Remise au goût du jour, la cité des anges accueille le quatrième opus de la série Midnight Club. Si l'on a su patienter au contact du Remix de Dub Edition, force est de constater que l'attente fut longue. Et pour ses premiers pas sur consoles nouvelle génération, le jeu de Rockstar compte bien montrer qui règne en patron dans l'univers underground de courses de rues.
Les Collines d'Hollywood, Santa Monica, Beverly Hills... Autant de lieux mythiques devenus terre d'accueil de courses urbaines au milieu d'un dense trafic ! Qui ne serait pas motivé par quelques tours de roues au volant de bolides chargés en nitro, en plein Los Angeles, au rythme d'un cycle jour/nuit brillamment maîtrisé ? C'est en tout cas ce que propose ce nouveau Midnight qui découvre et exploite par la même occasion la technologie des consoles nouvelle génération. Pour l'occasion, la série se pare d'un Los Angeles très détaillé, très fouillé, dont le profil est celui d'un condensé des quartiers les plus connus de la cité américaine. Si la map n'a donc pas l'immensité de LA, elle a le mérite de faire ressentir au joueur un certain dépaysement lorsqu'il quitte le très lumineux centre-ville pour les routes torturées des canyons qui bordent la vallée. Un univers plus ouvert que jamais dans lequel le joueur est subitement propulsé, incarnant un pilote dont les moyens le contraignent à conduire une épave. Cette même chignole qui va l'aider à garnir son compte en banque et à se faire connaître d'autres chasseurs de prime et, indubitablement des forces de police, bien déterminées à éradiquer la menace chauffarde.
Le système de progression de Midnight Club : Los Angeles est des plus classiques. Vous balayez LA du Nord au Sud et d'Ouest en Est à la recherche de courses susceptibles de vous faire gagner de l'argent. Des épreuves de difficulté variable et dont l'ordre ne vous est pas imposé. Rien ne vous empêche donc d'ignorer les courses les plus accessibles pour tenter le niveau supérieur ou de préférer apprendre à connaître les axes de la ville en mode exploration. A ce titre, on constate très rapidement que le trafic est dense et qu'il va constituer l'une des principales difficultés des courses. Et pour ne pas s'y perdre, vous êtes muni d'un GPS ultra précis. Il ne s'agit pas seulement d'un repère situé en bas à gauche de votre écran mais bien d'une carte qu'il est possible d'afficher en conduisant ou d'ouvrir carrément, à la manière de Test Drive Unlimited. Le retour au jeu est d'ailleurs accompagné d'un zoom sans loading jusqu'à votre position sur la carte. L'effet est sympa. Bref, sachez que l'argent récolté peut servir à tuner votre bolide, que ce soit en boostant ses performances via l'installation de différents kits ou en soignant son style grâce à une multitude de pièces. Vous pourrez ensuite investir dans un modèle plus décent puisque le jeu compte une quarantaine de voitures et une poignée de motos. Les plus grandes marques autos sont au rendez-vous. Aston Martin, Audi, Chevrolet, Chrysler, Dodge, Ford, Lamborghini, Mitsubishi, Mercedes, Nissan, Pontiac...
Le gameplay, bien qu'arcade, est calibré de sorte à ce que les courses soient les plus rythmées et indécises possible. On pense notamment à l'IA dont le comportement varie en fonction de votre rapidité. Si celle-ci vous voit filer en tête et avaler les kilomètres sans connaître la moindre baisse de régime, elle saura vous coller au train pour profiter de la moindre de vos erreurs. A l'inverse, si vous enchaînez les maladresses et vous retrouvez en queue de peloton, la course n'est jamais perdue dans la mesure où vos adversaires lèvent systématiquement le pied. Mais le véritable point fort de l'IA, ce qui différencie Midnight Club d'autres titres du même genre, c'est qu'elle offre des réactions très variables en fonction du concurrent. Certains feront tout pour éviter le contact et n'hésiteront pas à donner un coup de volant ou à piler si vous cherchez à la jouer gros bras. Idem en vue d'un obstacle qui pourra être un véhicule tiers, un arbre ou un poteau électrique. Quel qu'il soit, votre adversaire cherchera à l'éviter si vous vous placez de sorte à être le seul en mesure de le contourner. A l'inverse, d'autres pilotes avancent un comportement plus agressif et rentre-dedans et tenteront régulièrement de vous faire une queue de poisson ou de vous envoyer dans le décor pour peu que la chaussée soit trop étroite pour rouler à deux de front. Cette imprévisibilité des réactions de l'IA fait la richesse des courses de Midnight LA.
On découvre petit à petit un bon petit lot de subtilités qui font la personnalité du jeu de courses. Par exemple, pour prendre un bon départ, il ne suffit pas d'accélérer bêtement, il faut faire un burnout en maintenant enfoncé l'accélérateur et à ne relâcher le frein à main qu'au dernier moment. Autre détail, intéressant, la nitro disponible peut s'utiliser de différentes manières. Si votre voiture est équipée de bombonnes, vous pourrez vous en servir à n'importe quel moment. Dans le cas inverse, il est possible de déclencher un "turbo-aspiration". Pour ce faire, il doit prendre l'aspiration derrière ses adversaires jusqu'à ce qu'une jauge lui indique qu'il dispose d'un turbo. Ce dernier est alors disponible pendant un cours laps de temps. Si le joueur décide de l'utiliser tardivement, il profitera d'une poussée moins importante. Toute la difficulté réside dans le fait de prendre l'aspiration au bon moment et pas quelques hectomètres avant un virage serré. Mais au final, le gameplay reste très arcade et l'essentiel d'une bonne course se situe aussi et surtout au niveau du dosage des décélérations et des coups de volants. Décélérations car il est assez rare qu'une situation vous oblige à freiner. D'ailleurs, essayez de freiner en plein virage et vous verrez vos adversaires vous dépasser sans le moindre souci. Le constat est le même si l'on a tendance à contre-braquer trop tardivement. La voiture partira en glissade et balaiera la piste dans toute sa largeur avant de reprendre une trajectoire correcte.
Le trafic joue également un rôle très important. Lancé à plus de 100mph, il est en effet compliqué de zigzaguer entre des files interminables de voitures qui ne s'écartent guère en voyant une horde de furieux s'approcher. Un violent accident frontal avec un véhicule est d'ailleurs régulièrement la cause d'une course perdue, en tout cas, lorsque l'incident intervient peu avant le dernier checkpoint. L'occasion pour nous de préciser qu'une modélisation des dégâts est bien présente, que ce soit pour le joueur, ses adversaires ou les véhicules civils. Celle-ci est cependant très permissive, bien qu'elle influe sur les performances du bolide. Quoi qu'il en soit, vous ne verrez pas votre monture tomber en lambeaux facilement. Une réparation rapide ou complète suffira pour lui redonner une seconde jeunesse. Le trafic dessert souvent mais il peut également servir. Lors de courses-poursuites avec les flics, le joueur peut utiliser le trafic pour gêner la progression des forces de l'ordre. En résumé, si vous voulez semer les flics, la dernière chose à faire est de tenter de le faire en changeant de direction ou en empruntant des routes étroites où personne ne s'engagent. En revanche, aller faire un tour sur l'autoroute et rouler à contre-sens, bien que ce soit suicidaire, donnera beaucoup plus de fil à retordre à la police. Mais au final, semer les flics relève du prodige tant ils s'avèrent particulièrement habiles et tenaces. La majeure partie du temps, ils vous choperont !
En termes de contenu, Midnight Club : Los Angeles trouve la majeure partie de son intérêt dans le mode carrière, assez long et progressif. Mais il est également doté d'un mode arcade beaucoup moins sérieux où les courses font appel à différents bonus. Ceux-ci peuvent vous permettre de faire tout un tas de misère à l'un de votre adversaire : brouiller sa vision, le faire partir en dérapages, le projeter dans les airs, inverser ses commandes, enclencher son frein à main à distance... Autant d'items que l'on retrouve en ligne, dans l'unique mode multijoueur proposé puisqu'il n'existe malheureusement pas de multi en écran splitté. Cela dit, dans le cas d'un titre comme Midnight Club, c'est assez compréhensible, d'autant que le online est plutôt bien fourni. Il comprend notamment un éditeur de courses qu'il est ensuite possible de proposer aux autres joueurs. Vous pouvez également partager des clichés de vos bijoux avec eux, grâce au mode photo ou encore demander aux autres utilisateurs d'évaluer votre véhicule par l'intermédiaire du "Note mon Bolide". Ils pourront ensuite proposer un prix d'achat qu'il vous sera possible d'accepter ou de refuser. Le online abrite également des types de courses qui lui sont exclusives, comme les captures de drapeau, déclinées à toutes les sauces. Enfin, jusqu'à 16 joueurs peuvent se rejoindre pour une virée amicale en plein LA. Le calme avant la tempête...
- Graphismes16/20
Les multiples visages de LA sont intelligemment regroupés sur une map assez vaste et dont chaque zone est très soignée. Si la modélisation des bolides, de leur vues intérieures et des différents dégâts est tout à fait classique, le cycle jour/nuit est de son côté impressionnant. On appréciera également l'animation générale du jeu qui ne souffre pas d'une multitude de véhicules affichée à l'écran.
- Jouabilité16/20
Le gameplay est logiquement arcade et si certaines collisions sont volontairement ignorées, notamment avec des éléments du décor, d'autres sont au centre de la difficulté du jeu. Il s'agit en priorité du trafic, dont le rôle est primordial. Quoi qu'il en soit, le titre bénéficie d'une IA, certes, assez dépendante de votre niveau, mais dont les réactions sont vraiment variées.
- Durée de vie16/20
Le mode carrière complet et très progressif vous occupera de longues heures, le temps d'acquérir la majorité de la quarantaine de véhicules du jeu. La taille de la map étant considérable, il est nécessaire de l'explorer longuement pour en connaître les moindres recoins. Une fois le solo terminé, le multijoueur en ligne prend le relai, doté de nombreuses possibilités et d'idées sympa comme l'éditeur de courses.
- Bande son16/20
Rock, Electro, Hip-Hop... La tracklist couvre différents genres et colle plutôt bien à l'ambiance underground du jeu, sans exagérer et nous infliger des morceaux trop wesh-wesh. Quant aux sonorités des moteurs, aux doublages et aux différents bruitages, ils sont de très bonne facture.
- Scénario/
Midnight Club : Los Angeles a tardé à débarquer, pour son bien. Soigné, complet, fun à jouer, il offre une véritable liberté au joueur. Sans rien inventer, le jeu de Rockstar possède une personnalité qui plaît immédiatement. Doté d'un multijoueur online très fourni, il comblera à coup sûr les amateurs de courses urbaines et de tuning esthétique ou de performances.