Ouhla, attention, concept en vue ! Prenez Splinter Cell, ajoutez des vampires et une grosse rasade d'incompétence, vous obtiendrez un précipité navrant mais très rigolo quand on le regarde de loin. Enfin, gardons nos esprits, c'est drôle comme Benny Hill hein, pas comme les Monty Python.
Afin de couper court à toute forme d'espoir, précisons que même si Vampire Rain a changé de titre pour son arrivée sur PS3, plus d'un an après la version Xbox 360, il reste en tout point identique à son aïeul. De fait, en dehors d'un bout de cinématique supplémentaire dans l'intro, d'une ou deux échelles déplacées afin de rendre son level design encore plus confus et surtout d'une installation de 30 minutes (!), il s'agit bien d'un bête copié-collé. On vous laisse donc en compagnie du test original paru en juillet 2007. Vampire Rain est à voir comme un monumental nanar ludique, de ses cut-scenes à son gameplay, tout y passe. Après une introduction qui sera suivie par des cinématiques ultérieures faisant office de compilation des pires clichés du téléfilm dont même Sci-Fi ne voudrait pas pour remplacer Tremors : La Série à ses heures creuses, on découvre assez vite de quoi il retourne. Les vampires ont envahi le monde et certaines villes en sont même infestées, vous et votre équipe d'exterminateurs avez pour mission de les éliminer. Enfin, quand je dis vous et votre équipe, c'est surtout de vous dont il est question puisque les autres sont à peine là pour faire joli. Revêtant une jolie tenue empruntée aux agents Echelons de Splinter Cell, vous leur avez également piqué leur façon de se mouvoir puisqu'on retrouve tout une gamme d'actions du père Sam en matière d'infiltration. Et que je me colle aux murs, et que je glisse sur des poteaux ou que je fais des descentes en rappel, tout ça dans le noir et en évitant de vous faire gauler par les vampires qui errent en ville. Car Vampire Rain est bel et bien un jeu d'infiltration, du moins il essaie.
La différence essentielle vis-à-vis de Splinter c'est qu'en réalité et contrairement à ce que l'on pense en premier lieu, il ne faut surtout pas tenter de jouer à Vampire Rain comme on jouerait à la série d'Ubisoft. Pourquoi ? Mais parce que c'est un très mauvais jeu ma brave dame. Ici, si on a le malheur d'être aperçu par un vampire, on peut directement recharger sa sauvegarde afin de s'éviter une vaine lutte. Les bestioles sont rapides comme l'éclair, sautent par-dessus n'importe quel immeuble et vous assassinent en une morsure avant même que vous ayez pu dégainer votre arme. Arme qui de toute façon ne leur fait absolument aucun effet. C'est une leçon de game design ça, mieux même, un cours magistral en amphi. Pour progresser dans le décor urbain abominablement répétitif et grisâtre du jeu, il faut à tout prix naviguer entre les créatures de la nuit. On se demande même pourquoi on nous donne des armes, à l'exception de celles que l'on reçoit en fin de jeu qui peuvent exterminer un ennemi en un ou deux tirs, anéantissant toute forme de challenge du même coup.
On fuit le contact donc, ce qui est bien plus frustrant qu'on pourrait le croire. Dans un jeu d'infiltration c'est certes le but principal, mais avoir la possibilité de neutraliser discrètement un adversaire ou de "corriger" une erreur ce n'est pas un luxe pour autant. Il reste donc à trouver son chemin dans un environnement semi-ouvert. Comprendre grimper sur la bonne échelle afin de marcher sur le bon toit avant de redescendre par une gouttière pour ramper dans la ruelle, atteindre un mur, etc. Le tout en ne se collant pas dans les patrouilles des vampires. Ce qui est passablement délicat puisque certains ont un comportement scripté et sortent soudainement d'une porte pour se planter juste sous notre nez. Hop, retour au checkpoint et on recommence. Ce sont ces scripts idiots qui créent en fait la vraie difficulté du jeu, car une fois qu'on a saisi son grand secret, plus rien ne nous résiste. Le grand secret en question c'est qu'à force d'observation, on comprend comment trouver la bonne route à suivre : c'est souvent celle où il n'y a personne pour vous regarder. Il suffit d'attendre que tout le monde soit tourné dans le bon sens et on passe au milieu. Mais dites-moi c'est drôlement passionnant tout ça. Fort heureusement, si jamais on s'ennuie trop, on peut toujours profiter des cinématiques et du doublage en anglais résolument hilarant. Honnêtement, si vous faites partie de ces gens qui regardent les pires navets juste parce que ça vous fait marrer, vous avez au moins une bonne raison de vous payer Vampire Rain. Soit c'est une piteuse raison, mais c'est bien la seule que je trouve.
- Graphismes6/20
Techniquement dépassé et évoquant plus un jeu Xbox bien moyen qu'un titre PS3, Vampire Rain nous inflige de surcroît un design d'une triste laideur, répétitif à l'excès et abusant d'une telle quantité de nuances de gris que même un professionnel du béton n'en reviendrait pas.
- Jouabilité7/20
Mollesse, lenteur et lassitude sont les mots qui viennent de suite à l'esprit pour qualifier Vampire Rain, on pourrait ajouter en guise de second avis : rigolo malgré lui, mal pensé et frustrant.
- Durée de vie10/20
Une fois qu'on a pigé le truc, à savoir qu'il n'y en a pas, on traverse les niveaux sans problème, à l'exception de quelques scripts inévitables. Quant au multijoueur, il se montre pauvre et surtout parfaitement désert.
- Bande son6/20
Un grand moment de bonheur pour qui sait apprécier les dialogues de qualité. Les amateurs de répliques puissantes vont se régaler. Les effets et musiques soulignent de plus avec brio la qualité de ces lignes de texte. Mauvais du début à la fin en somme.
- Scénario/
Rien à sauver dans Vampire Rain qui nous impose un gameplay mou et sans intérêt, plombé par des mécaniques de jeu qui n'ont pas de sens et un level design faussement ouvert. Si l'idée de Artoon de mélanger Splinter cell et des vampires n'était pas mauvaise, quelqu'un aurait surtout dû leur dire qu'une idée, ça ne suffit pas.