En matière de jeu de courses, il y a les titres que développe Simbin et il y a tout le reste. Cette règle clairement établie dans l'esprit des amateurs du genre ne devrait pas être trop ébranlée avec la sortie prochaine de Race PRO, le nouveau titre signé par le studio et exclusivement destiné à la Xbox 360.
Une simulation Simbin sur console, si ce n'est pas une nouveauté, voilà qui frise toujours le blasphème aux yeux de certains. La raison de ce préjugé incombe moins à la qualité intrinsèque des jeux qu'aux réputations que se trimballent les différentes machines. Pour résumer, voire pour schématiser, sur console on s'amuse tandis que le PC est une machine de travail. Donc, le joueur sur PC a un peu tendance à considérer sa plate-forme de prédilection comme le lieu idéal pour rassembler les titres sérieux dont les simulateurs sont par nature les meilleurs exemples. Or les développeurs de Simbin mettent au point les simulateurs de pilotage automobile les plus réalistes et les plus exigeants qui soient. Et, si vous l'ignoriez, sachez que cette quête permanente de la précision et du réalisme est le reflet de la vraie passion des membres de l'équipe pour cette discipline. Pour preuve, le boss de cette société est lui-même pilote.
Après quelques tours de piste Race PRO, le constat s'impose immédiatement : ce n'est pas parce qu'on se trouve sur console que le niveau de cette simulation a été revu à la baisse. Pas de doute, il n'usurpe pas les trois dernières lettres de son titre. Ecartons tout de suite l'aspect le moins convaincant de ce jeu : son graphisme. Si les voitures sont convenablement modélisées et bourrées de détails, tout comme le décor, et si la fluidité n'est pas prise en défaut, on ne pouvait que regretter le crènelage qui donnait un aspect escalier à toutes les bandes au sol et aux bords des différents volumes. Mais cette critique signalée aux représentants d'Atari qui distribuera ce titre en France a reçu l'inévitable : "Soyez indulgents, c'est une version de démo. Cela sera amélioré d'ici la sortie". On verra.
C'est au chapitre de la conduite que Race PRO marque les esprits. Le moteur physique est tellement pointu qu'il ne faut que quelques secondes, y compris en mode le plus simple, pour comprendre que toutes les voitures proposées par le jeu sont gérées différemment. Quand on saute dans la version la moins puissante de la Catheram, on peut toujours pousser comme un dingue, il est pratiquement impossible de la faire partir en dérapage. Normal pour une voiture très basse dont les roues avant sont écartées de la caisse, un peu à l'image d'une F1, et qui dispose d'un moteur si faible. Par là-même cette version récente de la mythique Lotus Seven constitue donc un bon point de départ pour les débutants. Mais si par malheur vous montez directement dans une des très puissantes Koenigsegg et que vous appliquez exactement la même manière de conduire que dans la Catheram, c'est le bac à gravier assuré au premier virage. Le bolide suédois est effectivement de ceux qui exigent beaucoup d'anticipation pour la négociation des courbes mais qui se rattrape largement par sa vitesse de pointe en ligne droite. Tout cela, ainsi que toutes les variations qui font le pont entre ces deux extrêmes, est parfaitement dans Race PRO dès qu'on prend la piste, qu'on se serve de la manette ou d'un volant.
Au niveau des voitures, des catégories dans lesquelles on les retrouve mais aussi en ce qui concerne la topographie des circuits (Monza, Pau, Laguna Seca, Macau...), tout a été inclus sous licence. On retrouve dans cette démarche cette fameuse quête de réalisme dont nous vous parlions plus haut. Les championnats sont classés en fonction des marques mais aussi des différents types de voitures, comme il se doit. Pour terminer, précisons que le multi pourra accueillir jusqu'à douze joueurs en simultané. Mais il sera possible de jouer en "hot seat" à deux devant le même écran. Ce principe est original puisqu'il consiste, à des intervalles définis avant de lancer la course, de se repasser la manette pour piloter la voiture qu'on aura choisie. Chaque joueur se retrouvera instantanément aux commandes de son véhicule tandis que l'IA se chargera de piloter celui du joueur qui n'a pas la main. L'idée est intéressante mais il faudra voir ce que cette intelligence artificielle donnera dans la version finale. En effet, lors de notre essai, nous avons participé à une course sur le circuit de Macau. Il faut préciser que la piste est étroite, pleine de virages et de chicanes mais, surtout, bordée par de hauts murs en béton. Et là, nous avons pu constater les limites du logiciel qui dirigeait les voitures des adversaires car il n'était pas rare que celles-ci s'empilent les unes derrière les autres dès qu'un des concurrents de tête ratait son virage et se retrouvait coincé contre un mur. A Jeuxvideo.com, nous sommes les premiers à considérer qu'une bonne intelligence artificielle est celle qui sait faire des erreurs. Cela ajoute au réalisme, nous en sommes convaincus. Mais ce que nous avons pu voir tenait davantage d'un mauvais gag. De plus, nous n'allons pas confier notre Aston Martin flambant neuf à une intelligence artificielle qui n'a apparemment pas réussi l'épreuve de la conduite au permis. C'est qu'on s'attache à ses petites choses...