S'engouffrant dans la brèche ouverte par la série des Mega Man Battle Network, Mega Man Star Force prend son rythme de croisière à raison d'un nouvel opus par an. Avec un troisième volet déjà annoncé au Japon, Capcom compte bien perpétuer le succès de la franchise Mega Man. Mais à trop vouloir se répéter, on finit par tourner en rond.
Si le premier Mega Man Star Force avait le mérite de nous surprendre en renouvelant de manière assez originale le principe des Mega Man Battle Network, sa suite déçoit dans le sens où elle n'offre rien de suffisamment nouveau par rapport à ce qu'on était en droit d'attendre. L'histoire se déroule deux mois après la fin des événements du premier volet et multiplie les références à cet opus qui, rappelons-le, avait été décliné en trois versions : Dragon, Leo et Pegasus. Dans le cas de Mega Man Star Force 2, ce sont deux versions différentes qui nous sont proposées : Zerker X Ninja et Zerker X Saurian. Faut-il préciser que les deux jeux sont quasiment identiques à quelques détails près qui concernent simplement la tenue spéciale que pourra revêtir le héros en cours de partie : Zerker Tonnerre, Ninja Bois et Saurian Feu. Chacun comporte une affinité avec un élément naturel en particulier et permet au héros de recourir à des pouvoirs que ne possèdent pas les autres transformations. Il faut toutefois jouer environ 7-8 heures pour mettre la main dessus, le début du soft étant désespérément classique.
L'aventure débute par un bref rappel des faits destiné aux joueurs n'ayant pas eu l'occasion de terminer le premier Mega Man Star Force. Nous sommes à nouveau projetés dans la peau de Geo Stelar, un garçon vivant dans une société futuriste qui va faire la rencontre d'Omega-Xis, une créature venue d'un autre monde. Dans leur intérêt réciproque, tous deux vont fusionner afin de devenir Mega Man, seul être capable d'évoluer librement dans le monde des ondes pour venir à bout des aliens FM-iens qui menacent la planète. A l'issue du premier volet, nos amis avaient accompli leur mission, rétablissant ainsi la paix à Electopia. Deux mois plus tard, dans Mega Man Star Force 2, on apprend que la paix est à nouveau compromise... Sous la forme d'un RPG à la Pokémon mâtiné de combats mêlant tour par tour et temps réel, Mega Man Star Force 2 va s'évertuer à développer un scénario assez naïf, multipliant les rencontres avec les NPC et les péripéties pour le salut de la planète. Si l'on n'est guère transporté par le scénario, le caractère dynamique des affrontements rehausse sans nul doute l'intérêt du jeu, en dépit du fait qu'on n'y trouve finalement pas grand-chose de plus que ce qu'on a déjà pu expérimenter dans le volet précédent.
Les faits se déroulent d'ailleurs toujours de la même façon. Lorsqu'un événement imprévu se présente, c'est toujours la faute des virus qui font les malins dans le monde des ondes. Il faut alors chausser ses lunettes pour déceler un wavehole, une zone de distorsion spatiale permettant de pénétrer dans cette dimension parallèle sous la forme de Mega Man. Dans cet opus, Geo Stelar troque son Transer contre un Transtar flambant neuf, mais ayant plus ou moins les mêmes fonctions. Il s'agit donc d'un nouveau type d'interface électromagnétique qui sert d'outil multi-tâches : téléphone, télévision, messagerie et base de données. L'interface regorge comme toujours de sous-menus dédiés à la gestion des objets, des mails, des decks de cartes, de l'équipement de Méga ou encore de sa page perso. Le soft nous donne en effet la possibilité de personnaliser nos données pour les échanger avec celles d'autres joueurs, ou de NPC qui deviendront nos frères-auto. La notion de lien fraternel permet surtout d'optimiser les capacités du héros en lui associant diverses aptitudes à réunir tout au long de l'aventure. A cela s'ajoutent les pouvoirs liés aux transformations en Zerker, en Ninja ou en Saurian évoquées dans le premier paragraphe.
Tout ceci est d'ailleurs presque superflu tant le challenge se révèle peu élevé durant les combats. Ces derniers n'ont changé ni dans la forme ni dans le fond et font toujours preuve d'efficacité en dépit de leur manque d'originalité. A chaque tour d'action, vous avez la possibilité de jouer un certain nombre de cartes qui sont soit des attaques directes (épées, canons), soit des fonctions spéciales (missiles, altération du terrain), soit des bonus divers (gain de vie, attaque boostée), soit des invocations (Taurus, Queen Ophiuca). Cette liste n'est pas exhaustive, car c'est justement la grande diversité des cartes qui relance continuellement l'intérêt du jeu, chaque nouvelle carte acquise vous donnant l'occasion de remodeler votre deck à votre guise. Lorsque la sélection des actions a été faite, l'action passe en temps réel et les ennemis ripostent en même temps que vous en se déplaçant sur le terrain découpé en cases. Il faut donc éviter leurs attaques tout en attendant une ouverture propice pour placer vos coups. Dans Mega Man Star Force 2, le système de verrouillage facilite grandement le déroulement des combats en vous permettant de cibler les ennemis même lorsqu'ils se déplacent. Si vous intervenez au bon moment, vous pouvez effectuer un contre et foncer directement sur l'adversaire pour lui porter un coup puissant, ce qui permet notamment de faire aboutir les attaques de mêlée même à longue portée. Une fois le système assimilé, les combats deviennent une vraie promenade de santé, surtout si l'on abuse de cartes puissantes et d'invocations. En ajoutant à votre deck des cartes étoiles, vous pourrez même renforcer la puissance de toutes vos autres cartes.
Divertissant durant ses phases d'action, le jeu souffre en revanche d'un rythme narratif excessivement lent pour tout ce qui a trait au déroulement de l'aventure. L'histoire avance lentement et ne commence à devenir intéressante qu'avec l'évocation des trois tribus disparues que sont les Ninjas, les Zerkers et les Saurians. La présence d'objets matérialisés, comme les skis ou l'aspirateur de fantômes, apportent une petite touche de réflexion à la progression, mais celle-ci reste très convenue malgré la présence de quelques mini-jeux. Même s'il n'est pas fondamentalement moins bon que son prédécesseur, Mega Man Star Force 2 se devait de proposer autre chose qu'un simple contenu remâché pour convaincre les joueurs de se replonger dans une aventure qui n'a pas la saveur des anciens Mega Man ni des Battle Network. En dehors des inconditionnels de la série, le soft risque donc d'avoir un peu de mal à toucher son public. Un constat qui pourrait bien se répéter à la sortie du troisième volet, à moins que Capcom ne se décide à changer sa politique de développement.
- Graphismes13/20
Mega Man semble atteint du syndrome Pokémon et a du mal à se moderniser visuellement au fil des épisodes. La réalisation est donc juste correcte et même les phases de combat en 3D n'ont rien d'éblouissant.
- Jouabilité14/20
La complémentarité entre le monde réel et le monde des ondes fait tout l'intérêt des phases d'exploration dans les niveaux. Combinant tour par tour et temps réel, le système de combat repose sur une bonne gestion des cartes et comporte une dimension tactique assez sympa. Dommage qu'il n'apporte quasiment rien de neuf à ce qui a déjà été vu dans le volet précédent.
- Durée de vie15/20
Etant donné le rythme excessivement lent de l'aventure, on peut tabler sur une bonne trentaine d'heures de jeu pour en voir le bout. Les bonus apportés par la connexion entre possesseurs des deux versions sont facultatifs mais on apprécie de pouvoir participer à des parties en multijoueur.
- Bande son10/20
Si l'ambiance sonore ne choque pas vraiment durant les premières heures de jeu, certains thèmes musicaux finissent par devenir très insupportables.
- Scénario11/20
Bien que l'histoire en elle-même soit loin d'être passionnante, elle bénéficie d'une traduction intégrale en français et s'adresse majoritairement aux plus jeunes qui apprécieront peut-être le caractère naïf des dialogues.
Capcom continue sur sa lancée avec un second volet de Mega Man Star Force sur DS. Reprenant à 95% ce qui avait été établi dans le précédent titre, cette suite ne surprend à aucun moment et souffre d'un rythme poussif qui ternit l'efficacité des phases de combat. Le soft est disponible en deux versions, Zerker X Ninja et Zerker X Saurian, chacune permettant d'obtenir une transformation et des pouvoirs différents.