Lassée du désert de Monument Valley, l'armée de pilotes du festival MotorStorm investit cette année le Pacifique. Près à défier les quatre éléments naturels, ceux-ci comptent bien nous proposer une aventure plus riche qu'en mars 2007, lorsque le jeu de courses débarquait sur PS3.
Nouvelle franchise Sony à la sortie de la PS3, MotorStorm est aujourd'hui en quête de confirmation. Pacific Rift a pour mission de corriger les quelques errances du premier volet et surtout de booster un contenu à l'époque jugé, à juste titre, vraiment boiteux. Pour ce faire, changement de décor. Si l'architecture des circuits est relativement similaire à celle de MotorStorm premier du nom, la terre d'accueil de ces courses sauvages n'est plus le désert. En réalité, ce sont quatre environnements différents qui ont été créés pour casser la monotonie du cadre désertique de Monument Valley. Les développeurs ont choisi de s'inspirer des quatre éléments naturels que sont l'Eau, la Terre, le Feu et l'Air. L'effet est immédiat, on passe de tons unis à une palette bien plus riche qui profite de la présence de nombreux éléments naturels. Ainsi, les effets d'ombres et de lumière sont saisissants, le cadre extrêmement fouillé et avançant des couleurs bien différentes et ce malgré des textures régulièrement loupées.
Au-delà de l'aspect technique et du lifting esthétique, Pacific Rift propose un gameplay légèrement modifié. Si la difficulté générale des courses semble avoir été revue à la baisse, quelques subtilités viennent rafraîchir une jouabilité déjà bien profonde. Par exemple, le système de boost illimité a été reconduit mais dorénavant, la jauge de surchauffe est sujette à des changements de température. Vous pouvez ainsi l'utiliser à souhait et sans risque d'explosion si vous passez dans un bassin d'eau froide. Inversement, au-dessus d'une mare de lave, le moteur subira les conséquences de la fournaise et ne pourra pas être autant sollicité. De plus, la gestion des collisions a gagné en réalisme même si l'on est encore bien loin d'un rapport de force naturel entre les différentes masses. Les écarts de gabarits sont donc davantage mis en avant, et pas seulement lors de contacts latéraux. Foncer à toute vitesse en direction de n'importe quel véhicule à quatre roues avec un quad ou une moto est du suicide. Vous vous crasherez contre son arrière-train sans perturber sa progression. Inutile de vous dire qu'une course à moto offre de sacrées sensations de vitesse mais est souvent ponctuée d'écrasement pur et dur par des semi-remorques ou des monster truck. Ce système de collisions inclut donc une meilleure utilisation de l'espace et naturellement, d'emprunter les itinéraires les plus adaptés à votre gabarit.
C'est l'une des forces de Pacific Rift. Ses tracés offrent, de part leur variété, un itinéraire parmi beaucoup d'autres aux courbes et au profil idéals pour votre véhicule. L'essentiel étant de le trouver, ce qui est plus délicat qu'il n'y paraît. Les possibilités sont suffisamment nombreuses pour que l'on tarde à emprunter le trajet le plus rapide possible, d'autant qu'il varie considérablement en fonction du bolide conduit. Et lorsqu'on sait qu'il existe huit catégories de véhicules distinctes, cela nécessite une connaissance poussée de chaque circuit. Que l'on soit plutôt moto, quad, buggy, voiture de rally, camionette, 4x4, semi-remorques ou monster truck, on découvre donc un gameplay unique qui contraint à aborder les courses différemment en fonction du bolide. Les gros gabarits sont logiquement très lents mais n'ont aucun mal à faire le ménage pour se dégager une trajectoire et encaissent plus facilement les chocs. Les petits gabarits proposent évidemment une conduite contraire, basée sur la vitesse et les trajectoires mais en délicatesse au milieu du peloton parfois très dense. Toutefois, la nature très arcade du jeu fait que le rythme d'une course ne souffre guère des différents accidents. Le joueur est rapidement relancé et peut repositionner son bolide à n'importe quel moment en appuyant sur Select. Mais ça, ce n'est que l'héritage direct du premier MotorStorm, sensiblement plus poussé dans ce nouvel opus.
Pacific Rift est plus joli, un peu plus fun mais aussi beaucoup plus complet que son aîné. Cette fois, les joueurs n'auront pas à attendre une quelconque version "Complete" pour jouir d'un contenu au niveau de l'investissement. De base, le titre comprend une vingtaine de courses par environnement mais aussi et surtout un mode multijoueur en écran splitté. Celui-ci permet de jouer jusqu'à 4 sur le même écran. Un véritable point fort lorsque l'on connaît la nature très indécise des courses qui ne riment absolument pas avec linéarité. Si le split de l'écran nuit forcément à la jouabilité, on ne constate aucune chute significative de framerate ni même un dépouillement des environnements, toujours aussi détaillés. En ligne cette fois, les courses accueillent jusqu'à 16 humains. Pacific Rift est également doté de quelques petits bonus comme le mode photo, de plus en plus commun dans les jeux de courses, mais aussi d'une visionneuse faisant office de garage interactif. Enfin, et si ce n'est qu'un détail pour certains, la nouvelle interface nous fait cadeau de temps de chargement nettement raccourcis et d'une sélection des véhicules bien plus ergonomiques. La précédente était tout bonnement calamiteuse et n'incitait pas à parcourir chaque modèle et chaque coloris avant de faire son choix.
- Graphismes17/20
MotorStorm est la preuve vivante que l'esthétique est avant tout une question d'inspiration que de révolution technique. Avec le même moteur que MotorStorm, Pacific Rift impressionne par la profondeur de ses environnements, un champ de vision référence et une animation sans faille.
- Jouabilité16/20
Encore une fois, l'IA s'impose comme la plus humaine qu'un jeu de courses soit en mesure de proposer à ce jour. Si l'on ajoute à cela la variété du gameplay en fonction du véhicule conduit, on tient en Pacific Rift un titre franchement fun. Tout en étant arcade, le jeu d'Evolution Studios nécessite une connaissance poussée des tracés pour finir les courses en tête.
- Durée de vie15/20
Cette fois, le multijoueur offline est bien au rendez-vous. Il est même très soigné, à l'instar du reste du contenu du jeu. Seul petit bémol, le nombre de circuits est assez restreint. C'est le prix à payer pour courir sur des tracés dotés de nombreux itinéraires.
- Bande son14/20
La bande-son est essentiellement rock et se veut plus discrète que dans le premier volet, pour notre plus grand bien. Quant aux bruitages et autres sonorités, on tient là un titre tout à fait classique.
- Scénario/
Alors que l'on s'attendait à une suite bête et méchante, MotorStorm : Pacific Rift est en réalité bien plus que cela. Si le gameplay n'a connu que quelques ajustements, l'esthétique n'a plus rien à voir avec les environnements désertiques du premier volet. Bien plus joli et surtout bien plus complet, grâce au multijoueur, ce titre s'impose comme un premier choix pour tout amateur de jeu de courses.