément relégué à l'arrière. Inutile de préciser dans ces conditions que notre apprenti jockey va devoir passer des heures dans un tutoriel rébarbatif avant de prétendre à la victoire. Et même après s'être imposé un entraînement sévère, il n'est pas sûr qu'il remporte l'une des quatre courses qui constituent l'examen de fin d'année. Qu'importe, il décrochera tout de même son diplôme quoi qu'il arrive.
Nous voila donc propulsés dans l'univers trépidant des courses hippiques avec ses jockeys bravaches, ses entraîneurs forts en gueule et ses bookmakers véreux. Poussant l'aspect gestion à son paroxysme, G1 Jockey 4 2008 restitue l'univers des courses hippiques dans les moindres détails. Chaque jockey et chaque entraîneur dispose donc de statistiques propres ainsi que d'un indice de forme. De même les très nombreux chevaux répartis dans les différentes écuries jouissent tous d'une fiche individuelle extrêmement détaillée. Les compétitions, classées par type et par degré de difficulté, se comptent par dizaines et nos performances influent sur nos relations avec nos employeurs ou nos collègues. De fait, il faudra faire attention à ne pas perdre trop de courses si l'on veut garder la confiance des professionnels et donc avoir l'opportunité de monter les meilleurs chevaux disponibles. Chaque tour de jeu correspond à une semaine. Durant ce laps de temps, le joueur peut rendre visite à ses collègues, entraîner ses cracks ou dépenser des Ride Points durement gagnés pour s'inscrire aux courses qu'il souhaite disputer. Parfois un événement se déclenche ou une vieille connaissance vient nous rendre visite. Mais le moment le plus attendu reste bien sûr celui d'entrer en piste.
Là encore, on reste dans la simulation pure. Inutile donc de s'exciter comme un malade sur notre pauvre monture pour espérer passer la ligne d'arrivée en tête. Au contraire, il faudra surveiller en permanence nos jauges de vitesse, de motivation et d'endurance tout en accumulant suffisamment de ressources pour finir au sprint. Seulement voilà, un cheval c'est capricieux, et chacun a son caractère, ses aptitudes physiques, ses préférences. Certains chevaux n'aiment pas courir trop lentement, trop vite, suivre un autre cheval ou au contraire être suivi. Certains préfèrent les longues distances, d'autres les courtes. Et quand un cheval n'est pas content, sa motivation décroît, il n'obéit plus et vous ne pouvez alors que perdre inexorablement votre vitesse. Jouer de la cravache pourra alors être un bon moyen de remotiver la bête, mais attention, pas trop, ou il vous en tiendra rigueur. Oui, c'est rancunier, un cheval...
Aussi complexe par son côté gestion que par ses courses ultra-réalistes, G1 Jockey 4 2008 finit à la longue par devenir quelque peu indigeste. Les saisons sont affreusement longues et le rythme du jeu est haché en permanence par d'interminables interludes en anglais. On croule sous les menus, tableaux et autres feuilles de statistiques. La sélection des courses est délicate et l'organisation de notre planning est un véritable casse-tête. Bref, ce n'est plus une simulation hippique mais une véritable usine à gaz ! Et quand on sait que la moindre erreur d'appréciation durant une course peut ruiner notre réputation pour plusieurs semaines, il y a de quoi perdre son sang-froid. Alors certes, G1 Jockey 4 2008 est très complet. Certes, il y a des tonnes de choses à faire (on peut même élever ou télécharger nos propres pur-sang). Mais au final, on se prend la tête plus qu'on ne s'amuse.
- Graphismes8/20
Konami nous avait promis "des graphismes de toute beauté" ; on se retrouve avec une 3D d'un autre âge, des interludes illustrés par des images fixes, et des tableaux de statistiques rébarbatifs.
- Jouabilité11/20
La gestion de notre jockey ou de nos chevaux est incroyablement complexe. Les courses sont tout aussi techniques et le manque d'intuitivité des contrôles n'arrange rien.
- Durée de vie14/20
En s'armant de courage et en prenant le temps de maîtriser toutes les subtilités du soft, on pourra effectivement passer des dizaines d'heures à élever nos canassons ou à faire progresser notre jockey. Une expérience que seuls les passionnés de courses hippiques seront toutefois en mesure d'apprécier...
- Bande son8/20
Comme sur Playstation 2, la bande son se limite à quelques musiques d'ascenseur et au grondement des sabots.
- Scénario11/20
Les interactions entre les différents acteurs du monde hippique sont nombreuses mais on a du mal à retrouver l'ambiance des champs de course occidentaux. Attention, les tonnes de textes et de dialogues sont en anglais !
Même en l'absence totale de concurrence sur PS3, il n'est pas dit que G1 Jockey 4 2008 parvienne à séduire le public si particulier auquel il se destine. Souffrant d'une jouabilité poussive et de phases de gestion indigestes, cette simulation hippique ultra-réaliste en anglais risque même de désarçonner les esprits les mieux disposés.