Adieu donc aux troupes russes présentes dans les autres versions de World at War, pour ce titre signé par Rebellion, ce sont les soldats britanniques qui accompagneront les Marines américains dans deux campagnes inédites. On commencera donc par envahir le sol japonais avant de partir sur la route de Berlin à travers les grandes étapes du Luxembourg et de la Belgique. Deux nouvelles trames dont il ne faut pas trop attendre et qui se boucleront en une grosse après-midi pluvieuse qui fera le tour des poncifs de la série, passage de rail shooting en char, courtes séquences de snipe et surtout défouraillage en masse au milieu du bruit et de la fureur. Deux points qui masquent d'ailleurs assez maladroitement le manque de pèche du jeu, qui tentent de faire illusion en augmentant le volume, grossière astuce visant à duper l'esprit qui associerait à tort gros volume sonore et dynamisme.

Ainsi, cette version exclusive de World at War offre un contenu bien convenu axé sur la facilité et l'usage maladroit des scripts les plus communs du genre. La maladresse en la matière est telle qu'on réalise rapidement que dans bien des situations on peut tout simplement rester à couvert et attendre en évitant simplement de prendre des coups. Heureusement, la chose n'est pas la règle et votre contribution sera évidemment de rigueur dans la progression, de toutes façons, on ne risque pas de demander à vos équipiers de faire tout le boulot pour vous, ils en sont bien incapables. L'IA de ce World at War PS2 donne à croire que les otages de Counter Strike ont finalement trouvé un nouveau boulot : militaires de carrière. Il faut donc s'imaginer en pleine action, tentant d'aligner quelques ennemis quand soudain, une vague de vos propres camarades vient traverser votre ligne de feu et se camper pile devant vous, quand ce n'est pas carrément sur vous. C'est agaçant, c'est même parfois un motif de fin de partie puisque le tir ami est sanctionné par un game over. On ne fait évidemment guère mieux du côté ennemi avec des soldats à qui il ne manque plus qu'un gilet fluo et une corne de brume pour s'assurer qu'on ne les rate pas.

Au moins, l'amateur d'action ne sera pas entravé dans sa quête par une difficulté trop élevée, c'est sans doute l'avantage de la chose. En revanche, il sera sans doute rebuté par l'enchaînement de quelques passages dynamiques suivis par une tripotée de séquences molles. La palme revenant sans doute à cette traversée hivernale en char qui est probablement la plus mollassonne qu'on ait vu dans ce genre de FPS. Le manque de patate de ce niveau en devient presque risible. Difficile alors de parvenir à apprécier les trop rares séquences un peu plus emportées. D'autant plus difficile qu'il faudra parfois, deux fois au cours du test, se retaper une mission dans son intégralité à cause d'un script bloqué qui stoppe la progression. Trop de bonheur. Par ailleurs, si la campagne solo des autres versions du jeu avait fait le pari d'une représentation plus crédible de la guerre, cette déclinaison PS2 ne se donne pas tant de peine et reste dans la veine politiquement correcte des anciens opus. Ajoutez à cela des lignes de texte qui tombent souvent à plat et vous obtenez une atmosphère pas très convaincante, un gros cran en dessous de ce qu'on avait l'habitude de voir dans la série.

Enfin, comble du comble, si même la version Wii a eu l'honneur d'un mode online, bien que tronqué, sur PS2, il faudra se contenter du solo, ni co-op ni mode online ne viendront compléter une campagne pourtant bien courte. Au final, que les joueurs PS2 ne s'estiment pas gâtés d'avoir à disposition une version exclusive de World at War, en fait, c'est simplement parce que ça devait coûter moins cher de faire ça que d'adapter la version originale. Evidemment, vu le nombre de nouveaux FPS disponibles sur la machine, vous pouvez toujours y goûter, mais soyez prévenu, ça sent le plat de l'avant-veille.