Hotel Giant s'est écoulé à un million d'exemplaires à travers le monde. Un score plus qu'honorable pour un jeu de gestion, qui justifie amplement le développement d'une suite. Il aura fallu six ans pour la voir arriver mais ça y est, le nouveau bébé de Enlight est là, et on se demande bien pourquoi il a fallu l'attendre si longtemps vu le peu de nouveautés proposées.
En effet, on a plus l'impression de se retrouver devant une grosse mise à jour de Hotel Giant que face à une véritable suite. Les deux titres ont énormément de points communs, jusque dans l'interface, strictement identique d'un volet à l'autre. Avec un tel laps de temps les séparant, on était en droit d'attendre plus de changement. Les fans risquent donc d'être déçus : certes, ils retrouveront immédiatement leurs marques, mais à quoi bon leur conseiller d'investir dans ce deuxième opus s'il ne propose pas de nouveautés conséquentes et conserve de vieux défauts ? Quant aux nouveaux venus, ils trouveront en Hotel Giant 2 un jeu de gestion correct, qui aurait toutefois mérité un meilleur traitement sur certains aspects. Explications.
Sur le principe, Hotel Giant 2 est un mélange de jeu de gestion et de simulation de vie à la Sims. Il faut non seulement s'occuper de l'aspect financier, mais aussi et surtout satisfaire les besoins de vos pensionnaires grâce à l'aménagement intérieur. Car chaque client à des exigences, il va donc falloir être aux petits soins avec eux pour espérer conquérir leurs portefeuilles. Certains réclament un ameublement décent, d'autres demandent la télé câblée... Autant de doléances qu'il faut satisfaire afin d'avoir le meilleur taux d'occupation possible. Car une chambre vide est une chambre qui ne rapporte pas, qui coûte de l'argent même puisque chaque objet possède un coût d'entretien. L'aménagement des pièces constitue une grosse part du gameplay, et on peut dire que les choses sont plutôt bien faites de ce côté-là. On peut non seulement construire des chambres, mais également des piscines, des salles de sport, des espaces de travail ou de détente, des restaurants... Le jeu va même jusqu'à vous laisser composer les menus !
Les possibilités sont nombreuses, avec des centaines d'objets différents disponibles : lits, tables et autres meubles bien sûr, mais aussi luminaires, plantes, sanitaires, éléments décoratifs variés... Il y a de quoi faire pour personnaliser son hôtel dans les moindres recoins, dans une gamme de prix allant du motel miteux au palace grand luxe. On peut néanmoins faire un reproche à ce niveau, c'est l'absence de personnalisation des couleurs. Par exemple, telle forme de canapé n'existera qu'en rouge, il sera alors difficile de l'intégrer dans toutes les pièces en respectant le bon goût. A ce propos, les différents revêtements à appliquer sur les sols ou les murs rivalisent de laideur. Ils sont pourtant nombreux, mais difficile d'en trouver des corrects dans le lot. Cela va jusqu'aux fenêtres, qui ont toutes des rideaux plus moches les unes que les autres. Evidemment, c'est une question éminemment subjective, mais force est de constater que Hotel Giant 2 est résolument tourné vers le XXème siècle. Amis du design moderne, ne vous attendez pas à faire une tour digne des folies de Dubaï.
Plus gênant, la maniabilité n'est pas optimale. Il n'y a pas de commande pour annuler facilement la dernière action, il faudra passer par l'outil de suppression en cas de mauvaise manipulation. Le défilement des ascenseurs est parfois hasardeux, de même que la rotation des éléments lorsqu'on choisit leur orientation. Rien de véritablement problématique toutefois, la jouabilité reste globalement correcte. On trouve même quelques outils bien utiles, qui permettent par exemple de dupliquer un agencement rapidement. Pratique pour cloner des chambres en série. La partie "maison de poupée" est donc plutôt réussie. En revanche, l'aspect gestion est réduit à la portion congrue. Les actions d'ordre économique se résument en gros à choisir les tarifs des chambres et les salaires des employés, plus quelques options supplémentaires. Les amateurs de tableaux et de chiffres risquent de rester sur leur faim. Hotel Giant 2 devrait satisfaire les adeptes des Sims plus que les fans de gestion pure et dure.
- Graphismes12/20
Attendre 6 ans pour ça, c'est un peu fort. Certes, Hotel Giant 2 est un peu plus détaillé que son prédécesseur, mais l'écart est bien mince. On est loin du fossé qu'on pouvait espérer. La nouvelle production de Enlight atteint péniblement le niveau visuel des Sims 2, qui date tout de même de 2004.
- Jouabilité12/20
L'interface n'a pas bougé d'un iota et possède toujours quelques lourdeurs, sans parler de l'absence de fonction d'annulation. Le jeu recèle cependant une grande richesse au niveau des possibilités de construction et de personnalisation, même si toutes ne sont pas du meilleur goût. Dommage que la partie gestion ne soit pas aussi développée.
- Durée de vie15/20
Hotel Giant 2 propose un contenu conséquent, avec une campagne de 15 missions et un mode scénarios aléatoires faisant aussi office de bac à sable.
- Bande son8/20
Hormis quelques thèmes jazzys corrects, le jeu retombe dans les travers de son aîné au niveau sonore, à savoir des musiques d'ascenseur sans saveur.
- Scénario/
Hotel Giant 2 n'est pas un mauvais jeu en soi, mais il reste tout de même une demi-déception en regard de son ancêtre. On sent que les développeurs se sont contentés du minimum syndical, en nous concoctant une version légèrement améliorée là où on attendait plutôt une véritable refonte. Le titre d'Enlight ne convainc donc qu'à moitié, même si les amateurs de simulations de vie y passeront sans doute quelques bons moments.