L'histoire d'Everlight commence alors que le personnage principal, Melvin, se réfugie dans le premier magasin venu pour se protéger d'une averse. Mais l'endroit n'est pas n'importe quelle boutique, et le mystérieux monsieur Teeth, propriétaire des lieux, fait une étrange offre au jeune garçon. Il lui propose carrément un voyage dans un pays fabuleux pour y devenir magicien. Ni une ni deux, Melvin accepte et voilà notre héros propulsé dans le village de Tallen, qui a tout de la bourgade moyenâgeuse. Sa première rencontre va être Fiona, une elfe qui ressemble comme deux gouttes d'eau à la fée Clochette. Avec son aide, Melvin va devoir accomplir sa destinée en vainquant ses peurs les plus profondes.

Ce scénario, qui emprunte à des classiques de la fantasy comme Peter Pan et L'Histoire Sans Fin, aurait pu être un des points forts de ce point'n click, un genre qui nous a plutôt habitué aux enquêtes policières et autres aventures sur des îles infestées de pirates. Malheureusement, il est desservi par un énorme défaut, le doublage français, tout simplement catastrophique. A quelques exceptions près (comme la grenouille), les personnages qui peuplent Tallen sont très mal interprétés, on n'y croit pas une seule seconde. Dès que l'un d'entre eux ouvre la bouche, ça casse immédiatement l'ambiance. Un problème qui s'avère vraiment préjudiciable puisque le jeu est globalement très bavard, la résolution des énigmes passant avant tout par les dialogues. Dommage, car Everlight ne manque pas d'humour et de références, mais difficile de rire dans ces conditions, ou alors uniquement pour se moquer de prestations aussi pathétiques (mention spéciale à Melvin). A propos du scénario et des dialogues, signalons également la présence de quelques noms d'oiseau et de situations parfois rocambolesques, comme une mamie dominatrice ou une marchande adepte des substances psychotropes, qui nous font douter du classement du jeu dans la catégorie "7+"... Everlight semble osciller entre histoire enfantine et positionnement plus adulte, sans trop parvenir à se décider à choisir un parti.

Le doublage est d'autant plus décevant que le jeu ne manque pas d'atouts par ailleurs. Les graphismes sont corrects, surtout les environnements, les personnages étant un peu en retrait. Le gameplay, bien que de facture classique dans ses fondations, bénéficie tout de même de quelques fonctionnalités bien pratiques. Les joueurs seront ainsi ravis de trouver une carte accessible à tout moment, qui permet de se déplacer rapidement d'un lieu à l'autre sans devoir se farcir des allers-retours longuets. Quant à ceux qui sèchent sur une énigme, ils pourront faire appel à l'aide de Fiona, qui se chargera de les mettre sur la bonne voie avec une série d'indices de plus en plus explicites. Enfin, complétons le tableau avec un cycle jour/nuit, lui aussi disponible à tout moment via un bouton. Car le village de Tallen est victime d'une étrange malédiction, qui fait que chaque habitant change de personnalité la nuit venue. Simon, le forgeron, devient un ivrogne et un joueur invétéré dès que le soleil se couche, tandis que le conseiller Hokus se change en boute-en-train toujours prêt à faire une mauvaise blague. Quant à l'aubergiste, sa mue nocturne en fait carrément un philosophe, alors que le bibliothécaire devient subitement inventeur de génie. Bref, il va falloir jongler entre le jour et la nuit pour parvenir à résoudre les problèmes. Cette dualité est une sacrée bonne idée, qui ne suffit pas à elle seule à relever le niveau d'Everlight, mais qui contribue tout de même à en faire une aventure qui mérite qu'on y jette un coup d'oeil, même si elle aurait mérité un meilleur traitement.