Mechanic Master est un puzzle-game qui s'inspire allègrement du mythique The Incredible Machine. Il s'agit donc de réaliser des réactions en chaîne à l'aide d'une multitude de mécanismes aux propriétés variées. Un concept qui se révèle toujours aussi efficace.
Dans Mechanic Master, votre mission consiste -une fois de plus- à sauver la Terre d'une invasion extraterrestre. Mais pas façon Chuck Norris, avec force pains dans la tronche et pieds dans la gueule. Non, ici le joueur doit agir de manière beaucoup plus subtile : avec son cerveau. Concrètement, il va falloir débarrasser chaque niveau des aliens cyclopes qui y ont élu domicile, sorte de cousins du duo Kang et Kodos des Simpsons, mais en mauve et sans les tentacules (rien à voir donc). Et accessoirement délivrer quelques humains emprisonnés, probablement destinés à des expérimentations anatomiques trop douloureuses pour être relatées en ces lignes...
Pour cela, il existe toute une panoplie d'objets hétéroclites à combiner : tapis roulant, briquet, pince à linge, courroie, ciseaux, poids, aimant, spray, balle, ventilateur, engrenage... La liste est longue, avec plus de cinquante éléments différents au total. Evidemment, ils sont distillés avec parcimonie, chaque niveau doit alors être accompli avec les quelques mécanismes mis à disposition au départ. Une fois ceux-ci dument positionnés, il n'y a plus qu'à appuyer sur lecture pour observer les réactions. Lorsque la machine est lancée, il n'est plus possible d'intervenir, le joueur n'a pas de prise sur le déroulement des événements. Si le plan se déroule sans accrocs, on passe au niveau suivant. Il y en a 55 dans le mode de jeu principal, répartis en cinq environnements. Ils constituent un challenge conséquent à la difficulté progressive. Au départ, les solutions paraissent enfantines, mais les choses se corsent par la suite. On trouvera par exemple des machines qui inversent la gravité, des rayons à diriger grâce à un jeu de miroirs ou encore des robots aux fonctionnements divers. De bonnes séances de trituration de méninges en perspective.
Et quand vous en aurez terminé avec ça, vous ne serez pas arrivé au bout de vos peines pour autant. Le mode Dessin représente l'autre gros morceau de Mechanic Master. Fondamentalement, le principe reste le même, sauf qu'ici tous les éléments interactifs sont déjà placés. Votre arme est alors le stylet, qui permet de tracer des rampes, des parois et mêmes des portails de téléportation. Non content de rallonger la durée de vie grâce à une cinquantaine de niveau bien retors, ce mode permet aussi de renouveler efficacement le gameplay et de ne pas cantonner Mechanic Master à un simple plagiat de The Incredible Machine. Et si vous en voulez encore, sachez que le jeu est fourni avec un éditeur qui permet de concevoir ses propres puzzles de façon très intuitive. Puzzles qui peuvent évidemment être échangés entre amis en local via la connexion sans fil. Bref, tout ce qu'il faut pour s'amuser de longues heures durant. Alors bien sûr, on pourra toujours critiquer la réalisation sommaire, entre graphismes 2D insipides et musiques peu variées, mais ce serait tatillon. Le coeur du jeu est réussi et c'est bien l'essentiel.
- Graphismes10/20
Mechanic Master n'est pas foncièrement moche mais on aurait apprécié des arrière-plans plus animés et une personnalité plus tranchée. En l'état, c'est tout de même un peu austère.
- Jouabilité16/20
Sur le principe, le gameplay est celui de The Incredible Machine. Autant dire qu'il n'est plus vraiment original de nos jours. Mais il fonctionne toujours aussi bien et se révèle parfaitement adapté au maniement au stylet, notamment dans le mode Dessin et l'éditeur.
- Durée de vie15/20
La centaine de niveaux et l'éditeur confèrent à Mechanic Master une durée de vie plus qu'honorable eu égard à la trentaine d'euros affichée sur l'étiquette.
- Bande son11/20
La musique ne souffre pas tant du manque d'inspiration que de sa répétitivité.
- Scénario/
Retrouver les sensations de The Incredible Machine sur DS, vous en rêviez ? Most Wanted l'a fait. Avec Mechanic Master, le studio nous livre une bonne déclinaison de ce concept addictif, qui n'a décidément pas pris une ride. Le jeu parvient néanmoins à dépasser le statut de simple clone grâce au mode Dessin, qui exploite intelligemment l'écran tactile. Il est de surcroît très complet grâce à l'éditeur de niveaux, qui promet de longues heures de plaisir aux amateurs de création et de réflexion.